linternaute voyage
Search engine
 
L'Internaute > Voyager >
Alexandre Poussin, écrivain-voyageur
 INTERVIEW  
(Novembre  2004)

Alexandre et Sonia Poussin, 14 000 km dans les pas des premiers hommes : "Tant qu'il y aura des hommes, notre quête ne sera pas assouvie !"

Envoyer à un ami | Imprimer cet article

Alexandre Poussin est écrivain-voyageur. Il a fait le tour du monde à vélo et marché dans l'Himalaya avec son ami Sylvain Tesson. Leurs aventures sont relatées dans deux ouvrages, "On a roulé sur la terre" (1996) et "La marche dans le ciel" (1998). Le 1er janvier 2001, il est reparti avec sa femme Sonia. Trois ans et trois mois à pieds, du Cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud au lac de Tibériade en Israêl, trois ans à travers dix pays pour refaire le chemin des premiers hommes et rencontrer les ethnies qui peuplent ces régions. Rentrés depuis quelques mois, ils racontent leur aventure dans un livre, "Africa Trek".

SOMMAIRE
  Conseils
  Equipement
  COMPARATIF
  Déserts
  Assurances

Qu'est-ce qui vous a donné envie de partir trois ans à pieds et sans aucune assistance ?
Ce voyage, c'est d'abord plusieurs années de maturation psychologique et de réflexion. Nous voulions comprendre les origines des hommes, de ceux qui ont marché sur les terres africaines pour la première fois. Nous avions également envie de rencontres humaines, la marche nous a semblé le meilleur moyen pour y parvenir. Nous voulions sortir des sentiers battus et dépeindre une image des Africains autre que celle que l'on voit à travers les médias. Pour s'imprégner de leur culture, il fallait vraiment qu'on s'intègre à eux et vivre le plus simplement possible.

Vous voyagez pour écrire ou vous écrivez pour voyager ?
Je voyage pour écrire. Voyager est mon principal stimulus dans la vie, c'est plus que des mots, c'est une ethique. Pour moi, le fantasme littéraire est moins riche que la réalité et je n'arriverai pas à voyager uniquement dans ma tête.

Vous avez voyagé avec votre ami Sylvain Tesson puis avec votre femme, quelle différence cela fait-il ?
Un couple, ça rassure alors que deux garçons ensemble peuvent paraître suspects. Au début, je pensais que voyager avec Sonia allait être un handicap, que les gens allaient se servir d'elle pour me faire du mal, et en fait pas du tout. Le fait que l'on soit un couple a grandement facilité les rapports humains. Les gens venaient à nous de manière décomplexée et naturelle, ils avaient presque pitié pour Sonia de voir ce petit bout de femme parcourir un tel chemin.

Après avoir voyagé comme ça pendant trois ans, le retour à la réalité a-t-il été difficile ?
Aujourd'hui, je suis en manque de temps et d'espace. Nous vivons dans 50 m2 à Paris, au début cela fait bizarre. Mais ce qui me choque le plus, c'est la complexité du quotidien, tous ces chiffres qui nous empoisonnent la vie (la sécu, les comptes...). Nous devons réapprendre à vivre comme M. et Mme Tout-le-monde après trois ans passés sans argent ni sécurité sociale.

Trois ans sans revenir en France, vos familles ne vous ont-elles pas manqué ?
Nous ne sommes pas rentrés car nous ne voulions pas interrompre notre aventure. Nos familles nous ont rejoints plusieurs fois, notamment à Noël. Nous avons toujours passé les fêtes avec nos proches. Et puis certains de nos amis sont venus marcher avec nous, mais plutôt sur la fin. Curieusement, ce sont toujours des femmes qui nous ont rejoints.

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué durant ces trois ans ?
Incontestablement, les rencontres humaines. Les gens sont plein d'humanité et de joie, ils nous ont toujours offert leur hospitalité. Il serait difficile d'isoler une seule rencontre, mais j'ai été marqué en Tanzanie par une femme vraiment pauvre qui élevait seule sa fille handicapée et qui a pris sur ses propres deniers pour nous offrir des bananes. Elle m'a vraiment ému aux larmes.
Par contre, j'ai été frappé par le rejet humain. En Ethiopie, les gens nous ont rejetés, ils n'ont pas compris notre but. Nous avons ainsi pu nous mettre dans la peau de ceux qui subissent le racisme au quotidien, ce fut vraiment éprouvant. Nous aurions pu renoncer mais Sonia et moi avons tenu bon.

Après un tour du monde à vélo, un trek dans l'Himalaya et un voyage comme celui-ci, que vous manque-t-il ?
Pleins de choses ! Nous voulons continuer de découvrir d'autres cultures. Nous ne sommes pas intéressés par la découverte de grands espaces dépeuplés. Nous voulons arpenter le monde avec un oeil différent. Tant qu'il y aura des hommes, notre quête ne sera pas assouvie. Depuis que nous avons un enfant [Alexandre et Sonia sont maintenant les parents d'une petite fille de deux mois, Philaé ndlr], nous découvrons un autre aspect de la vie. Nous repartirons sans doute pour de nouvelles aventures tous les trois pour aller rencontrer d'autres familles du monde entier.

Pour finir, que peut-on vous souhaiter ?
Actuellement, nous sommes en train d'écrire le tome 2 de notre histoire, cela nous prend beaucoup de temps. Le tome 1 se vend très bien, nous voulons absolument qu'il soit traduit en anglais. Si nous y arrivons, j'aurai l'impression d'avoir tourné la page, d'avoir accompli mon travail.


Pour en savoir plus : consultez leur site
Les livres d'Alexandre Poussin au meilleur prix :

On a roulé sur la terre
Ed. Robert Laffont, 336 pages, 22 €
La marche dans le ciel
Ed. Robert Laffont, 320 pages, 20 €
Africa Trek
Ed. Robert Laffont, pages, 22 €
 
 [Flore Merlin, L'Internaute]
 
Magazine Voyager
Envoyer | Imprimer
Haut de page
 
 
newsletter
Voyager Voir un exemple
L'Internaute Voir un exemple
Week-end Voir un exemple
Toutes nos newsletters
 
 

Glossaire

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Tout L'internaute Voyage dans une newsletter

Newsletter inscirption

Voir un exemple | Toutes nos newsletters

Newsletter Qui sommes-nous ? Contact Publicité La société Presse Recrutement Données personnelles Mentions légales © 2011 CCM Benchmark