» Rembrandt, maître de la gravure à l'eau-forte
A l’occasion des célébrations du 400e anniversaire de la naissance de Rembrandt (1606-1669), le Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, a souhaité mettre à l’honneur le célèbre peintre hollandais en présentant une part souvent méconnue de son œuvre : les eaux-fortes. Jusqu’au 14 janvier 2007, les visiteurs sont conviés à venir admirer 180 de ses gravures. Cette manifestation est à la fois un hommage à l’artiste et à Eugène Dutuit (1807-1886), donateur du Petit Palais, qui a su réunir l’une des plus importantes collections gravées du maître que l’on puisse admirer aujourd’hui.

Toutes les gravures attribuées à Rembrandt sont des estampes intaglio imprimées à partir d’une plaque de métal. C’est dans les années 1630 que l’artiste se lance dans l'expérimentation de la technique de l’eau-forte. Il utilisait de fines plaques de cuivre dans lesquels il gravait directement le dessin qu’il encrait. Il s’amuse à en découvrir les subtilités et exploite au maximum les possibilités de ce procédé. Il innove par exemple en créant son propre vernis à eau-forte permettant de fixer l'encre. Il s’intéresse également au processus d’impression en testant divers types de papier et d’encre.  C’est toute l’originalité et l’étendue des travaux effectués par l'artiste que cette exposition a choisi de révéler exceptionnellement au public. Les estampes de Rembrandt ressemblent davantage à une feuille de carnet de croquis qu’au fruit d’un travail élaboré sur une planche de cuivre. Il dessine avec la pointe sur le vernis dont est couverte la matrice métallique aussi librement que s’il se servait d’un crayon sur du papier et les visages ont la fraîcheur des esquisses les plus spontanées.

» Escale dans l’univers des eaux-fortes de Rembrandt

Autoportraits, portraits, sujets bibliques, sujets mythologiques et de genre, études et paysages… Les sujets sont aussi variés que ceux de ses peintures ou de ses dessins. Cette diversité témoigne de la pluralité des intérêts de l’artiste. Elle reflète également son indépendance dans le choix, l’interprétation et le traitement de ces thèmes. Sur plus de mille mètres carrés, la présentation de ses eaux-fortes tient compte à la fois de la chronologie et des sujets abordés. On distingue ainsi les trois temps forts qui correspondent aux changements majeurs de l’évolution du style graphique de l’artiste : 1626-1640, 1640-1650 et 1651-1669. Comme un écho au travail de Rembrandt peintre, le passage d’un thème à l’autre est matérialisé par une couleur différente des cimaises : bleue pour les autoportraits, ocre pour les portraits, or pour les scènes bibliques, rouge pour les scènes mythologiques et de genre et verte pour les paysages. C’est dans un cadre sobre et simple que le visiteur pourra venir apprécier l’intensité dégagée par ces œuvres.