Pékin

Pékin Pékin est une ville attachante et fascinante. Au détour des six périphériques qui encerclent la ville, des gratte-ciel qui percent le ciel, de la pollution, du bruit et des millions de gens qui l'habitent, la capitale de la Chine cache de nombreux trésors. Mise en péril par une modernisation croissante, elle regorge de sites qui attirent des milliers de visiteurs.

La mystérieuse Cité Interdite, le magnifique Palais d'Eté ou le mystique Temple du Ciel, aux dimensions pharaoniques, vous enchanteront.

Ces monuments témoignent de la folie des grandeurs des empereurs des dynasties Ming et Qing. Même leurs sépultures, situées dans des parcs immenses, auraient pu accueillir une ville entière : la visite des Tombeaux des Ming et des Qing est incontournable. Bien évidemment, tous ces sites sont classés au Patrimoine mondial de l'Unesco.

La place la plus grande du monde, la Place Tiananmen accueille des monuments et des musées grandioses : le mausolée de Mao, le Palais de l'Assemblée du Peuple, et le musée de l'histoire chinoise et de la révolution.

Vous pourrez aussi visiter le Temple des Lamas et son univers tibétain ou le Temple de Confucius, dédié au célèbre philosophe chinois.

Oui, mais Pékin évolue et le déroulement des Jeux Olympiques en 2008 a entraîné une accélération de la modernisation de la ville. 50% des quartiers vont être rénovés pour l'occasion.

Le vieux Pékin est en danger, menacé par la construction d'immeubles sans charme. Les hutong, ces vieux quartiers composés de maisons traditionnelles, disparaissent comme peau de chagrin. Seuls les Tours du Tambour et de la Cloche méritent un arrêt, rien que pour admirer le panorama sur les sites les plus touristiques de Pékin.

  • Histoire de Pékin

Pékin ne deviendra une capitale politique et culturelle importante qu'après l'invasion mongole au XIIIe siècle. Avant, la ville a été occupée de nombreuses fois, par le premier empereur de Chine, Qin Shi Huangdi en 222 av. J.C., par la dynastie Tang puis les Kitan, les Liao qui rebaptisent la cité Yanjing en 936 ap. J.C. et enfin la dynastie Jin qui y établit une nouvelle capitale, Zhongdu.

En 1215, Gengis Khan et son armée de Mongolie pillent Zhongdu. Son petit-fils, Kubilaï Khan fonde la dynastie des Yuan et fait construire une nouvelle capitale au nord de la première, nommée Khanbalik («La ville du Khan»).

La ville devient une puissante capitale nationale, encerclée par une épaisse muraille rectangulaire. Au centre, on trouve la ville impériale avec les temples, les bâtiments administratifs et les demeures de la haute noblesse. A l'extérieur, ce sont les hutong, ces vieux quartiers chinois modelés sur un plan en damier. C'est à cette époque que seront construites les Tours du Tambour et de la Cloche.

L'émergence de la dynastie des Ming (entre 1368 et 1644) chasse les Mongols en 1368. Ils quittent leur ancienne capitale du sud, Nankin, pour s'installer à Beijing. L'empereur Yongle, soucieux de voir disparaitre toute trace des Mongols dans la ville, détruit tous les monuments qui leur sont liés. Seul le plan d'urbanisme de Pékin reste intact.

Il fait construire la Cité Interdite et le Temple du Ciel. Une loi interdit de construire des bâtiments plus hauts que le Palais de l'Harmonie suprême dans la Cité impériale. Pékin est ainsi une capitale agréable à vivre et prospère.

La dynastie Ming est chassée dans le sang par la dynastie Qing, venue de Mandchourie (à l'est de la Chine). Après des années de stabilité politique et économique, Pékin va être confrontée à de nombreuses révoltes.

La première est conduite par un berger, Li Zicheng qui arrivera à occuper la capitale pendant trois mois en 1644 avec plus d'un million d'hommes. Le conflit social repose sur les paysans et les commerçants qui ne peuvent plus supporter les augmentations d'impôts. Le conflit s'arrêtera avec le suicide de l'empereur Chongzhen.

Des lois strictes s'imposent : les Chinois doivent résider au sud de la ville tandis que les Mandchous, Mongols et autres tribus d'Asie centrale logent autour de la Cité impériale : c'est la ville tartare.

Mais l'architecture ne pâtit pas de ce bouleversement politique. Au contraire, les Qing feront un formidable travail de restauration et de préservation du patrimoine existant.

Suivent alors les guerres de l'opium, vaste conflit mené avec les empires occidentaux. Les Français et Britanniques incendieront même le Palais d'été en 1860, menaçant d'envahir Pékin. La révolte des Boxers fait de la nation chinoise un peuple xénophobe refusant toutes influences étrangères dans le pays.

Le dernier empereur, Puyi, alors âgé de sept ans, abdique pour laisser place à l'insurrection républicaine menée par Sun Yat-Sen, «père de la Chine moderne».

Il laisse sa place à un maréchal qui tente de revenir à un système impérialiste. Pékin sombre. Chiang Kai Shek, chef du Guomindang, un parti nationaliste, installe son gouvernement dans l'ancienne capitale du sud, Nankin. Puis, Pékin est envahie par les Japonais en 1937 lors de la Seconde guerre mondiale pour n'être libérée qu'en 1945.

Quatre ans plus tard, le communiste Mao Zedong proclame, devant la Porte de la Paix céleste, sur la place Tiananmen, la République Populaire de Chine. C'est un changement radical : la Révolution culturelle, les Réformes, la répression des étudiants sur Tiananmen en 1989, la famine.

Des quartiers sont alors remplacés par des autoroutes et des périphériques. Des édifices staliniens fleurissent. Des usines s'installent près du centre. A la mort de Mao, en 1976, la modernisation monte d'un cran laissant libre-cours aux investisseurs immobiliers. Les populations les plus pauvres sont expulsées en périphérie.

VOYAGE À PÉKIN

Transports

Pour vous rendre à Pékin, direction l'aéroport international.

Une fois dans le centre, utilisez les transports en commun.

Le métro propose peu de lignes mais dessert les sites principaux. Le prix fixe est de 3 yuans (0,30 euros) pour un nombre de stations illimité. Les bouches de métro sont reconnaissables à leur logo « D ». Les plans sont traduits en anglais.

Les bus sont également très pratiques mais toutes les indications sont en chinois. Le ticket est entre 1 et 2 yuans (0,10 et 0,20 euros) selon les lignes. Mais vous risquez de tomber dans les embouteillages.

Les taxis sont bon marché et très nombreux. Le mieux est de vous faire écrire l'adresse de destination à votre hôtel car les chauffeurs parlent peu anglais.

Enfin, le vélo est très pratique dans le centre de Pékin. Cela permet d'être autonome et de visiter un maximum de monuments en un temps réduit.

Carte d'identité

Statut : Capitale de la Chine

Superficie : 16 800 km²

Population : 18 millions d'habitants

Densité : 888 hab. /km²

PIB par habitant : 28 700 yuans (2700 euros)

QUE VOIR À PÉKIN

Monuments

Pékin, capitale de la Chine, et berceau des plus anciennes civilisations du monde, abrite un nombre considérable de monuments dont une bonne partie classée au patrimoine mondial de l'Unesco.

Cette cité impériale renferme des sites historiques magnifiques au milieu des gratte-ciel, des centres commerciaux et des autoroutes.

Face à une modernisation croissante, le vieux Pékin serait-il en danger ? Seulement en rénovation selon le gouvernement chinois qui prépare les Jeux Olympiques de 2008. Bien que des secteurs urbains changent radicalement, le quartier de la Tour du tambour et de la Tour de la Cloche ainsi que les balades dans les hutong sont préservés.

Il vous faudra passer plusieurs jours dans la capitale pour qu'elle dévoile tous ses trésors. Ne ratez pas la place Tiananmen, plus grande place du monde à la gloire de Mao dont le Mausolée est installé en bordure de celle-ci.

La visite de la Cité Interdite est un incontournable, centre symbolique de l'Empire du Milieu. Visitez le Temple du Ciel à l'architecture singulière, le Palais d'été, et la Grande Muraille pour le symbole.

Deux temples sont également à découvrir : le Temple des Lamas, ancien monastère tibétain et le Temple de Confucius, dédié au célèbre philosophe qui a tant influencé la Chine.

Musées

Idéalement placés sur la place Tiananmen, les musées d'histoire chinoise et de la révolution chinoise sont regroupés dans un même bâtiment à l'architecture stalinienne. Depuis quelques années, l'édifice porte le nom de Musée national de Chine.

Le musée national d'histoire a ouvert ses portes en 1912, la même année que la chute de l'empire chinois. En 1949, lors de la proclamation de la République populaire de Chine, il se transforma en musée d'histoire de Pékin.

Le musée de la révolution chinoise date de 1950. Les deux musées ouvrirent leurs portes en même temps sur la place Tiananmen, en 1959, dans un espace de 70 000 m².

  • Le musée national d'histoire

L'histoire de la Chine vous sera contée de la Préhistoire jusqu'au début du XXe siècle. Plus de 9000 objets sont exposés par thématiques et de façon chronologique : les sociétés primitives, les sociétés esclavagistes jusqu'à la dynastie Qing et la proclamation de la République populaire de Chine.

Vous noterez la finesse des bronzes, des sceaux de jade ou des figurines Trois couleurs de la pagode Tang.

  • Le musée de la révolution chinoise

L'histoire du parti communiste chinois est racontée dans ce musée afin d'expliquer les étapes de son accession au pouvoir. Le parti fut fondé en 1921 à Shanghai et dirigé par Mao Zedong.

Le dernier comptage estimait à 70 millions le nombre d'adhérents au parti. Le PC connaitra des moments difficiles en 1925 lors de la prise du pouvoir par Tchang Kaï-chek.

Suivra «la longue marche» érigeant Mao comme leader incontestable du Parti. Nationalistes et communistes se réuniront pour contrer l'invasion japonaise mais l'union politique ne durera pas.

La victoire des communistes est attestée par la proclamation de la République populaire de Chine par Mao sur la place Tiananmen en 1949. Tchang Kaï-chek fuira à Taïwan fonder la République de Chine. Il faudra attendre 2005 pour qu'un accord soit signé entre les deux clans politiques.

Informations pratiques

Musée national de Chine

16, East Chang'an Street,

Dongcheng district,

Beijing 100006,

Ouvert du mardi au samedi de 8h30 à 16h30.

Entrée : 30 yuans (3 euros).

Unesco

Véritable cité impériale, Pékin attire les visiteurs par ses monuments magnifiques datant des dynasties Ming ou Qing. Le personnage de l'empereur intrigue nos sociétés occidentales peu habituées à autant de gigantisme dans les monuments et les lieux de culte construits à la gloire d'un seul homme.

Les sites classés au Patrimoine mondial de l'Unesco à Pékin et dans les environs sont donc, en majorité, des monuments construits ou voulus par un empereur comme la Grande Muraille de Chine.

La Cité Interditen'est plus à présenter. Celle qui hébergea les empereurs chinois et leur entourage pendant près de 500 ans est située au cœur de Pékin. Une journée sera nécessaire pour visiter les nombreux palais. Vous comprendrez alors mieux l'organisation politique de l'ancien empire de Chine qui concentrait le pouvoir dans les mains d'un homme : l'empereur.

Le Temple du Ciel est un parc immense regroupant des lieux de culte destinés à l'empereur. Ce dernier priait pour que les récoltes soient bonnes après un jeûne de trois jours dans le Palais de l'Abstinence.

A quelques kilomètres de Pékin, les empereurs et leur famille se réfugiaient dans le Palais d'Eté pour fuir les grosses chaleurs de la ville. Tout y est artificiel, du lac aux montagnes selon la tradition des jardins chinois. Ce petit coin de nature vous séduira.

Le culte des ancêtres est très important en Chine. Les empereurs se faisaient construire très tôt un tombeau à leur dimension. Les Tombeaux des dynasties Ming et Qing reflètent bien la mégalomanie des Fils du Ciel qui reposent en paix dans un vaste parc à une centaine de kilomètres de Pékin.

Enfin, vous ne pourrez pas passer outre la visite de la Grande Muraille de Chine. Pour la photo avec le paysage en arrière-plan des remparts ondulant sur les collines, préférez le site de Badaling. C'est, avec la Cite Interdite, le site le plus visité de Chine. Allez-y tôt le matin.

QUE FAIRE À PÉKIN

Shopping

Shopping

Les principaux quartiers commerçants se situent à Wangfujing, Dajie ou Xidan. Les hutong de Dashilar regroupent des boutiques artisanales assez chics. Vous trouverez également des magasins d'herbes médicinales et des petites alimentations.

Les magasins de luxe se trouvent près des grands hôtels et dans le quartier des ambassades (Jianguomenwai et Sanlitun).

Pour les vêtements, accessoires et divers objets de décoration, vous trouverez votre bonheur au Xiushui Silk Market ou au Ya Show clothing Market. Mais attention aux contrefaçons.

A Xiushui, un marché de soie est très réputé mais le plus original est le marché de perles à côté du Temple du Ciel. Outre les objets d'art et d'artisanat, ce sont pour les perles d'eau douce et d'eau de mer qu'on vient dans ce marché insolite qui rassemble également des mets variés comme du scorpion ou du serpent.

Un bon conseil sur les marchés de la ville : marchandez ! Proposez votre prix ou descendez le prix du vendeur de 50 % minimum pour acheter votre souvenir à un prix raisonnable.

Ne manquez pas les marchés populaires, situés un peu à l'extérieur de Pékin. Le marché aux puces de Pangjiayuan est un concentré d'artisanat provenant de différentes régions chinoises : vêtements : porcelaines, jades, calligraphies, instruments de musique, pipes à opium, etc. Vous y trouverez également différents objets à l'effigie de Mao dont la célèbre casquette kaki ornée d'une étoile rouge et des souvenirs de l'âge d'or du communisme. Allez-y tôt le matin car l'affluence est considérable.

Pour les céramiques, renseignez-vous au Casa Bella dans le marché d'art de Tongli. Ce sont essentiellement les reproductions de céramiques antiques qui valent le détour.

Les grands magasins offrent tout ce dont on peut avoir besoin, des boutiques variées aux restaurants. L'Oriental Plaza est une petite ville à lui tout seul, vous ne vous rendrez pas compte du temps que vous y passerez. Mais les prix sont assez élevés.