Déjà demain
Juin 2007
La Lune : réserve d'énergie nucléaire
Les énergies fossiles charbon, pétrole commencent à décliner sérieusement dans le sol de la Terre. D'ici à 2050, notre planète accueillera pas moins de 12 milliards d'individus. Une question se pose : comment répondre à la demande future en énergie ? Certes, les énergies renouvelables sont en essor mais les scientifiques ont une autre idée en tête. Extraire du sol lunaire, sa réserve en hélium-3, un isotope non radioactif de l'hélium, dont la fusion génèrerait d'énormes quantités d'énergie, le tout sans déchets radioactifs.
Un satellite providentiel Longtemps la conquête de la Lune a été l'objet de tous les records et même d'un concours entre les Etats-Unis et l'URSS, pendant la guerre froide pour asseoir leurs supériorités technique, scientifique et surtout politique sur le monde. Aujourd'hui, il est question de mettre la main sur son trésor énergétique. D'après les échantillons de sol, ramenés lors des missions Apollo, la teneur en hélium-3 est très importante. Pas moins d'un million de tonnes. De quoi répondre aux besoins en énergie des Terriens pendant des centaines d'années. Une manne providentielle pour les scientifiques et les dirigeants du monde. L'hélium-3 est un isotope non radioactif de l'hélium, présent en très faible quantité sur la Terre. La faute à notre atmosphère. Explication : l'apport en hélium-3 provient de notre astre, le Soleil. De nombreuses explosions se produisent à la surface, libérant des quantités incroyables de particules, les vents solaires. Ils contiennent de l'hélium-3 en grosse quantité. Dispersés dans tout l'univers, ces vents sont repoussés par notre enveloppe gazeuse mais captés par notre satellite qui n'en présente pas. Seul bémol, la surface lunaire est bombardée de météorites, car pas d'atmosphère, l'hélium-3 est alors mélangé aux régolites, couches de roches brisées. L'extraction de ce précieux composé risque de coûter encore plus cher. Une fusion très énergétique En raison de sa rareté, la tonne d'hélium est déjà estimée à 4 milliards de dollars. Un prix qui bat à plates coutures les barils d'essence et les tonnes de mètres cubes de gaz. Un coût que les responsables politiques sont prêts à payer. D'autant plus que la fusion thermonucléaire est en plein essor avec le projet ITER. Cette fusion repose sur deux atomes, le deutérium et le tritium. Leurs particules négatives et positives, neutrons et protons interagissent entre elles et forment un atome d'hélium-4. Au cours de cette fusion, une force électromotrice de l'ordre de 17,6 méga volts (millions de volts) se dégage. En remplaçant le tritium par l'hélium-3, la force créée est de l'ordre de 18,3 méga volts.
Un apport non négligeable, d'autant plus que cet élément chimique est non radioactif et que la fusion ne génère aucun déchets radioactifs. Que du bonus. Mais, toute bonne trouvaille a ses limites. Cet isotope de l'hélium présente le point de fusion le plus bas de tous les isotopes. Une température difficile à l'heure actuelle à reproduire. Développer les moyens techniques est plus que nécessaire pour exploiter ce filon. Autre inconvénient : mettre en place tout un système d'extraction et de navettes pour apporter le précieux "carburant" sur Terre. De nombreux projets de constructions de bases lunaires permanentes sont d'ores et déjà sur la table. Les Etats-Unis, la Chine et la Russie sont en compétition pour mettre en place tout ce dispositif. Les Russes comptent bien maintenir leur monopôle énergétique et font savoir qu'en 2015, leur base sera implantée sur la Lune. Cinq ans plus tard, ils se disent capables de démarrer un service de transport régulier entre la Terre et son satellite en utilisant Kliper, le successeur des capsules Soyouz, le remorqueur spatial Parom et un vaisseau cargo de type Progress. Info ou intox ?
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