Pratique |
Nom : Los Angeles 1955-1985,
naissance d'une capitale artistique |
Lieu : Centre Pompidou |
Adresse : Place Georges
Pompidou 75004 Paris |
Dates : du 8 mars
au 17 juillet |
Tarif : 10 euros
/ tarif réduit : 8 euros |
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On connaissait bien sur sa formidable machine à légende,
Hollywood, sa scène littéraire, dont la vie de luxure n'est
plus à démontrer depuis Bret Eston Ellis, mais on soupçonnait
moins sa scène artistique, lui préférant conventionnellement
celle, plus raffinée ou plus intellectuelle peut-être, de
New York. A Los Angeles la part de rêve, et à New York la
reconnaissance des élites.
Pourtant, le Centre Pompidou lui laisse aujourd'hui la chance
de nous étonner. En consacrant une grande exposition à la
scène artistique de Los Angeles de 1955 à 1985, avec plus
de 350 uvres de 85 artistes, elle lève le voile sur l'importance
et la spécificité du contexte artistique de la cité des anges.
Ses créations sont protéiformes, renouvellent sans cesse l'esthétisme,
le confrontent à tous les aspects de cette ville boulimique.
Mêlant culture populaire, expressions communautaires, mouvements
underground, univers hollywoodiens, les uvres témoignent
d'une évolution hybride et novatrice, à l'image de
leur lieu de création.
Dans un parcours organisé chronologiquement, une large sélection
de peintures, sculptures, installations, photographies, films
et vidéos témoignent de ce bouillonnement artistique. La scénographie
s'inspire de l'urbanisme de Los Angeles pour approcher les
différentes recherches de cette période.
On y aborde le refus total de l'abstraction de l'école de
San Francisco, avec le travail de Richard Dienbenkorn, au
travers de coups de pinceaux bien visibles et d'une utilisation
expressive de la couleur, mais aussi les investigations autour
de l'art de l'assemblage, où les collages en trois dimensions
incluent des objets quotidiens. La provocation de la tendance
Funk s'illustre notamment par les uvres de Ken Price, tandis
que la mouvance des Happening (sorte d'interventions publiques)
est évoquée, avec la présence de Allan Kaprow. L'exploration
du Body Art sur le corps comme médium de l'expression artistique
est représentée, ainsi que celle de l'art narratif,
avec les oeuvres de Bruice et Norman Yonemoto, qui donnent
une représentation visuelle d'une histoire, parfois basée
sur un travail littéraire. Le Pop Art, très présent,
jouxte par exemple le Pattern Painting, qui refuse le monopole
de l'art occidental et s'inspire de l'artisanat et de la culture
du monde entier. Enfin, le minimalisme et le mouvement "Light
and Space", qui sonde les qualités de l'espace et de la lumière,
sont aussi soulignés au travers de l'exposition.
C'est donc une histoire foisonnante et fascinante qui nous
est contée dans les dédales du Centre Pompidou. Monde
en perpétuelle ébullition, Los Angeles est l'écho d'un rythme
presque hystérique d'une mégalopole dont le nom évoque à chacun
rêve ou débauche, opulence ou décadence, mais ne laisse, pour
sûr, personne indifférent.
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