Pratique |
Localisation : dans le Finistère,
en région Bretagne |
Y aller :
en avion : aéroport de Brest,
liaisons quotidiennes.
en bateau : au départ du Conquet,
du Camaret, de Lanildut ou de Brest. |
Office du tourisme : Bourg
de Lampaul 29242 Ouessant
Tel : 02 98 48 85 83 |
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Ce joyau naturel à l'identité culturelle marquée dévoile
un patrimoine protégé dont la faune et la flore ravissent
les amateurs d'une nature sauvage et intacte.
L'histoire
des hommes
Située sur les routes maritimes reliant la Méditerranée aux
mers du nord, l'île d'Ouessant est connue depuis l'antiquité.
Son histoire est liée à l'Océan, dont les flots poissonneux
n'ont pu être exploités faute de port naturel. Dès
la fin du XVIIème siècle, la marine de guerre "La Royale"
s'établît à Brest et réquisitionna les hommes de l'île.
Cet engagement forcé des hommes les éloigna pendant de longues
périodes. Les femmes durent s'organiser pour survivre et beaucoup
d'entre elles devinrent agricultrices. Les ouessantins furent
de tous les combats lors des batailles livrées au XVIIIème
siècle contre la flotte anglaise. Sous les règnes de Louis
XV et Louis XVI, ils donnèrent souvent leur vie au "service
du roi". Plus tard, ils participèrent à l'aventure coloniale
en s'embarquant dans la marine. A la fin du XIXème siècle,
la majeure partie des habitants de l'île était soit
pêcheur, soit canotier des bateaux de sauvetage de la SNSM
mis en service depuis 1865. Monde de pêcheurs tourné
vers la mer, l'île n'a jamais subit d'exploitation à
grande échelle ni d'urbanisation intensive.
Une nature
préservée
Ouessant
est une vaste zone naturelle où l'extension de l'habitat reste
restreinte et où les interventions de l'homme sont limitées
aux secteurs habités. Depuis 1969, l'île est intégrée au parc
naturel régional d'Armorique, avant que l'archipel de Molène
et l'île d'Ouessant soient classés "réserve de la biosphère
de la mer d'Iroise" par l'Unesco en 1988.
Réserve ornithologique très importante, Ouessant abrite en
permanence 150 à 200 espèces d'oiseaux et en voit passer plus
de 400 lors des migrations. L'île constitue le meilleur site
français pour l'observation automnale des oiseaux sibériens
et de nombreuses variétés exotiques. Quantités
de passereaux nord-américains survolent l'île, comme le pouillot
à grands sourcil, le gobe-mouche nain, le bécasseau tacheté,
la grive mauvis, le goéland à bec cerclé, le chevalier grivelé,
sans compter les millions de rouge-gorge. Le grand Gravelot,
la sterne, le pétrel, et le fou de Bassan traversent aussi
le ciel d'Ouessant. Certaines familles demeurent une semaine,
et d'autres se contentent d'une courte escale. Les hauts des
falaises sont fréquentés par le Traquet motteux, le Crave
à bec rouge, une espèce en large déclin dans toute l'Europe,
dont seule une trentaine de couples se maintiennent sur l'ensemble
de la Bretagne.
Les fonds marins comprennent quelques spécimens d'orques,
de grands cachalots et des groupes de dauphins. De temps en
temps, une tortue-luth s'aventure autour de l'île. Une colonie
de phoques gris habite dans les îlots déserts et sauvages.
Elle est peu importante mais se reproduit suffisamment pour
subsister. La flore marine présente aussi une grande diversité,
avec une variété de peuplements d'algues, les laminaires,
que l'on découvre lors des basses marées et, sur les rochers,
une petite algue moissonnée en été, la pioca, utilisée dans
l'industrie alimentaire.
S'adaptant
aux rudes conditions climatiques de l'île, la végétation s'installe
à même la roche, comme les lichens noirs, gris ou orangés,
ou entre les fissures des blocs rocheux, telles que la criste
marine ou la cochléaire. Le sommet des falaises est garni
d'une pelouse rase (le silène maritime blanc, l'armérie rose,
la scille bleue), ainsi que de quelques plantes rares, comme
la Centaurée maritime, l'Ophioglosse du Portugual, ou l'Isoete,
une petite fougère primitive protégée à l'échelle nationale.
Ces endroits se révèlent très fragiles. Soumise aux vents
violents, aux embruns, la couche de terre réduite est très
vulnérable au piétinement. En s'éloignant des falaises, quelques
zones humides sur un sol tourbeux présentent des roseaux et
une grande fougère protégée, l'osmonde royale.
Pour être encadré dans la visite de ce parc
naturel, le Centre d'étude du Milieu d'Ouessant accueille
toute l'année les observateurs amateurs et les scientifiques.
Situé près du phare du Creac'h depuis 1984, il organise des
séjours de découverte. Pour observer les oiseaux, mi-octobre
et avril constituent les meilleures périodes de visite.
Découvrir
Ouessant
Entourée de brume, de récifs et de courants violents, l'île
est séparée du continent par la profonde faille du Fromveur,
dont le nom signifie "grande frayeur". Cette dernière
abrite un courant très violent. L'archipel d'Ouessant comprend
six autres îles principales, Beniguet, Quéménès, Trielen,
Molène, Balanec et Banec, ainsi que de nombreux îlots à peine
émergés et des centaines d'écueils qui rendent la navigation
extrêmement dangereuse. Seules Ouessant et Molène sont habitées.
Sur
Ouessant, Lampaul est la seule agglomération de quelque importance,
possédant un port. Sa baie est abritée au creux d'une dépression
qui tient les bateaux dans une paix relative.
Différents sites offrent de belles vues panoramiques. A l'extrémité
ouest de l'île, la pointe de Pern se prolonge dans l'océan
par des rochers et des récifs sur lesquels vient écumer la
houle, tandis qu'à l'est, à Cadoran, certains
privilégiés auront peut-être la chance
de voir le phoque gris se manifester. L'île privée de Keller
peut être aperçue au nord de l'île et la
baie de Penn ar Roc'h, au sud, dévoile le spectaculaire
passage du Fromveur. Ces points d'observation comprennent
aussi de nombreux phares. Le phare de la Jument se dresse
en pleine mer, celui de Kereon est situé dans le passage du
Fomveur, tandis que celui du Creac'h marque la coupure entre
la Manche et l'Atlantique et balise une des routes maritimes
les plus fréquentées de l'Atlantique. Identifiable par sa
tour de 55 mètres de haut, c'est un des phares les
plus puissants au monde.
Parmi les lieux à visiter sur Ouessant, on trouve
la chapelle de Notre Dame de Bonne Espérance, ainsi que dix
huit croix et calvaires, dont certains s'inscrivent encore
de nos jours dans le passage des processions. L'Eglise de
Saint Pol Aurélien est un édifice dédié au premier évangélisateur
d'Ouessant venu sur l'île en 517. De l'ancienne église, seules
quelques statues ont été conservées, une Sainte Barbe du XVIème
siècle, un Christ du XVIIème sont placés au fond de l'église,
derrière l'autel.
Installée
en juillet 1968, la Maison du Niou, premier écomusée à avoir
été créé en France, présente et relate, dans deux bâtisses
traditionnelles, la vie d'Ouessant au XIXème siècle.
L'habitat s'est adapté de manière remarquable aux conditions
climatiques. Les maisons tournent résolument le dos au nord
et offrent une faible prise au vent. Solides, elles sont construites
avec des murs épais montés en pierres de granite jointes à
la terre argileuse, et présentent des ouvertures de taille
réduite.
Installé dans l'ancienne salle des machines de la centrale
électrique du phare du Creac'h, le musée des phares et balises
retrace l'histoire des phares et de la signalisation maritime.
Il présente une collection unique de fanaux, balises, optiques,
bouées, qui permet de saisir l'évolution technologique de
la signalisation maritime depuis un appareil dioptrique, ancêtre
de tous les phares modernes, jusqu'à des machines plus contemporaines.
Maquettes illustrant la construction de phares en mer, plans,
objets provenant d'épaves fouillées au large d'Ouessant, supports
audiovisuels évoquant les conditions de vie des gardiens de
phares, permettent d'appréhender de façon globale le patrimoine
maritime.
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