Meilleur restaurant du monde : une pétition en ligne contre le palmarès

Meilleur restaurant du monde : une pétition en ligne contre le palmarès A l'initiative de trois gastronomes français, une pétition en ligne, "Occupy50Best", a été lancée pour pousser les partenaires financiers et sponsors à ne plus soutenir le prix très médiatisé du World's 50 Best Restaurants.

A l'aube de la remise du palmarès 2015 des meilleurs restaurants du monde, la bloggeuse Marie Eatsider, la journaliste Hind Meddeb et la consultante en relations publiques Zoe Reyners se sont réunies pour lancer la pétition "Occupy50Best" qui a pour slogan "Arrêtez de nous intoxiquer !". Celle-ci dénonce les dérives et remet en cause la méthodologie douteuse du classement des 50 meilleurs restaurants du monde, dans le but de dissuader les partenaires publiques et privés,  les médias, les cuisiniers et les gourmets du monde entier, de soutenir ou financer l'évènement organisé par le magazine londonien Restaurant et qui a lieu chaque année depuis 2002.

Largement soutenue par le chef multi-étoilé Joël Robuchon, qui s'est vu par ailleurs classé à la 31e place l'an dernier avec son restaurant L'Atelier Saint-Germain, elle dresse une très longue liste de critiques et remet en cause avant tout le critère sanitaire de ce classement : "Quel est le point commun entre le restaurant danois Noma, l’hispanique El Bulli et l’anglais The Fat Duck ? Ils ont rendu malades des centaines de leurs convives par intoxication alimentaire et, pourtant, chacun a été sacré Meilleur restaurant du monde dans le classement annuel des World’s 50 best restaurants, dont l’édition 2015 sera dévoilée le 1er juin à Londres." explique les auteurs. En effet, le Noma, qui s'est vu décerner le prix du meilleur restaurant de la planète l'an dernier ainsi qu'entre 2010 et 2012, avait fait les gros titres de la presse en provoquant une intoxication alimentaire géante en février 2013, envoyant à l'hôpital 63 de ses clients.

La pétition remet en cause également la partialité : "les pays partenaires, Pérou et Singapour en tête, sont largement surreprésentés", l'autopromotion avec ces "chefs primés qui sont aussi membres du jury" et le machisme décomplexé du classement : "1 seule femme sur 50 lauréats en 2014". La méthodologie quant à elle ne reposerait sur aucun critère déontologique : "les membres du jury, recrutés par cooptation, peuvent voter anonymement, sans avoir à justifier leur choix de restaurant ni même à prouver qu’ils y ont effectivement mangé".

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