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Grégoire Bouillier
était en Chat sur L'Internaute
Bientôt la retranscription
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Grégoire Bouillier est né en 1960, le 22 juin (ou comme il préfère l'écrire, le 22-06-60) précisément s'il on en croit son "Rapport sur moi". Il passe son enfance à Paris dans le quartier des Champs Élysées et publie son premier roman à 40 ans. Sur ce qui s'est passé entre-temps, on pourrait évoquer ses attributions successives de peintre, d'homme à la rue, puis d'employé de bureau et enfin de journaliste. Il écrit aussi pour les revues littéraires "L'Infini" et "NRF". Pour ce qui est de la famille, il eut un père et une mère, un frère, une fille. Une vie somme toute assez banale.
C'est sur cette vie qu'il décide d'enquêter dans "Rapport sur moi". Une enquête menée presque cliniquement, sans sentimentalisme aucun, et qui relie les indices de cette vie les uns aux autres. La manière est tendue, le style se rapproche de celui des brèves journalistiques, des faits divers, et lorsqu'on lit qu'en effet il rédigea ce genre de paragraphes de trois lignes pour gagner sa vie, cela ne surprend pas. "Rapport sur moi", qui reçut le Prix de Flore en 2002, n'est pas sans rappeler "W ou le souvenir d'enfance" de Georges Perec, l'Histoire en moins. Pas de narration chronologique : on passe par ricochets d'un fait de l'enfance à un autre de l'adolescence pour arriver aux amours de l'adulte. Les galets ronds qui ricochent, ce sont les noms, les mots, les étymologies et les ressemblances. Les échos. Grégoire Bouillier fait de cette vie une histoire et comme il l'écrit : "C'est peut-être la répétition qui fait l'histoire".
L'analyse freudienne est à contre-courant, pleine d'humour, et donne à ces faits d'enfance qui se répercutent dans sa vie d'adulte tantôt une allure de fatalité, tantôt celle d'une myriade d'astuces malignes. Après bien des péripéties, la grille d'interprétation change, et l'enfance cède sa place à "L'Odyssée" d'Homère.
Deux ans plus tard, l'auteur passe à son deuxième roman. Quand le premier est encensé, on redoute toujours le second ; mais Grégoire Bouillier n'a pas déçu ses lecteurs. Un soir de déprime comme tous les autres depuis qu'elle l'a quitté il y a quatre ans, son ex-compagne lui fait la surprise de lui téléphoner pour l'inviter à l'anniversaire d'une amie, Sophie Calle. Cette artiste a pour habitude de recevoir lors de cette fête annuelle un invité mystère, inconnu d'elle et qui représentera son année à venir. On retrouve dans le livre tous les éléments nécessaires à un puzzle finement emboîté, de la mort de Michel Leiris à la sonde Ulysse en passant par "Mrs Dalloway" de Virginia Woolf.
Le "chat" sera l'occasion de découvrir celui qui a pris la plume pour ces deux livres, pour qu'il nous en dise un peu plus et d'une façon différente...
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