Les scandales du Tour de France Festina : la plus grosse affaire de dopage

richard virenque faisait partie de l'équipe festina en 1998.
Richard Virenque faisait partie de l'équipe Festina en 1998. © Clément Boulland

L'affaire Festina a eu un retentissant énorme car c'était la première fois qu'une équipe entière était exclue du Tour de France pour violation du règlement anti-dopage.

Rappel des faits : peu avant le départ du Tour, le 8 juillet 1998, un soigneur de l'équipe Festina, Willy Voet, se fait contrôler à la frontière franco-belge par les douanes, au volant de sa voiture. On y découvre de grandes quantités de produits dopants : 500 doses de produits dopants et stupéfiants dont 235 ampoules d'érythropoïétine (EPO), 120 capsules d'amphétamines, 82 solutions d'hormones de croissance et 60 flacons de testostérone.

Voet avoue que le dopage est organisé et institutionnalisé au sein de l'équipe Festina. Conséquence : la direction du Tour de France met hors-course l'équipe Festina, le 18 juillet à Brive.

Des méthodes peu ragoûtantes

Le soigneur de l'équipe Festina Willy Voet raconte dans son ouvrage "Massacre à la chaîne", publié en 1999, comment les coureurs échappaient aux contrôles anti-dopage : "Il fallait se munir d'un tuyau en caoutchouc, flexible et rigide à la fois. À une extrémité, on fixait un bouchon, en liège le plus souvent. À l'autre, on accrochait un... préservatif, enfilé sur un tiers du tuyau. Enfin, pour plus de précaution, on collait des poils de moquette, voire des poils tout court, sur la partie qui sortait du préservatif. Dans le car de l'équipe où le coureur venait se changer avant de passer au contrôle, il ne restait plus qu'à passer à la deuxième étape : se glisser dans l'anus le bout du tuyau muni du préservatif, injecter avec une seringue de l'urine "ordinaire", boucher le tuyau et le coller à la peau, en épousant la forme du périnée, jusqu'au bord des glandes génitales. D'où les poils, pour masquer le tuyau si le médecin contrôleur décidait de se baisser jusqu'au plancher. Le préservatif chargé d'urine se déployait dans l'anus, ce qui présentait aussi l'avantage de tenir le liquide au chaud. Im-pa-ra-ble. Les médecins n'y ont jamais vu que du feu. J'ai usé de ce stratagème pendant trois ans en toute tranquillité". Edifiant...