Qui a dit que le sport était bon pour la santé ? Alors que l'on recommande
chaudement de pratiquer régulièrement du sport pour rester en forme et même accroître
son espérance de vie, 3 % des hospitalisations, 5 % des séances de rééducation
et 10 % des journées d'arrêt de travail sont dus aux pratiques sportives.
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Même sans dopage, trop de sport nuit à
la santé. Photo © |
"La confusion entre un corps performant et un corps en bonne santé est sciemment
entretenue par le lobby industriel sportif" s'indigne ainsi Frédéric Roux
dans son livre "Hyperman, pour une morale génétiquement modifiée"
(Bourin éditeur).
Un tiers des joggeurs victimes de traumatismes
Or, le sport de haut niveau est rarement source de bien-être. Il suffit de
lire la liste des blessés des clubs de football pour s'en rendre compte : déchirure
des ligaments, fractures, tendinites, luxations, lésions musculaires
"Le sport
creuse le trou de la Sécurité sociale davantage qu'il ne le comble", ajoute
Frédéric Roux. Et le sport de compétition n'est de loin pas le seul touché : un
tiers des coureurs sur route déclarent subir un traumatisme lié à leur sport au
cours d'une année.
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Un entraînement intensif tôt chez l'enfant favorise
les carences hormonales. Photo © Jasmin Schneebeli-Wochner
/ gymbox.net |
Surpuissance et surentraînement
Il faut dire que depuis plusieurs années, la plupart des disciplines privilégient
la puissance. En passant au stade professionnel, le rugby est devenu plus agressif,
plus rapide. Les nouveaux joueurs de tennis ont gagné dix centimètres par rapport à la
génération précédente et envoient des aces à 250 km/h ; au football les "qualités
physiques" ont pris le pas sur la tactique.
Pour augmenter leur puissance, les athlètes subissent des entraînements de
plus en plus intensifs. Et lorsque les phases de récupération deviennent insuffisantes,
on parle alors de surentraînement. Le sportif devient irritable, perd l'appétit,
sa tension artérielle et son rythme cardiaque augmentent même au repos, il connaît
des troubles du sommeil, et une hypersensibilité aux infections.