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Novembre 2005

Pourquoi... les feuilles tombent-elles à l'automne ?

Chaque automne, les arbres doivent s'adapter au froid hivernal. Les feuilles se colorent de jaune, d'orange et de rouge, puis tombent. Par quel mécanisme ?
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Que les feuilles se colorent et tombent n'est en rien une coquetterie végétale : c'est une adaptation pour survivre au froid hivernal. En effet, à l'automne, lorsque les premiers frimas arrivent, l'arbre doit mettre en place un système pour vivre au ralenti durant l'hiver.

Le tronc et les branches, isolés par l'écorce, sont en mesure de supporter les conditions hivernales. Comme les racines, au chaud dans le sol. Reste le problème des feuilles : leurs tissus tendres ne résistent pas aux basses températures.

Lorsque la durée du jour décroit, les arbres produisent des petits bouchons de liège qui isolent les feuilles des réseaux de sève . Elles se déshydratent, changent de couleur, et finissent par tomber.
Photo ©JJean-François Frevol
(extrait de la Galerie photo de L'internaute)

Privées de sève
Les arbres, adaptés aux régions froides ou tempérées évitent de dépenser de l'énergie inutilement pour des organes destinés à geler et mourir. Les feuilles sont donc progressivement isolées des canaux qui transportent la sève.

Ceux-ci sont scellés par une couche de liège qui se forme à la base de chaque pétiole. Ce bouchon bloque les canaux acheminant l'eau et les minéraux vers chaque feuille.

Elles survivent cependant quelque temps en digérant leurs propres réserves, mais peu à peu, déshydratées, elles durcissent. Lorsque la couche de séparation est complète, l'attache est prête à se rompre, et les feuilles, à tomber. Au premier coup de vent, elles s'envolent en laissant une cicatrice qui sera recouverte par une fine couche de liège.

Ce phénomène, qui ne se produit que dans les régions tempérées à saisons bien tranchées, ne survient pas "tout seul". Il est déclenché par la baisse des températures et par la diminution de la durée du jour (ou photopériode). En effet, la surface d'une feuille est couverte de capteurs sensibles à l'énergie solaire. Quand la photopériode décroît, une hormone, l'éthylène, est davantage produite. Elle permet la mise en place du bouchon de liège.

Apparition des pigments cachés
Une conséquence de ce phénomène est la coloration des feuilles. Puisque celles-ci ne sont plus alimentées par la sève brute, la photosynthèse, la réaction chimique dont les plantes tirent leur énergie, est interrompue.

Par conséquent, la chlorophylle, le pigment vert qui participe à la photosynthèse, se dégrade. La couleur verte cesse d'être dominante et se voit supplantée par les pigments rouges, jaunes et orange (les carotènes et les xanthophylles) d'habitude masqués par le vert.

Quant aux conifères, comme le pin, l'épinette et le cèdre, ils ont une stratégie différente. Ils possèdent des feuilles coriaces et persistantes sous la forme de petites aiguilles ou d'écailles.

Elles sont recouvertes d'une couche de cire, isolante, et leurs cellules contiennent des substances spéciales pour résister au froid. De cette manière, la plupart des conifères peuvent supporter les pires conditions hivernales.

En savoir plus : La chimie des couleurs de l'automne

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 Sophie FLEURY, L'Internaute
 
Magazine Science
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