Témoignages
 
Février 2008

Clonage des espèces "C'est une solution de facilité"

Ours blanc et coraux sont menacés d'extinction à cause du réchauffement climatique et de la destruction de leurs habitats par l'Homme. La biodiversité de notre planète réduit considérablement. Cependant, le recours au clonage fait débat parmi les lecteurs.
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Cloner pour mieux sauvegarder paraît difficile à entendre pour le grand public. Cette technique de reproduction jouit d'une très mauvaise réputation. La raison première est la peur de voir apparaître des monstres ou autres chimères, créations de chercheurs zélés.

 

Espèces menacées
 
Le panda, le gorille des montagnes et l'ours blanc sont des espèces menacées d'extinction. Photo © Jean-Louis ROBILLARD, Pascal BRIDEL et Nadège JORAND (galerie photo de L'Internaute)
 

Pourtant face à la disparition massive d'espèces dans le monde, et la France n'est pas épargnée, la science tente d'apporter ses progrès au service de la sauvegarde du patrimoine de l'Humanité. Le clonage reproductif fait clairement débat parmi les lecteurs. Deux camps s'opposent.

Chrystelle : "Si l'animal initial est en voie de disparition, parce que sensible et fragile à l'environnement où il vit... je ne vois vraiment pas comment son clone survivrait, alors qu'il a le même patrimoine génétique et donc la même sensibilité que son parent. Ici on nous fait croire que travailler sur les victimes (ces animaux en voie de disparition) c'est résoudre les problèmes. Non, maintenir la biodiversité doit passer par une remise en cause des hommes et de leur façon d'interagir sur les autres espèces !"

Alexis : "Le clonage est très cher, et il ne peut être appliqué que pour un petit nombre d'espèces "médiatiques" (panda, gorille...), à l'exclusion de toutes les autres. Le clonage ne protège pas les animaux contre la destruction de leur habitat.
Et enfin, il n'est pas encore au point pour des animaux même communs, dont les individus clonés ont des "tares" génétiques (la brebis Dolly est morte de vieillissement précoce à 1 an et demi ! )".

Carine : "Aurions-nous cloné les dinosaures ? On ne peut freiner l'évolution et si elle va dans le mauvais sens, il faut en tirer les conclusions et agir pour renverser la tendance."

 

» Les partisans du clonage pour sauver les espèces menacées prennent beaucoup de précaution. Ils prônent le pragmatisme et expliquent que cette technique permettrait de sauver des espèces éradiquées par l'activité humaine.

Fabien : "Le clonage, tout comme n'importe quelle science, est à double tranchant. S'il est utilisé à des fins écologiques et de façon raisonnée, rien ne devrait nous empêcher de nous servir de notre savoir pour réparer nos expériences passées et actuelles. La biodiversité est ce qui maintient la balance écologique mondiale. La détruire revient lentement à nous assassiner. S'il est possible de la sauver en lui donnant un "coup de pouce", alors il ne faut pas se priver."

Didier : "Il est regrettable de voir disparaître des animaux quand ce n'est pas de façon naturelle ou adaptée comme ce fût le cas dans la préhistoire. S'il n'y a pas d'autres moyens ou en attendant d'en trouver, je crois qu'il faut à tout prix conserver les espèces menacées avec le clonage si c'est la seule solution."

Roxy : "Si l'on part du principe que chaque vie fait partie d'une chaîne, si cette vie risque de disparaître, il faut essayer de la conserver (par insémination artificielle, ce que feraient certains zoos) ou par clonage si on ne peut pas faire l'étape précédente."

 

» L'objet de la divergence tourne essentiellement, non pas sur les raisons de venir à cette technique mais la technique en elle-même. Le clonage reproductif est loin d'être au point et ses détracteurs mettent l'homme face à ses responsabilités au grand damne de ses pourfendeurs.

Nathalie : "Le clonage peut permettre dans un premier temps d'augmenter les effectifs dans une espèce menacée de disparition. Mais je crains que le manque de brassage génétique ne conduise à l'extinction de l'espèce à plus long terme.
Plus on s'éloigne des phénomènes naturels et plus il y a de risques. Je pense qu'il faut bien réfléchir avant de s'engager dans cette voie."

Carine : "C'est une solution de facilité qui autoriserait les sociétés à continuer leur destruction de l'environnement et des êtres vivants en sachant que le clonage garantirait une mise à niveau permanente du "stock" d'êtres vivants."

Renzo : "Le clonage nous permet de sauver les meubles, en attendant que ces espèces aient retrouvé un espace vital préservant leur indépendance et leur capacité à se reproduire et à croître en paix. Et encore ! Hélas il semble bien que cet espace sera nécessairement mesuré."

 

» Alors que faire pour sauver cette destruction quotidienne de la biodiversité ? Chacun y va de sa petite idée.

Alexis : "Avant tout il faut protéger les espaces les plus menacés (forêts tropicales, régions polaires...) ; éventuellement en élevant les spécimens des espèces les plus rares d'animaux et de plantes dans les zoos, les jardins botaniques ou les centres de recherches (pour les réintroduire ensuite, comme le singe lion au Brésil)."

Gérard : "Il faut changer notre mode de développement et nos comportements, retrouver un nouvel humanisme en considérant que notre propre survie dépend de notre respect des autres espèces.
Par exemple, nous avons les moyens économiques d'enrayer tout ou une partie de la déforestation : attribuer une valeur-carbone aux forêts primaires et aider à la reconversion des autochtones et des paysans pauvres qui abattent les arbres, c'est possible.
Il faut aussi lutter contre les multinationales qui abattent des forêts entières pour planter du soja transgénique ou du palmier à huile. Il faut le vouloir et ne plus laisser faire."

Retrouvez tous les témoignages

 

En savoir plus

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