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SPORT
 
21/09/2006

Sandy Levittas, la "Ronaldinho" au féminin

Bambiball, alias Sandy Levittas, est l'ambassadrice de l'urban ball, un sport urbain qui mêle foot, danse et basket. Le but est de jongler avec un ballon et de créer une chorégraphie. Rencontre avec une sportive qui n'a rien à envier au Brésilien Ronaldinho.

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Sandy Levittas ou "Bambiball"

L'Internaute Magazine - Comment avez-vous découvert cette discipline ?

Sandy Levittas : J'ai découvert ce sport il y a un an et demi grâce à une co-équipière de football [Sandy Levittas joue en Ligue 2 féminine à Tours, ndlr]. Avant, c'était elle l'ambassadrice de l'urban ball mais elle a tout arrêté du jour au lendemain. J'ai tout de suite accroché, notamment parce que j'ai déjà pratiqué le hip-hop et le basket. L'urban ball était un bon moyen de concilier tout ça.


Qu'est-ce qui vous a attiré dans l'urban ball ?

Ça se veut libre, créatif. Il faut faire marcher son imagination. Ce sport se pratique où on veut quand on veut. Il n'y a pas de fédération pour l'encadrer donc cela veut dire "Zéro contraintes". Pas besoin de stade ou de gymnase. Une musique, un ballon, un bout de trottoir et c'est parti. On peut y jouer seul ou créer des chorégraphies à plusieurs. Le mot d'ordre : liberté.


Vous jouez toujours en musique ?

On est plus à l'aise en musique. Cela permet de caler les mouvements, les enchaînements sur le rythme.


Quelles sont les qualités d'un bon pratiquant d'urban ball, d'un bon "freestyleur" ?

La principale qualité à avoir, c'est la coordination. Il faut associer le corps et le ballon, qu'ils soient bien en harmonie. C'est pour cette raison qu'il faut au moins avoir 8-9 ans pour commencer. La deuxième exigence, c'est d'avoir un bon esprit créatif. Jongler, quasiment tout le monde sait le faire. Mais créer une vraie chorégraphie, enchaîner les mouvements sans que le ballon ne touche terre : cela demande une certaine créativité et un "talent" artistique.


 

Finalement, l'urban ball est-il plutôt un sport ou un art ?

Disons que l'on pourrait appeler ça du "foot artistique". Il y a un côté évènementiel, un côté "show". On cherche un peu à épater le public. Mais il faut aussi être assez endurant. Sur une démo qui va durer 5 minutes, on pense que c'est cool mais c'est en fait très fatigant. En plus, il faut beaucoup de concentration.


"Coordination et créativité sont les deux principales qualités dans l'urban ball"

Pourquoi avoir adopté le surnom de "Bambiball" ?

Cela vient de mes débuts en football. Lors d'une séance, nous faisions un exercice qui consiste à partir du milieu du terrain, à jongler jusqu'à la surface puis à tirer. Dès le début des dribbles, mon ballon est parti loin devant et j'ai fait une sorte de saut de biche pour le rattraper. Mes co-équipières m'ont alors donné le surnom de Bambi.Quand j'ai cherché un nom pour mes shows, j'ai pensé à Bambiball. Tout le monde me disait : "Choisis Bambinho" (en référence à Ronaldinho) mais je ne trouvais pas ça original. Tout le monde rajoute "inho" à son prénom dans ce sport !


Quel accueil vous réservent les garçons ? Acceptent-ils facilement le fait que l'urban ball soit représenté par une fille ?

Quand je reçois des remarques négatives, c'est qu'elles viennent de machistes et qu'il y a de la jalousie derrière les critiques. Mais dans l'ensemble, les remarques sont positives. Mes amis freestyleurs sont fiers. Ils me disent : "Tu as progressé, quelle nouvelle figure as-tu créée, viens sur telle démo avec nous…"
Sans être féministe, il s'agit aussi de montrer que les filles aussi peuvent faire quelque chose avec un ballon !


Pratiquez-vous l'urban ball en "professionnelle" ?

Non, je poursuis mes études (un BTS commercial). J'effectue des démonstrations d'urban ball qui sont rémunérées mais je ne vis pas de cela. On m'a contactée par exemple pour faire une démo à l'occasion de la sortie du jeu vidéo FIFA 2007. On m'appelle aussi parfois pour des anniversaires. Pendant la Coupe du monde, je suis allée en Allemagne faire une démo. Bob Sinclar était aux platines et je free-stylais au rythme de la musique. C'était géant.
Mais ces démos sont juste un bonus à la fin du mois. Et puis je privilégie quand même le football et mon équipe de Tours.


Vous êtes l'une des "héroïnes" du documentaire "Urban Life Style", qui vient de sortir en DVD début septembre. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce film ?

Trois sports urbains sont présentés dans ce documentaire : l'urban ball avec moi, le "parkour" (sport des yamakasis) avec Fabien et le Flat BMX (chorégraphie avec un vélo) avec Joris. Le but de la réalisatrice, Mélanie Pin, est de faire découvrir ces sports urbains, qui se développent considérablement. Elle a voulu montrer qu'il y a des talents cachés qui eux aussi méritent le respect même s'ils évoluent dans des activités moins médiatisées que le football, le rugby ou le basket. Pour moi, c'est une reconnaissance, un plus. C'est sympa de pouvoir montrer aux gens ce que je fais.

 

DVD "Urban Life Style" avec Sandy Levittas

Réalisatrice : Mélanie Pin
52 minutes
Production Sport Media Concept
Points de vente habituels

 

En savoir plus Présentation de l'urban ball

Le site de Bambiball (Sandy Levittas)

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