L'Internaute > Science  > Technologie > Déjà demain > La chaussure intelligente
DEJA DEMAIN
 
Février 2007

La chaussure intelligente

Les marques de sport se sont lancées dans une course à l'innovation pour faire de simples baskets de véritables machines électroniques. Exemple : la chaussure "One" d'Adidas qui intègre un microprocesseur et une mémoire pour calculer l'amorti de la semelle.

  Envoyer à un ami | Imprimer cet article  

Nike a longtemps été en pointe sur la chaussure de sport avec ses systèmes "Air" (coussins d'air dans le talon) et "Shox" (chaussures montées sur ressorts). Mais Adidas a lancé il y a deux ans un modèle "révolutionnaire" : la "One", la première chaussure à microprocesseur.

Limiter les effets de l'impact au sol

La marque est partie d'un constat simple : à chaque impact sur le sol dur (bitume, gravier…), le coureur génère une onde de choc qui peut atteindre trois fois son poids. Elle se propage du talon jusqu'à la colonne vertébrale, et engendre de multiples lésions : micro-traumatismes osseux et articulaires, lombalgies, tendinites… Elle génère aussi de la fatigue et réveille des douleurs.

Le fcontionnement de la "One", la chaussure high tech d'Adidas. Photo © Adidas/L'Internaute Magazine

 

Comme chez Nike, les chercheurs ont donc voulu amortir le choc avec un coussin d'air. Mais là où il fallait "pomper" l'air manuellement sur l'Air Max Nike, la semelle de la "One" se gonfle automatiquement à chaque impact. Mieux : elle calcule elle-même l'amorti en fonction du poids du coureur, de la nature du terrain et de la vitesse de la course.

 

Un microprocesseur logé à l'intérieur de la semelle

Concrètement, un capteur placé dans le talon de la chaussure mesure la compression à 0,1 mm près. Il transmet les informations à un microprocesseur logé à l'intérieur de la semelle, capable d'effectuer cinq millions d'opérations par seconde. Il détermine alors le niveau d'amorti nécessaire , et transmet l'information à un petit moteur électrique.

Ce dernier est relié à un câble, qu'il tire ou relâche. Quand le câble raccourcit, le coussin d'air se gonfle et l'amorti diminue. A l'inverse, quand le terrain est plus dur ou que l'on court plus vite, il allonge le câble pour gonfler le coussin d'air et rendre la course plus "légère".

C'est une petite batterie au lithium, comme celle que l'on trouve dans les montres, qui fournit l'énergie au moteur. Elle a une durée de vie de 100 heures, soit environ celle de la chaussure.

 

Un lociciel spécial basket

Il y a quelques mois, Adidas a lancé une version "basket" de la "One". Elle fonctionne sur le même principe, mais le processeur est paramétré spécialement pour les impacts rencontrés dans ce sport. Il existe par exemple un niveau de compression spécial pour les sauts ou la course rapide. Elle possède en outre un témoin lumineux pour bien penser à éteindre la chaussure après le match et ne pas user inutilement les batteries.

 

Guerre de l'électronique dans la chaussure

Nike et Adidas investissent chaque années de fortunes en recherche et développement. Il aura ainsi fallu trois ans et plusieurs millions d'euros pour développer la One. Vu leur prix (250 dollars pour la "One"), ce n'est pas forcément ces baskets high tech qui se vendent le mieux. Mais c'est "une question de crédibilité" selon Adidas. Et de prix : elles assurent les meilleurs marges du secteur.

Toute cette débauche de technologie ne doit pas faire oublier que 80 % des baskets vendues dans le monde servent… à marcher dans la rue.


Magazine Science Envoyer | Imprimer Haut de page
Votre avis sur cette publicité