Chef à domicile, une tendance qui se démocratise "Nous proposons une centaine de menus différents et créatifs qui changent tous les jours"

Comment choisissez-vous vos chefs ? Est-ce qu'avoir travaillé pour des grands restaurants gastronomiques est un critère de choix ?

Stephen Leguillon : Aujourd'hui nous rencontrons les chefs par introduction : ce sont les premiers chefs que nous avons recrutés qui nous les présentent. Autrement, ce sont des chefs qui nous contactent directement. C'est ainsi que nous avons ouvert à Bordeaux ou à Lyon. Notre objectif est de pouvoir offrir la plus grande variété de chefs et de ne pas nous limiter à ceux qui auraient énormément d'expérience. Ce qui nous permet aussi d'être plus flexibles en matière de prix. Nos chefs plus "amateurs" vont faire des propositions à 35 euros par personne, tandis que des chefs qui sont passés par des restaurants étoilés et qui travaillent entièrement à leur compte proposent des menus à 150 euros par personne. Par contre, nos critères de sélection reposent surtout sur la qualité : nous testons tous les chefs avant de les choisir. Nous souhaitons ouvrir La Belle Assiette à des cuisiniers passionnés donc pas forcément que des chefs, ce qui signifie qu'ils seront plus amateurs mais qu'on leur donnera les outils pour se perfectionner.

Et quels sont ces outils que vous donnerez aux chefs les moins confirmés ?

Stephen Leguillon : L'équipement d'une part, et la possibilité de se faire accompagner par d'autres chefs pour arriver à la même qualité de cuisine d'autre part. Aujourd'hui, il n'y a pas énormément de chefs à domicile et notre objectif est d'augmenter leur nombre et de démocratiser ce service. Ce qui est plus difficile pour un chef à domicile, c'est de trouver les clients et gérer son business. Il est difficile d'être compétent à la fois en cuisine et dans l'administration.

Certains chefs ont pourtant déjà leur propre site Internet...

Stephen Leguillon : On essaye de ne pas remplacer ces sites-là, mais pour quelqu'un qui veut se lancer, ça lui permet de ne pas en avoir besoin puisque s'il est partenaire avec nous, nous le mettrons en avant, nous lui trouverons ses clients, et tout ce qui est facture et autres se fera à travers notre site. Ils n'auront quasiment rien à faire de ce côté-là. Bientôt, quand un chef s'inscrira, il aura même son pack d'équipement nécessaire à la cuisine à domicile. Il ne lui reste plus qu'à créer son menu et gérer ses disponibilités en ligne.

les maîtres-mots des menus la belle assiette sont 'cuisine créative' !
Les maîtres-mots des menus La Belle Assiette sont "cuisine créative" ! © Antonio Gravante - Fotolia.com

Chef-service.com, Italiadomicile.com, sites de chefs indépendants... Qu'est-ce qui vous différencie des autres ?

Stephen Leguillon : Nos concurrents directs recrutent les chefs en tant que salariés, les font travailler un peu comme des traiteurs de luxe, ce qui n'est pas du tout intéressant pour les chefs, parce qu'à la fois ils ne sont pas indépendants et parce qu'en plus ils n'ont pas la liberté de choisir leur menu. Ces sites-là proposent souvent 5 menus standardisés et vont envoyer au hasard l'un des chefs disponibles. Ils ne laissent pas place à la touche de créativité requise pour un vrai menu gastronomique et qui s'avère primordiale pour le chef. Chez La Belle Assiette, nous avons 25 chefs que le client peut choisir et une centaine de menus différents et créatifs qui changent tous les jours. Quant aux sites des chefs indépendants, ce ne sont pas des concurrents directs, puisque ce sont ceux-là que l'on essaye de transformer.


Comptez-vous développer le site à l'étranger aussi, comme vous l'avez fait avec le site anglais Appetise en France ?


Stephen Leguillon
 : Absolument. Ceci dit, nous avons eu une bonne idée de commencer l'expérience La Belle Assiette en France car la marque parle d'elle-même : elle s'associe d'emblée à la gastronomie française et nous donnera plus de poids et de crédibilité à Londres ou à New York.