 |
| Autologique : se dit d'une phrase ou d'un mot qui se décrit lui-même. © L'Internaute |
| "C'est le même langage pour à la fois parler des choses et de lui-même" |
C'est le langage qui construit les paradoxes. Et si justement ce n'était pas le langage lui-même qui, imparfait, serait responsable de ces culs de sac sémantiques ?
Par exemple, le paradoxe de Grelling. Considérons l'ensemble des adjectifs qualificatifs de la langue française. Certains ont la propriété particulière de posséder la qualité qu'ils décrivent : bref, polysyllabique, français. Mais long, monosyllabique, anglais ne l'ont pas. Appelons autologiques ceux dont on peut dire sans ambiguïté qu'ils se désignent eux-mêmes. Appelons hétérologiques tous les autres.
Voici donc défini deux nouveaux adjectifs. Reste à les classer. Où classez-vous hétérologique ? S'il est hétérologique, il possède la propriété qu'il définit, et est donc autologique. Et réciproquement.
Impossible de se sortir de cette impasse.
Un méta langage absent
Le mécanisme même de la langue crée une auto référence. On pourrait bien résoudre le problème avec un méta langage, un langage qui aurait pour sujet le langage. En effet, le terme méta signifie "à propos de". Il induit un regard de la chose sur elle-même. Par exemple A parle avec une B du temps qu'il fait. Puis la personne A dit "cette discussion est vide de sens". Par cette réflexion A vient de changer de niveau logique. Elle ne parle plus de la météo mais bien de la conversation à propos de la météo.
Un méta langage permettrait d'éviter ce type de paradoxe. Mais comment l'imaginer ? D'ailleurs, il faudrait ensuite un méta méta langage pour parler du méta langage ? Bref, il faut sans doute renoncer. Car nous n'avons qu'un langage, et c'est le même pour à la fois parler des choses et parler de lui-même.
En savoir plus Le langage, privilège de l'Homme ?
