Un plastique 100% biodégradable.
Photo © Novamont
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Barquettes de légumes, sacs de caisse, gobelets en carton, couches-culottes
et même stylos : il y a 15 ans, quand Novamont a sorti ses premier produits en
"Mater-Bi", du plastique issu de l'amidon, personne ne les a pris au
sérieux.
Et pourtant, l'entreprise est aujourd'hui le leader mondial des biomatériaux.
De 4 000 tonnes en 1994, la production sera de 50 000 tonnes pour 2006. Même si
le bioplastique ne représente que 0,8% du marché, la progression est exponentielle.
Polyéthylène, polypropylène, polyuréthane, polystyrène
Presque tous les plastiques
peuvent aujourd'hui être fabriqués à partir d'amidon. Seuls certains produits
complexes, comme les paquets de café (assemblages de plusieurs matières), posent
des difficultés techniques. Et les banals sacs de caisse, n'offrent pour l'instant
pas encore une résistance suffisante.
Les produits issus du pétrole sont en effet
faciles à synthétiser, car très purs et constants. L'approvisionnement est d'autre
part facilement disponible et bon marché. Cela explique pourquoi les produits
de la pétrochimie coûtent encore 1,5 à 4 fois plus cher que la chimie verte.
Mais l'écart se réduit : il était trois fois plus important il y a 10 ans.
L'amidon, molécule à tout faire
La matière de base est l'amidon, qui constitue 70 à 75% du maïs. Constitué de
deux polymères principaux, l'amylose et l'amylopectine, l'amidon est le constituant
principal des plantes et assure leur croissance et leur développement. Pour être
transformées, les grosses molécules d'amidon sont complètement "déficelées" et
découpées pour obtenir des petites molécules.
Puis c'est un jeu de lego : on ré-assemble
une nouvelle molécule, en y ajoutant des additifs (acétate de cellulose par exemple),
selon les caractéristiques désirées. Ces nouvelles molécules sont elles-mêmes
rattachées en "plaques" pour obtenir des macromolécules.
Le bioplastique se présente sous forme de petites billes de 1 à 2 mm de diamètre.
Ces dernières sont utilisables comme n'importe quel matériau : fondues dans un
moule pour fabriquer des objets, extrudées pour obtenir du film ou des sacs plastique.
Au départ pas intéressés, les agriculteurs commencent à percevoir les
formidables débouchés que représentent les biomatériaux.
D'ici à 2010, entre 500 000 et 1 million de tonnes de bioplastique pourraient
être produites par "chimie verte". Ce qui représente de 150 000 à 200
000 hectares.