L'histoire a déjà connu des vagues de migrations massives : la
fin de l'Empire romain puis les croisades du Moyen-Age ont déplacé des milliers
de personnes à travers l'Europe et l'Asie. La colonisation a poussé les Européens
vers les "Nouveaux Mondes" (Amérique, Australie, Afrique du Sud). Entre 1846 et
1940, 51 millions d'entre eux sont partis. N'oublions pas les 20 millions d'Africains
déplacés de force (par l'esclavage).
Mais depuis cette période, il s'est opéré
un renversement des flux migratoires. De zone de départ, l'Europe est devenue
pays d'accueil. Les pays du sud alimentent désormais la majeure partie des flux
migratoires.
|
L'Asie s'impose comme
la première région de départ (1,4 million d'émigrés par an), avec le sous-continent
indien. Elle est suivie par les Caraïbes et l'Amérique du Sud (0,8 million) et
l'Afrique (0,3 million). Durant la période 2005-2050, 98 millions d'habitants
devraient quitter leur pays, soit 2,2 millions de personnes chaque année. Source
: Nations Unies / © L'Internaute Magazine |
Le
travail, premier facteur d'émigration
On distingue trois sortes d'émigration : les gens
à faible niveau de qualification, issus des pays
peu développés (Indonésie, Bangladesh, Mexique,
Pologne
), les élites à forte compétence, qui viennent
des pays les plus avancés technologiquement (Etats-Unis,
Union européenne, Japon
), et les réfugiés, en provenance
des zones de conflits. Les plus nombreux sont les
premiers, qui représentent les deux tiers des migrants
(en comptant le regroupement
familial).
Les pays charnières
Certains pays
servent de "zones de transit" pour les immigrés. Avec la mondialisation et le
renforcement de certains pôles d'attractivité, les trajectoires des clandestins
se sont considérablement allongées. Le Maroc, la Turquie, le Mexique ou la Malaisie
sont aujourd'hui de véritables "plaques tournantes". Certains immigrés "temporaires"
finissent par passer des dizaines d'années dans le pays de transit, en travaillant
au noir et cotisant pour passer dans leur pays d'accueil.
Les pays d'accueil
Les
Etats-Unis conservent leur pouvoir d'attraction : c'est le premier pays d'accueil,
avec 38 millions d'habitants nés à l'étranger. Viennent ensuite la Russie (12,1
millions), et l'Allemagne. Mais rapporté à la population, la hiérarchie est bien
différente. Les pays pétroliers importent ainsi massivement leur main d'uvre
: les Emirats arabes unis comptent par exemple 90% d'étrangers ! Les micro-états
bénéficiant d'un statut particulier (Monaco, Singapour, Hong-Kong avant son rattachement
),
sont aussi des pays à forte majorité étrangère.
Mais la vague déferlante
des immigrés envahissant les pays développés n'est qu'un mythe. Les Nations Unies
prévoient que les immigrés contribueront seulement à 4% de la croissance démographique
dans les pays développés d'ici à 2050.