Le phare de Biarritz se dresse sur le sommet
de la falaise de la Pointe Saint-Martin
qui semble s'avancer dans la mer. Ce site
est une frontière naturelle qui sépare les rives sablonneuses des Landes et les
rives rocheuses du Pays Basque. Du haut
de ses 44 m, la tour blanche se situe au
sud de l'embouchure de l'Adour pour marquer
la proximité du port de Bayonne. Elle domine
ainsi la ville de Biarritz.
Les falaises illuminées
Autrefois, de grands feux étaient
allumés sur les falaises (les marins puissent distinguer l'entrée
du port dans la nuit).
Ensuite des tours furent construites, sortes
de cheminées dans lesquelles étaient allumés
des feux dégageant d'épaisses fumées que
les marins apercevaient du large. La tour
cheminée qui portait le nom de "Tour de
la Haille" (la haille était le combustible
utilisé),
fut construite sur les fondations d'une
ancienne tour du château fort de Ferragus
sur le plateau de l'Atalaye. La tour de
la Haille fut détruite par les Allemands
en 1943. Une seconde tour, celle-ci construite
sur l'emplacement actuel de l'Eurotel, à
la pointe du Hart, porta le nom de "Tour
de la Humade". Elle fut démolie en 1863.
Enfin, une lanterne fut placée au sommet
d'une deuxième tour du château fort de l'Atalaye. Elle servit de phare jusqu'en 1834.
Des fondations à même la
roche
D'allure moins architecturale que celui
de Cordouan, le phare de Biarritz n'en est
pas moins un des plus remarquables du littoral
français.
La construction du phare fut amorcée
en 1830 et ne s'acheva qu'en 1834. Il se
compose d'une tour cylindrique et d'un soubassement
octogonal ; sa structure est faite de pierres
taillées. Ses fondations s'appuient en pleine
roche à l'extrémité ouest de la pointe Saint
Martin, une presqu'île étroite. Le
souci majeur à l'époque fut d'appuyer les
fondations du phare sur le rocher qui se
trouvait à 5 m de profondeur, afin d'éviter
tout désordre de construction et une inclinaison
de la tour. Le volume des déblais fut tel
qu'après les travaux de fondations, le sol
fut exhaussé d'un mètre sur tout le plateau.
La base de l'édifice repose par 29 m au
dessus des plus hautes marées et la lanterne
à laquelle on accède par un escalier en
colimaçon de 248 marches, domine de 73 m
le niveau de la mer. Son feu blanc à deux
éclats blancs est émis par une lampe aux
halogénures métalliques de 1 000 W. Sa portée
est d'environ 48 km.
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A.Fresnel
© Ecole Polytechnique
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Hommage aux grands hommes
Le vestibule d'entrée est orné de
bustes d'hommes ayant marqué l'histoire des phares : Augustin Fresnel (1788-1827) et Beautemps-Beaupré
(1766-1854). Augustin Fresnel est le plus célèbre du fait qu'il mit au point la lentille qui porte son nom. Petit génie
devenu polytechnicien à 16 ans, puis savant
physicien, il exerça les fonctions
d'ingénieur des Ponts et Chaussées. Peu
après, il publia ses fameux mémoires sur
la diffraction, la polarisation et la double
réfraction de la lumière. Il s'occupa de
perfectionner les phares et inventa le système
des phares lenticulaires. A l'origine, le
phare de Biarritz était à feu tournant avec
appareil lenticulaire de premier ordre.
Cet appareil fut remplacé en 1861 par une
lanterne à éclats alternatifs blancs et
rouges se succédant toutes les 20 secondes.
La lanterne dioptique fut munie de l'une
des premières lentilles de verre à anneaux
concentriques élaborées par Augustin Fresnel.
Aujourd'hui, ses feux à éclats blancs balaient inlassablement
l'horizon et signalent aux marins et aux
plaisanciers les dangers de la tumultueuse
embouchure de l'Adour. Beautemps-Beaupré,
célèbre hydrographe dirigea de 1815 à 1838,
la rédaction des nouvelles cartes des côtes
de la France, travail gigantesque dont les
résultats furent consignés dans le "Pilote
Français" imprimé en 1844. Beautemps-Beaupré
est considéré comme l'un des créateurs de
l'hydrographie, la topographie maritime.
Le panorama
Les quelques 248 marches permettent
d'accéder à la plate-forme supérieure
où une splendide vue sur le littoral,
les arrière-pays landais et basque, jusqu'aux
Pyrénées attend les visiteurs.
Visible jusqu'à
une quarantaine de kilomètres en mer, le
phare offre une vue à 360°. Il est possible d'admirer au nord
la barre de l'Adour. A l'est, ce sont les
coquettes villas et les flèches élancées
de la vieille Cathédrale de Bayonne. Au
sud, voici Hendaye, Saint Jean de Luz. A
l'ouest, des vagues se brisent sur des rochers
et une foule de promeneurs profitent de
la plage.
Renseignement
Lieu
: Biarritz
 Département
: Pyrénées-Atlantiques
Accueil du phare :
Avenue de l'Impératrice
Tarif :1,60 euro.
Informations :
Biarritz Tourisme
1, square d'Ixelles
Tél : 05 59 22 37 10
Fax : 05 59 24 14 19
voir site
Photo © Sophie Dalloz, Juin 2004
Encyclopédie
des villes
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