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L'accès au privé n'est pas beaucoup plus facile pour les chercheurs. Seuls 38% des doctorants trouvent un emploi dans une entreprise privée, et encore la moitié d'entre eux ne font pas réellement de la recherche.

Les grandes écoles préférées au doctorat

D'où vient cette désaffection ? Les diplômes de l'enseignement supérieur universitaire sont peu reconnus par les entreprises. "En France, on est au mieux considéré comme un étudiant attardé" affirme Stéphanie, titulaire d'une thèse en biochimie. Le privé préfère en effet les grandes écoles. Peut-être parce que la majorité des dirigeants des grandes entreprises sont eux-mêmes passés par ces filières. "Les entreprises ont encore une image très académique de l'université. Ils ne connaissent même pas le monde de la recherche" explique Bertrand Monthubert.

Image © CEREQ

En Allemagne, au contraire le titre de docteur est prestigieux. Quand au PhD, l'équivalent anglo-saxon du doctorat, il est très prisé des industriels. Aux Etats-Unis, les scientifiques sont même recrutés dans des secteurs assez loin de la recherche. "Un des mes amis s'est vu proposer un contrat par un cabinet d'avocats, témoigne Frank, chercheur expatrié à Boston. On lui offrait un salaire de 20 000 euros par mois, plus la formation !".

A l'étranger, on compte aussi beaucoup plus de fondations, particulièrement friandes de jeunes chercheurs. Il y en a 2000 en Allemagne, 3000 en Grande-Bretagne, et plus de 12 000 aux Etats-Unis. En France, à peine un millier.

Malgré tout, le recrutement du privé a triplé au cours des deux dernières décennies. 90 000 doctorants travaillent aujourd'hui au sein de ce secteur. Mais le recrutement reste sensible aux variations de l'activité économique, et notamment à l'évolution des dépenses de recherche et développement des entreprises.

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