Les moments marquants de sa carrière

Bruno Derrien a officié sur les pelouses de Ligue 1 entre 1996 et 2006. Il revient sur les événements qui ont marqué sa carrière d'arbitre.

Avez-vous déjà été agressé par un dirigeant de club ?

Bruno Derrien : Oui, par le père d'un joueur que j'avais expulsé à Guingamp lorsque j'étais jeune arbitre. Il m'avait asséné un violent coup de tête.

Quel type de menaces avez-vous reçu ?

"J'ai reçu des menaces de mort, un cercueil miniature et des lettres anonymes".

Des menaces de mort sur mon portable après Lens-Marseille en janvier 1999. Un petit cercueil miniature aussi, et quelque lettres anonymes, comme beaucoup de mes collègues.

Le match Bordeaux-Lyon, en 2005, met un coup d'arrêt à votre carrière. Que s'est-il passé ?

J'ai raté un penalty - une main du Lyonnais Cris en début de match - et ensuite il y a deux mains involontaires de Tiago que je ne siffle pas. On a retenu que j'avais oublié 3 penaltys et que donc j'avais favorisé Lyon. Je n'ai pas fait, il est vrai, le meilleur match de ma carrière.

Quelle votre plus grande fierté en tant qu'arbitre ? Et votre plus grand regret ?

Ma plus grande fierté, c'est d'avoir dirigé une finale de la Coupe de France (Auxerre-Sedan), en 2005 au Stade de France. Un souvenir impérissable.

bruno derrien lors du chat.
Bruno Derrien lors du chat. © L'Internaute Magazine / Cécile Debise

Mon plus grand regret concerne ma fin de carrière. Elle s'est terminée dans les prétoires alors que je l'avais prévue à Lens, là où j'avais commencé en 1996. Je devais arrêter en mai 2009 là-bas. Bollaert est un stade fabuleux avec un public exceptionnel. L'arrivée des équipes sur le terrain, c'est quelque chose. Quand vous entendez 40 000 personnes entonner "Au nord, c'étaient les corons !"...

Que pensez-vous des ex-arbitres devenus consultants sur les chaînes télé ?

Je suis moi-même consultant. Les consultants entraîneurs ont le droit d'analyser les choix tactiques de leurs collègues, les anciens joueurs aussi et parfois ils ont la dent dure. Mais par contre, les grands anciens arbitres n'auraient pas le droit de s'exprimer ?! Au nom de quoi, à partir du moment où ils remplissent leur mission avec pédagogie et objectivité ?

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