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Le nucléaire, choix économique

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Les réacteurs nucléaires dans le monde
Pourquoi la France s'est-elle engagée aussi loin dans le nucléaire ?
La France s'est résolument engagée dans la filière nucléaire suite aux deux chocs pétroliers de 1973 et 1979, pour permettre au pays d'assurer son développement malgré sa pauvreté en ressources énergétiques. Ce choix d'investissement a été facilité par un opérateur énergétique unique, EDF.

En effet, le nucléaire nécessite des investissements à très long terme, dans lesquels des opérateurs privés et de plus petite taille ne vont pas forcément s'engager. D'autres pays comme le Japon, la Corée du Sud ou Taiwan se sont dirigés dans la même voie. Dans d'autres états, plus riches en énergies fossiles, le nucléaire a été considéré comme une énergie d'appoint. C'est le cas des États-Unis, de la Chine, de la Grande-Bretagne ou de laRussie.

Après un développement très rapide, le recours à cette technologie s'est ralenti au cours des dernières années. La hausse de la consommation énergétique a été moins rapide que prévu, et le prix du pétrole est retombé à un niveau acceptable pour les pays industrialisés.

Est-ce que l'électricité nucléaire est chère ?
Le prix de revient de l'électricité en France est largement inférieur à celui observé dans la plupart des autres pays. Pourtant, on compte dans ce prix de revient la totalité de la filière nucléaire, depuis la construction des centrales (investissements) jusqu'à leur démantèlement (estimé à 15 % des dépenses d'investissement), en passant par l'achat du combustible et la gestion des déchets.

C'est essentiellement grâce à la standardisation du parc français, donc aux économies d'échelle, que ce coût est relativement bon marché. La recherche, même coûteuse, est elle-même rentable : par unité d'énergie produite, la recherche sur le nucléaire civil coûte deux fois moins cher que la prospection pétrolière.

La France produit-elle trop d'électricité ?
La France produit d'abord de l'électricité pour elle-même : grâce au nucléaire, son taux d'indépendance énergétique est passé de 22% dans les années 70 à environ 50% aujourd'hui. Ce taux serait à moins de 10% sans le nucléaire. Mais depuis les années 90, le pays est devenu exportateur d'électricité, alimentant ses voisins européens à raison de 50 à 70 TWh (milliards de kilowattsheure) annuels depuis les années 1990.

L'Allemagne et l'Italie sont les deux principaux importateurs d'électricité nucléaire française. De plus, la France fait à est aujourd'hui leader sur le marché international des équipements et des services nucléaires, où elle maîtrise désormais l'ensemble du cycle du combustible nucléaire (extraction de l'uranium naturel, retraitement et au recyclage de combustibles usés, construction de centrales et de réacteurs…).

Et les autres pays ?
Sous la pression de l'opinion publique et avec la libéralisation du marché de l'énergie, la plupart des pays européens ont décidé de réduire ou d'arrêter leur production d'électricité nucléaire. Seules la France et la Finlande, qui vient de commander un nouveau réacteur EPR à Areva, se sont engagées dans cette voie. Les Etats-Unis tergiversent, et l'administration Bush semble hésiter à se lancer dans de lourds investissements.

L'IAEA (Agence Internationale de l'Energie Atomique) prévoit même que la part de l'énergie nucléaire dans la production d'électricité devrait baisser d'ici à 2030 dans le monde, alors que la consommation devrait doubler dans le même temps.
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