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 PORTRAIT 
Janvier 2006
Sylvie Germain, "Dans la fosse du souffleur"
Erudite, philosophe, l'auteur persiste dans une quête littéraire et spirituelle hors du commun.

© Tadeusz Kluba
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Biographie  

Philosophe de la mystique chrétienne et des visages humains
Sylvie Germain est née en 1954 à Châteauroux. Sa famille déménage peu de temps après sa naissance, et se déplacera par la suite de nombreuses fois en France, au gré des affectations de son père, sous-préfet. Au cours des années 70, elle suit des études de philosophie, auprès d'un professeur qu'elle admire, Emmanuel Lévinas. Son mémoire de maîtrise porte sur la notion d'ascèse dans la mystique chrétienne, et sa thèse de doctorat concerne le visage humain.

Un excellent premier roman
Elle commence à cette époque à écrire des contes et des nouvelles. Elle part ensuite en voyage dans les pays de l'Est et c'est à cette occasion qu'elle découvre la Tchécoslovaquie, pays dont elle tombe amoureuse.
Revenue en France, alors qu'elle travaille au ministère de la culture, elle envoie à l'écrivain Roger Grenier un manuscrit. Celui-ci, à la lecture de ses mots, l'encourage dans la voie de l'écriture. Sylvie Germain suit ses conseils et publie Le Livre des nuits, un roman fleuve de 700 pages, qui reçoit six prix littéraires. Cette fresque familiale commence à la fin du XIXème siècle : Victor-Flandrin Péniel porte la mémoire douloureuse de ses ancêtres. Il a une nombreuse descendance, étrangement et exclusivement des jumeaux et des triplés. Les membres de cette famille traversent le siècle et ses guerres.

Les années à Prague
A la suite du succès de son premier roman, l'auteur part vivre à Prague où elle enseigne la philosophie à l'Ecole française. Les années praguoises sont l'occasion de l'écriture puis de la publication en 1989 de Jours de colère, qui reçoit le prix Femina. L'histoire se déroule dans les forêts du Morvan, théâtre de la folie de ses habitants, une folie qui prend divers aspects selon les personnages et qui s'exprime à l'extrême chez Ambroise Mauperthuis, amoureux de l'épouse décédée de Corvol, un riche propriétaire. 1993 est l'année du retour en France : les années à Prague sont révolues, Sylvie Germain ne pense pas y retourner. Elle vit entre Paris et La Rochelle.
Mais Prague ne manque pas de l'inspirer pour Immensités, ouvrage qui plonge le lecteur dans la souffrance de ceux que la Révolution de velours n'a pas libérés.

Exploration des genres
En 1999, c'est sur la vie d'Etty Hillesum que Sylvie Germainn se penche : cette jeune femme juive hollandaise est morte à Auschwitz en novembre 1943, laissant derrière elle un Journal et des Lettres édifiants. Sylvie Germain revient sur le cheminement spirituel de cette femme exceptionnelle.
Un an plus tard, l'auteur fait preuve de sa faculté à exceller dans un genre comme dans un autre en publiant un récit de voyage, un essai spirituel et un album de photographies.
En 2002 paraît La Chanson des Mal-aimants : la narratrice endure une vie d'errance, d'abord orpheline dans les Pyrénées, puis vaquant de petits métiers en petits métiers à Paris, sa vie est faite de hasards et de solitude.

Magnifique Magnus
Magnus
, paru en 2005, reçoit un accueil enthousiaste du public et le prix Goncourt des lycéens, confirmant une fois de plus le talent et l'érudition de l'auteur. Le héros Franz-Georg a cinq ans lorsqu'il perd complètement la mémoire. Il doit tout réapprendre. Lui qui est né de parents allemands juste avant la seconde guerre mondiale, devra toute sa vie durant se confronter à ce passé, et démêler la légende et les faux souvenirs de la vérité.
Sylvie Germain : Dates
 
 Florence Girardeau, L'InternauteSavoir
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