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La ville de Saint-Denis a été choisie en
1995 pour accueillir le Stade de France Photo
© Stade de France - Macary, Zublena et Regembal, Costantini-Architectes,
ADAGP - AFP / C.Verrier
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Le Stade de France a fêté ses 10 ans le lundi 28 janvier
2008. L'occasion de revenir sur l'histoire quelque peu mouvementée
de son implantation.
Début des années 1990 : la France envisage de postuler à
l'organisation de la Coupe du monde de football 1998. Mais pour cela,
l'Etat doit s'engager auprès de la FIFA à combler sa principale
lacune en construisant un "grand stade". En effet, la France ne
dispose pas alors d'une enceinte de plus de 40 000 places.
En 1991, deux villes tiennent la corde pour l'implantation de ce stade
: Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) et Melun-Sénart,
ville nouvelle située en Seine-et-Marne. Après étude
des 2 candidatures, le Premier ministre socialiste Michel Rocard choisit
le 2e site. Cette décision est loin de faire l'unanimité
: Melun-Sénart se trouve à 30 km de Paris, il n'existe aucune
desserte en transports en commun. Mais la construction du stade en Seine-et-Marne
coûterait 6 fois moins cher qu'à Saint-Denis. Les détracteurs
de Michel Rocard évoque un autre argument : le président du
syndicat d'agglomération de Melun-Sénart est socialiste, comme
le Premier ministre, tandis que le conseil général de Seine-Saint-Denis
est composé pour moitié d'élus communistes...
Le 2 juillet 1992, la France obtient officiellement l'organisation
de la Coupe du monde 1998. A cette occasion, le gouvernement confirme que
le grand stade s'implantera bien à Melun-Sénart.
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Le Stade de France vient de fêter ses 10 ans
Photo © DR
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L'année suivante, les élections législatives sont
perdues par la gauche. Le gouvernement est alors composé de représentants
du RPR. Michelle Alliot-Marie, ministre des Sports, remet en cause
le lieu de construction du stade. Melun-Sénart est jugé "trop
cher et trop éloigné" de la capitale.
Les 2 candidatures les plus crédibles sont alors Marne-la-Vallée
et Saint-Denis. Le "93" reprend espoir. En octobre 1993,
le gouvernement opte définitivement pour Saint-Denis. Satisfaction
côté RPR, UDF et PCF (dont est issu Patrick Braouzec, le député-maire
de la commune). En revanche, du côté du parti socialiste,
on goûte moyennement ce revirement de situation : Jean Glavany
estime que le gouvernement a remis en cause Melun-Sénart pour dénigrer
son prédécesseur.
La signature du permis de construire a eu lieu le 30 avril 1995. La pose
de la première pierre intervient 4 mois plus tard. Reste un point essentiel
: trouver un nom à ce "grand stade". Un concours
d'idées est lancé par le ministère des Sports : "Stade Michel Platini",
"Stade Jules Rimet" sont proposés. Finalement, le 4 décembre
1995, après délibération d'un jury, le ministre
des sports Guy Drut annonce que l'enceinte sera tout simplement baptisée
"Stade de France".