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La Coupe de l'America > Une compétition coûteuse
 DOSSIER 
Mai 2006

Une compétition coûteuse mais lucrative

La Coupe de l'America est l'un des évènements sportifs qui brasse le plus d'argent au monde. Y participer coûte cher. Les équipes, financées par des mécènes, disposent parfois de budgets dignes des grands clubs de football.
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Des budgets faramineux
En dessous de 20 millions d'euros, il ne faut pas espérer participer à la Coupe de l'America. Le défi français, sponsorisé par Areva, réunit tout juste cette somme mais elle ne lui permet pas de rivaliser avec les "grosses écuries". Le defender suisse Alinghi dispose lui de 80 millions d'euros (grâce à Ernesto Bertarelli, le patron de l'entreprise de biotechnologies), le challenger italien Luna Rossa Challenge de 85 millions. Des budgets supérieurs à ceux du Paris Saint-Germain ou de l'Olympique de Marseille ! Mais la palme de la démesure revient à Oracle (et son fondateur Lawrence Ellison) : le syndicat s'est doté d'un budget de 150 millions d'euros !
A côté de ces chiffres, les simples frais de participation, pour se lancer dans la compétition, peuvent paraître dérisoires : seulement 75 000 euros.

Construire une Formule 1 des mers, ça coûte cher !
Le développement technique des bateaux est extrêmement coûteux. Selon une étude menée par Sport Stratégies, la construction d'un voilier en elle-même revient à 2 ou 3 millions d'euros. Mais c'est sans compter les sommes englouties par les équipes de design et de recherche et développement (entre 3 et 45 millions d'euros !). Les voiles constituent un poste budgétaire à part : une voile principale coûte environ 80 000 euros et une équipe en utilise plus d'une centaine durant la durée de la compétition. Par ailleurs, il faut également se doter d'une flotille d'accompagnement du bateau (5-6 zodiacs, des 40-pieds…). Résultat : 3 ou 4 millions d'euros supplémentaires. Autre charge importante du défi : le personnel. Une équipe est en général composée d'une centaine de personnes : les navigants, les ingénieurs de développement, l'équipe météo, les responsables communication, les avocats (prêts à contester les décisions défavorables). Cela représente 20 à 30 % des charges d'un syndicat.

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Le jackpot pour Valence ?
Si les sponsors continuent à investir dans la Coupe de l'America, c'est bien sûr qu'ils y trouvent leur compte. Marques de luxe ou constructeurs automobiles entendent associer leur nom à un sport considéré comme noble. La voile leur offre une image de prestige et une vitrine mondiale. Les partenaires comme Oracle ou Infonet souhaitent eux démontrer la qualité de leurs technologies à travers les réussites sportives des équipes qu'ils financent.
Mais la Coupe de l'America est également une aubaine pour la ville qui l'organise. Auckland a accueilli la compétition en 2000. Selon une estimation officielle du gouvernement néo-zélandais, les retombées économiques directes de la Coupe de l'America sur la ville se sont élevées à 350 millions d'euros ! On comprend dès lors que de nombreuses villes européennes se soient battues pour organiser la 32ème édition (la Suisse ne pouvait défendre son titre chez elle puisqu'elle n'a pas d'espace maritime). Marseille, notamment, était sur les rangs. La cité phocéenne misait sur 960 millions d'euros de retombées économiques pour 235 millions d'investissements.
Finalement, c'est la ville de Valence qui a été retenue. L'organisateur de l'évènement, ACM (America's Cup Management), va dépenser 170 millions d'euros dans la construction du site qui accueillera la compétition. Mais les sponsors sont au rendez-vous et les droits télé ont été (bien) négociés (17 détenteurs dont Canal + ; en 2005, 1 milliard de personnes ont regardé les Louis Vuitton Acts). Au total, la région de Valence espère 1,5 milliard d'euros de retombées. 10 000 emplois devraient aussi être créés, dans le secteur maritime, mais aussi les transports, la construction, les restaurants, le commerce et l'industrie des loisirs.
 
 Marie Rialland, L'InternauteSport
 
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