Pratique |
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Nom : Nicolas de Staël, un automne, un hiver |
Date
: jusqu'au 13 novembre 2005 |
Lieu : Musée Picasso, château Grimaldi Antibes |
Sur
le Web : musée
Picasso | | | Le musée
Picasso rend actuellement hommage à Nicolas de Staël à travers une rétrospective
consacrée à ses uvres réalisées à Antibes entre fin 1954 et début 1955. Le cinquantenaire
de la mort du peintre est donc l'occasion de découvrir pour la première fois 80
de ses toiles et dessins qu'il réalisa peu de temps avant sa mort. C'est là toute
l'originalité de cette exposition qui dévoile une période sombre, une période
de doute dans la vie de cet artiste qui marqua l'histoire de la peinture.
De la lumière à l'aveuglement Français d'origine russe, Nicolas Vladimirovich
Staël von Holstein s'est toujours passionné pour la peinture. C'est plus qu'une
simple activité, c'est un véritable art de vivre. Formé à l'Académie Royale de
Bruxelles où il fit ses études, il étudie également auprès de Fernand Léger où
il apprend l'abstraction. Mais, c'est en 1952 qu'il se lance dans la peinture
figurative avec une nouveauté, la prédominance de la couleur dans ses uvres.
Il se livre et met en avant ses émotions dans des tableaux où se mélangent abstraction
et figuration. En 1954, il connaît enfin le succès, à Paris et surtout
à New York. Mais le peintre doute toujours et ses démons commencent à ressurgir.
Un artiste en quête de quiétude A la mi-octobre 1954, Nicolas
de Staël prend ainsi volontairement ses distances avec ses proches pour venir
s'isoler dans un atelier à Antibes. A 40 ans, le peintre connaît une grande période
de lassitude et de questionnement. Son besoin de faire le point et de se retrouver
le conduise à s'écarter du tumulte parisien. Après avoir prospecté vers Mougins,
Cannes, Grasse, c'est finalement dans une maison sur les remparts d'Antibes qu'il
pose son chevalet. Le site lui offre un cadre propice à son envie de peindre.
Les bateaux, les phares, la mer et surtout le soleil sont des éléments clés
dans la réalisation de ses oeuvres. Il produit quantité de dessins et croquis,
et surtout une série de toiles immenses entre l'automne 1954 et mars 1955.
La
symphonie inachevée Natures
mortes, vues d'atelier, paysages du port d'Antibes, Nicolas de Staël peint tout
ce qu'il voit. Il se jette à corps perdu dans son art réalisant en 5 mois plus
de 147 tableaux. Partout la lumière règne en maître dans ses toiles comme si la
peinture devenait un remède aux idées noires de l'artiste. Il connaît des périodes
de doutes immenses mélangés à de grands moments d'exaltations. Si la palette de
Staël s'est allégée, elle conserve toute sa luminosité. Il dilue sa pâte, mixant
les couleurs par touches et imprégnations. "Le Concert", piano noir et contrebasse
ocre-brun sur fond rouge, une toile démesurée de 3,5 m de haut sur 6 mètres de
long est l'une des uvres majeures de ce peintre. Il a posé sur la toile des éléments
lourds et structurants. Un fauteuil, un piano à queue, une forêt de pupitres et
de partitions. Or, peindre la musique n'est pas chose si évidente, surtout lorsque
le peintre n'arrive pas à se libérer de toutes ses inquiétudes. C'est cette peur
de ne pas pouvoir parachever ses tableaux qui conduit de Staël à mettre fin à
ses jours en se jetant de sa terrasse, le 16 mars 1955.
Entre les oeuvres
de Picasso et les sculptures de Germaine Richier, le musée Picasso d'Antibes offre
à travers cette exposition une vision nouvelle sur les peintures de Nicolas de
Staël et sur ce peintre de renom. |