Serge Aurier : prison, condamnation, appel... Ce qu'il faut savoir de l'affaire

AFFAIRE SERGE AURIER - Condamné à deux mois de prison ferme pour violences sur policier, le joueur du PSG n'ira pourtant pas derrière les barreaux. Explications.

[Mis à jour le 27 septembre 2016 à 14h16] - SERGE AURIER - Deux mois de prison ferme : c'est la peine à laquelle Serge Aurier a été condamné, lundi 26 septembre par le tribunal correctionnel de Paris, pour violences sur policier. Il est toutefois très probable que le défenseur du PSG n'aille jamais derrière les barreaux. Sa condamnation n'a pas été assortie d'un mandat de dépôt (ordre d'incarcération) et le verdict précise que la peine est aménageable. Par ailleurs, le joueur, qui clame son innocence, a fait appel du verdict ; l'affaire devrait donc jugée dans environ un an, si l'on se réfère aux délais habituels en la matière. Sur le plan sportif, Aurier n'est pour le moment pas suspendu par son club qui a mis en avant, via un communiqué, la présomption d'innocence en attendant que l'affaire soit rejugée.

Deux mois de prison ferme : un verdict sévère

Serge Aurier n'a bénéficié d'aucune clémence de la part du tribunal correctionnel de Paris. Alors que le procureur avait requis deux mois de prison avec sursis, le joueur a finalement écopé de deux mois de prison ferme. Le joueur du PSG et international ivoirien, qui devra aussi payer 600 euros de dommages et intérêts de préjudices corporel et moral et 1 500 euros de frais de justice, avait déjà été condamné à quatre reprises par la justice dans le passé, pour conduite sans permis. En mai dernier, il avait écopé de trois mois de prison avec sursis. C'est probablement ce qui explique la fermeté des juges ce lundi. Dans l'après-midi, Serge Aurier a posté sa première réaction sur Twitter. Il a notamment confirmé qu'il faisait appel de cette condamnation et a exprimé sa "reconnaissance" envers son club :

Une peine aménageable

La condamnation de Serge Aurier est une peine ménageable ce qui signifie que le défenseur parisien ne fera pas de prison. Il s'agit d'une disposition assez fréquente lorsque la condamnation est inférieure à deux ans. Les modalités ne sont pas encore connues mais en la matière, plusieurs solutions peuvent être choisies comme alternatives à la prison. Cela peut être par exemple, des horaires de sortie limités, l'obligation de se présenter régulièrement au commissariat, des travaux d'intérêt général, une sanction financière journalière... mais aussi le port d'un bracelet électronique, avec un emploi du temps sans doute adapté aux horaires des matchs. Cette dernière hypothèse serait une première en France pour un footballeur professionnel.

Une suspension du PSG ?

Dans cette affaire, la réaction du PSG est également scrutée de près. Le club a publié un communiqué plutôt rassurant pour Serge Aurier mais aussi très prudent et qui ne présage rien du futur. "Le club prend note de sa condamnation, précise le communiqué. Un appel a toutefois été formé à la sortie de l'audience par l'avocate du joueur. Ainsi, et selon les règles de procédure pénale, Serge Aurier bénéficie à nouveau de la présomption d'innocence dans l'attente de la décision de la Cour d'appel (...) Aucun commentaire supplémentaire ne sera apporté par le Club d'ici au jugement en appel". Néanmoins, cela n'empêche pas le PSG de sévir sur le plan sportif, à l'encontre d'un joueur qui avait déjà posé problème, en mars 2015, en insultant son entraîneur de l'époque, Laurent Blanc, et certains de ses coéquipiers sur Periscope. En attendant, Aurier a la possibilité de jouer, et peut-être même dès mercredi, en Ligue des champions, face au Ludogorets Razgrad.

Le rappel des faits

Le 31 mai 2016, Serge Aurier avait été interpellé peu avant 6h, lundi, à la sortie d'une boîte de nuit, au croisement des rues de Berri et Ponthieu, près des Champs-Elysées, à Paris. Les policiers de la BAC avaient procédé à un contrôle d'identité alors qu'il se trouvait dans une voiture avec plusieurs amis. Selon France info, les faits s'étaient ensuite déroulés ainsi : tous les occupants de la voiture avaient accepté de sortir, sauf le passager avant droit, Serge Aurier. ce dernier se serait ensuite énervé en criant  : "Vous n'avez pas le droit de me contrôler, vous allez le regretter, vous ne savez pas qui je suis". Ses amis auraient ensuite tenté de le calmer sans y parvenir. L'altercation aurait ensuite dégénéré. Un policier affirme qu'il y aurait eu une bousculade et que Serge Aurier lui aurait porté un coup de coude au niveau de l'abdomen. Il avait décidé de porter plainte contre le joueur. Serge Aurier avait finalement été arrêté pour insultes, outrage et violences et placé en garde à vue au commissariat du 8^e arrondissement puis relâché dans l'attente du procès.