Le certificat médical pour le sport change en cette rentrée

Le certificat médical pour le sport change en cette rentrée Pour obtenir une licence ou avoir le droit de s'aligner sur une course à pied ou à vélo, il faut nécessairement présenter un certificat de non contre-indication à la pratique sportive, délivré par un médecin. Et il y a du changement en cette rentrée scolaire...

[Mis à jour le lundi 29 août 2016, à 10h30] Il y a du changement pour le certificat médical en cette rentrée scolaire ! Le ministre des Sports Patrick Kanner a annoncé une simplification du "certificat médical de non contre-indication sportive" au 1er septembre. Un choix motivé par le souhait "d'encourager le plus grand nombre à pratiquer une activité physique et sportive" et par la volonté de réduire une "charge de gestion non négligeable pour les clubs". Alors que, jusqu'à présent, il devait être réalisé tous les ans pour renouveler une licence sportive, le certificat délivré par un médecin sera désormais valable pour une durée de 3 ans. La première année, le sportif fournira son certificat médical à son association. Puis les deux années suivantes, il remplira "un questionnaire de santé lui permettant de déceler d'éventuels facteurs de risques". Si le questionnaire détecte effectivement des risques, le sportif devra faire une visite médicale ; sinon, il déclarera à sa fédération que tout va bien... Par ailleurs, le certificat médical est désormais valable "pour la pratique du sport en général". Auparavant, les médecins délivraient un certificat médical de non contre-indication pour "tel sport" et un autre certificat pour "tel autre". Plus besoin désormais de faire établir un certificat médical pour la course à pied d'un côté pour sa licence d'athlétisme et pour le football d'un autre pour sa lience de foot par exemple... Vous êtes présumé apte à tous les sports par défaut. En revanche, le médecin peut très bien exclure un sport dans le document qu'il délivre s'il considère qu'une discipline n'est pas adaptée à votre état de santé.
Les seuls sports qui dérogent à cette nouvelle règle sont ceux de type plongée,  parachutisme ou boxe ("qui présentent des risques particuliers pour la santé ou supposent une condition physique parfaite" dixit le ministère). Pour eux, le certificat médical reste annuel et requerra un "examen médical renforcé".

Enfin, la pratique du sport à l'école est aussi concernée par cette simplification. Les activités d'EPS obligatoire et les activités facultatives organisées au collège et au lycée ne nécessiteront plus de certificat médical. "L'aptitude des jeunes à la pratique du sport est présumée" explique le ministère. 

Le certificat médical de moins d'un an reste la règle pour les participations à des événements ponctuels. Si par exemple vous comptez participer à une course à pied (alors que vous n'êtes pas licencié à la FFA), vous devez continuer à présenter aux organisateurs un certificat de "non contre-indication à la pratique du sport en compétition". L'organisateur vérifiera que la discipline en question (dans notre exemple la course à pied) n'est pas contre-indiquée par le médecin.

Le fait de passer une visite médicale uniquement tous les 3 ans pour obtenir un certificat ne risque-t-il pas de causer une recrudescence des accidents concernant des sportifs "âgés" ou "à risque" ? On pense notamment à la course à pied ou au vélo, où les cas de morts subites de sportifs se sont multipliés ces dernières années. Interrogé sur ce point, le ministère des Sports nous a répondu qu'il souhaitait notamment lutter contre la "banalisation" de l'établissement du certificat médical par les médecins et qu'il voulait donner un rôle accru au sportif lui-même dans son "propre suivi médical". "Si la pratique régulière du sport, par les femmes comme pour les hommes et à tous les âges, a globalement un impact très positif pour la santé publique, elle peut aussi effectivement être à l'origine d'accidents de santé, le risque s'accroissant certainement avec l'âge, mais étant également très dépendant de la régularité ou non de la pratique sportive, du degré d'entraînement préalable et parfois d'une mauvaise connaissance ou conscience de ces risques par les sportifs eux-mêmes. C'est la raison d'être de l'obligation de produire un certificat médical. Pour autant, plusieurs études universitaires ont montré de façon concordante que le caractère systématique et répétitif de cette "formalité" conduisait finalement à sa banalisation. Il serait plus efficace, en termes de protection, que ce contrôle médical soit plus proportionné, moins fréquent mais plus approfondi, et plus personnalisé en considération de la nature des activités pratiquées. Par ailleurs, cette obligation réglementaire doit aller de pair avec une implication accrue du sportif dans son propre suivi médical" explique Guillaume Macher, conseiller du ministre des Sports. "C'est pourquoi le dispositif prévoit que la production du certificat n'est requise d'un point de vue réglementaire que tous les trois ans, mais que le sportif se soumettra à l'occasion de chaque renouvellement annuel à un questionnaire de santé, qui le conduira à faire lui-même la démarche de consulter un médecin s'il connait certaines fragilités particulières ou si la réponse au questionnaire laisse apparaître certains indices".