L'Internaute > Voyager >
Amazonie > Valery Grancher
INTERVIEW
 
Juillet 2006

Valery Grancher : un artiste en Amazonie

"Valery Grancher est un explorateur. Des territoires de l'art, des rapports humains ou des nouvelles technologies, c'est leur mise en relation qui l'intéresse"... Ces mots de Marc Sanchez, du Palais de Tokyo, donne le ton de l'artiste.

  Envoyer à un ami | Imprimer cet article  

Comment avez-vous eu connaissance de l'existence de cette communauté ?

J'ai eu connaissance de cette communauté en faisant des recherches sur Internet et en me focalisant sur la présence des communautés indigènes sur la toile. Mes recherches ont débuté d'abord en Equateur, car mon père, quelques mois avant, avait fait un séjour chez des shuars (autres jivaros) et m'avait parlé de leur site Internet et de l'utilisation du wifi dans les villages des environs de la ville Shell Puyo. Du coup, quelques jours après son retour, j'étais invité à intervenir dans une conférence organisée par le Palais de Tokyo au sujet du wifi, à l'occasion de l'ouverture du réseau ozone en ses locaux et en accès gratuit. J'avais cité cet exemple ainsi qu'un exemple népalais dont j'avais entendu parler. Une école bouddhique était installée de cette façon : un moine enseignait sur un sommet et, via un lien wifi, cet enseignement était transmis sur un autre sommet, sans que ce moine n'ait besoin de descendre dans la vallée pour effectuer cet enseignement. J'expliquais que je trouvais fascinant que des contextes d'utilisation de ces réseaux soient beaucoup plus innovants dans les pays en voie de développement.

Jungle Photo © Valery Grancher
"je cherchais une communauté qui était en train d'établir un contact actif avec notre monde"

Lors du déjeuner qui suivait cette conférence, Marc Sanchez, directeur des programmes du Palais de Tokyo, me demandait si cela pouvait m'intéresser de réaliser un projet avec ce genre de communauté au Palais de Tokyo. Je lançais donc des recherches en documentant l'expérience de mon père et j'ai découvert que les Jivaros avaient bien, avant tous les autres indigènes dans le monde, fait des projets de ce genre avec la radio. Ils avaient, grâce à un réseau radio installé par des salésiens, établi des liens entres les différentes communautés en Amazonie profonde, permettant l'avènement de confédérations politiques, qui ont inspiré plus tard les sandinistes du Nicaragua, et plus tard encore les zapatistes du chiapas.

Cela devenait alors le premier exemple de détournement de moyens de communications pour des utilisations politiques de la part de communautés indigènes. Du coup, ma recherche s'est focalisée sur cette région du monde, car ce sont ceux qui ont l'histoire la plus longue sur ce sujet, et je suis tombé sur la communauté la plus médiatisée sur Internet et la plus petite et isolée : les shiwiars, avec leur site http://www.ikiam.info. Ce paradoxe, que le groupe le plus minoritaire, le plus isolé et vivant dans les régions les plus extrêmes, soit le plus présent sur Internet, devenait intéressant pour ce projet...

D'autre part, je cherchais une communauté qui était en train d'établir un contact actif avec notre monde, et pas une communauté qui ait un contact passif. Je ne voulais pas initier une dynamique quelconque dans une communauté indigène, mais juste m'intéresser à une dynamique en cours allant dans le sens d'un contact actif. Les shiwiars correspondent à cette situation et c'est ainsi que le choix s'est fait, et que de leur côté, ils ont vraiment désiré participer à notre projet au Palais de Tokyo...

Ce voyage vous a-t-il changé ?

Non, je suis le même avant et après, je n'y suis pas allé pour effectuer une recherche "new age", mais je suis allé rencontrer une communauté avec respect et humilité. De même qu'ils n'ont pas changé à mon contact. Par contre, nous avons beaucoup appris des uns et des autres comme dans toutes rencontres... J'ai porté un regard, et c'est une activité qui caractérise mon "métier". Et comme dans toutes expériences, je me suis nourri d'expériences de vie, au même titre que d'autres projets m'ont nourri auparavant...


Les Shiwiars Photo © Valery Grancher
"Pour Pascual, "Paris est une ville faite de pierres et d'hommes""

Au cours de ce projet, un échange humain s'est aussi produit : vous êtes parti découvrir le fin fond de l'Amazonie, et Pascual Kunchicuy est venu à Paris. Lequel des deux, à votre avis, a été le plus déboussolé ?

Aucun de nous n'a été déboussolé ! Pascual a fait preuve d'une grande lucidité et de pragmatisme et d'une grande capacité d'adaptation. Personnellement, comme je le dis dans mon film, l'environnement de la jungle m'est plus familier que les forêts européennes, et cela s'explique aisément quand on sait que j'ai grandi sous les tropiques en allant pêcher dans des récifs de coraux et en allant chasser dans des petites jungles des îles Caraïbes... Par contre, des détails nous ont surpris tous les deux. Pour Pascual, "Paris est une ville faite de pierres et d'hommes". Pour moi, j'ai été très surpris de la faible densité d'animaux au m² qui est beaucoup plus importante dans les petites jungles des îles Caraïbes.... Il faut marcher des heures pour voir des animaux, de la même façon que toutes les espèces ne sont pas présentes au même endroit et espace. Du coup, il existe une véritable cartographie de la biodiversité qui permet aux humains de vivre sans risques. Il peut y avoir dans une rivière à la fois des requins, des anacondas, des piranhas, et on peut prendre son bain sans danger, tout simplement parce que quand on connaît la carte des espèces, et bien on ira se baigner là où il n'y a personne !

Quel serait l'équilibre délicat à atteindre pour que cette communauté puisse à la fois profiter de certains atouts du "progrès occidental" tout en gardant leurs modes de vie ?

Ils l'ont déjà atteint et ont une très grande lucidité à ce sujet. Ils s'auto-suffisent. Il s'agit d'un véritable écosystème et d'un biotope incluant des humains, et ils ont une très grande vigilance des conséquences sur leur environnement quand ils utilisent certaines choses de notre monde.

Pirogues Photo © Valery Grancher
"ils innovent énormément et ne subissent pas les objets comme nous le faisons "

On continue à chasser au curare, car cela n'effraye pas le gibier, tandis que le fusil, très présent chez eux, fait partir, à cause du bruit, le gibier pendant trois jours ! Du coup, le fusil devient un attribut guerrier ou est utilisé seulement pour le très gros gibier.... On a tendance, et votre question le sous-entend, à prendre les indigènes pour des naïfs qui pourraient être victimes de nos objets. Les objets ne font rien !

Ils les utilisent ou pas, et s'ils le font, ils inventent des contextes d'utilisations spécifiques à leurs mode de vie par nécessité, et du coup, ils innovent énormément et ne subissent pas les objets comme nous le faisons au travers des logiques consuméristes... La seule solution est de les laisser libre de leurs choix et ne rien leur imposer pour leur bien.

L'opportunisme de certaines associations a aboutit à une tournée de Pascual en Europe pour des conférences, ce qui pourrait être un résultat positif s'il arrive à réunir les fonds nécessaires à la légalisation des territoires ancestraux (le rachat de ces territoires).

Et il faut espérer que cette promotion n'aboutisse pas à l'établissement d'une autoroute touristique vers cette communauté, par une multiplication "exponentielle" d'expéditions de différents groupes (jusqu'à 10 personnes/groupes : déjà trois de faites depuis le début du projet "shiwiars project" grâce à l'association organisant ces conférences ("arutam", une association française qui n'a rien à voir avec la communauté shuar du même nom présente en Amazonie)) qui aboutirait à une dépendance matérielle de la communauté au regard de ces flux touristiques qui transformeraient ce village en camp amazonien de vacances pour "écotouristes".

Déjà une hutte supplémentaire a été construite, ce qui porte le nombre de constructions dédiées aux touristes à 2 sur un total de 6 constructions. Déjà 30% du bâti est dédié aux touristes contre 15 (déjà énorme !) lors de ma venue (5 espaces par construction pour les touristes)... Je ne parle pas de l'équilibre humain : la présence de 10 touristes dans une communauté de 6 adultes et 14 enfants ! Sans dire, que les dits groupes ne se contentent pas de rester à Tanguntsa, mais osent une virée jusqu'au Pérou en reportant cette pression de villages en villages jusqu'alors jamais visités...

La communauté Photo © Valery Grancher
"Ces personnes ne pensent pas comme vous, elles vivent dans un autre monde "

En fait comme l'expliquait si bien Anne Christine Taylor lors de la table ronde qui fût organisée au Palais de Tokyo le 4 novembre dernier : il faut être extrêmement vigilant en ce qui concerne ce que peut être le tourisme chez des indigènes... Car quand j'observe ces équilibres numéraires en terme d'écologie humaine, je ne vois pas d'écologie. Cela ne consiste pas seulement à être propre, et ramasser ses déchets, mais aussi à prendre en compte l'écologie autour de notre présence :

- Nos influences malgré nous (idéalisation du touriste par ces communautés)

- Le taux de déjections organiques entre 6 adultes et 16 est multiplié par 2.6, ce qui augmente d'autant la pollution aux phosphates dans les sols (les latrines), qui seront reversés dans les rios....

- La déforestation induite par les nouvelles constructions

- La consommation de ressources végétales et animales qui est d'autant plus multipliée...

Bref, je ne vais pas faire la liste exhaustive, mais ces communautés sont dans un équilibre sain, mais pas moins précaire (un savant écosystème entre le biotope et la communauté humaine établie), qui risque d'être fort perturbé si elle subit la visite de groupe de dix personnes tous les mois...

En fait, c'est là que l'on voit que finalement des voyages organisés dans ce contexte ne riment à rien... et aboutissent aux mêmes effets pervers du tourisme tout court ! En effet, une mauvaise émulation s'instaure entre les différentes communautés visitées, qui chacune envie la voisine au regard des cadeaux faits par les touristes (vêtements, médicaments et tutti quanti), aboutissant à une idéalisation du touriste labellisé "écotouriste". C'est pour cela qu'il faut éviter de faire des cadeaux quand vous êtes sur place : ces personnes ne connaissent pas la possession et le matérialisme, ils ont su établir une relation fusionnelle avec leur biotope, leur faire des cadeaux, c'est leur faire goûter le poison de la possession, susciter l'envie et les plonger dans des abîmes de questionnements personnels aboutissant à des dérives (certains indigènes pour ces raisons quittent leurs forêt pour rejoindre les villes et nourrir les bidonvilles, les plongeant dans de graves troubles identitaires). Ces personnes ne pensent pas comme vous (ni moins bien, ni mieux), elles vivent dans un autre monde dont vous n'avez pas les clefs ! Et ils n'ont pas les clefs de votre monde ! Alors, il faut veiller à ne pas leur faire tourner la tête !!!

Paysage Photo © Valery Grancher
"On ne regarde pas seulement avec nos yeux, mais aussi avec un savoir, une pensée, et une méthodologie critique... "

Au final chaque communauté y va de la construction d'une hutte en plus dans leur village. Cela a un coût en terme d'écosystème forestier, elle est faite en bois. Sans oublier qu'ils ont le projet de réaliser une piste d'atterrissage de brousse plus grande en dehors du territoire quichua. Combien d'hectares de forêts seront détruits pour un tel résultat ? Alors, lutter contre la déforestation en augmentant la pression concrète sur ces communautés qui n'en avaient pas vraiment jusqu'à ce jour (ils étaient sous la pression d'une menace) me semble être du plus grand cynisme ou de la plus grande idiotie !

Et il semblerait que la seule vigie capable de faire face à ces dangers soit Pascual, espérons qu'il ait la force nécessaire pour résister aux prédateurs revêtus de bonne conscience, de notre monde global...

Ou la lucidité des lecteurs qui sauront placer l'intérêt de ces communautés avant leurs désirs et envies ! Conclusion : si vous voulez faire du bien à cette communauté, lisez ci-après :

1- Refusez les offres alléchantes de certaines associations qui vous y amènent avec dix personnes en groupe ! Si vous voulez vous y rendre : allez y seuls ! Vous n'avez pas besoin d'intermédiaires tout est expliqué sur IKIAM. Et traitez directement avec eux : il vaut mieux un ou deux visiteurs à la fois que 10 ! C'est une toute petite communauté, il faut veiller aux équilibres numéraires humains. Un voyage à moindre coût en groupe se fait à leur dépens et leur porte préjudice !

2- Envoyez leur de l'argent : en utilisant Western Union à l'attention de la confédération ONSHIPAE et la fondation qui s'en occupe, Pachamama.

3- Envoyez leur des médicaments (contre le paludisme, la malaria, des analgésiques, des anti venins...)

4- Envoyez des kits scolaires : 1 crayon HB avec gomme, 1 bic noire, 1 cahier grand carreaux. 1 kit, c'est un enfant scolarisé dans les écoles shiwiars !

5- Allez à ses conférences, si vous en avez l'occasion, écoutez le bien, toutes les vérités sont bonnes à entendre, et n'hésitez pas à le contacter pour lui demander comment procéder. Bien sur, Pascual est quelqu'un de gentil et il ne vous refusera jamais l'hospitalité de sa communauté, alors agissez avec intelligence et lucidité, ne profitez pas de sa gentillesse (il ne dit non à personne). Et voilà les coordonnées de Pascual qui vous donnera les adresses postales où pourront être adressés tous ces envois. Pour l'argent, utilisez Western Union, n'utilisez pas de comptes paypal ! Les Shiwiars (Pascual) n'ont pas de cartes bleues mais Western Union dessert Quito et Puyo où vivent Pascual les confédérations concernées mentionnées ci-dessus, et ces comptes Paypal appartiennent à des intermédiaires.
De l'étranger : (593) 9 832 3637, ou (593) 9 769 2988.
De l'Equateur : 09 832 3637 ou 09 769 2988
email: shiwiarfund@hotmail.com et ikiamp21@hotmail.com
Adresse postale: Pascual Kunchicuy P. O. Box: 16-01-703 Puyo-Pasraza-Ecuador

Pascual et valery Photo © Valery Grancher
"Je m'intéresse beaucoup plus aux dimensions humaines sollicitées par ces technologies dites nouvelles."

Souvent, l'art contemporain donne l'impression de conceptualiser à l'extrême certaines idées ou certaines pensées… Cette œuvre n'est-elle pas le schéma exactement inverse : c'est-à-dire concrétiser une idée, et l'éprouver, dans le sens physique du terme ?

L'art contemporain est bien vaste et les pratiques qui lui sont liées sont bien multiples, et ce que vous décrivez n'est qu'un aspect de l'art contemporain. Malgré tout, il suffit de visiter la FIAC pour voir combien on est dans la concrétisation des idées et concepts, car au final tout cela se matérialise par des objets divers qui sont exposés et commercialisés. Je ne peux parler en parfaite connaissance de cause que de mon travail.

Depuis plus d'une décennie, je focalise sur le "media situ", à savoir les contextes médiatiques en différentes régions du monde. Autant quand je m'intéresse à la conquête spatiale ou Internet, tout est virtuel, mais quand je m'intéresse à des lieux, je suis toujours dans le concret. La totalité de mes travaux est extrêmement documentée. J'ai fait des recherches théoriques, documentaires pendant des mois avant de commencer ce projet. J'ai rencontré les meilleurs esprits s'intéressant à ce contexte précis tant sur le plan humanitaire (Jean-Patrick Razon de Survival International), scientifique et anthropologique (Philippe Descola au Collège de France), philosophique (Jean Claude Monod), politique (les confédérations politiques locales). Je ne parle pas des recherches bibliographiques, documentaires et de tout le reste. Je n'aborde un sujet dans le champ de l'art qu'une fois ce travail fait. Je ne crois pas à l'inspiration divine, mais au regard, et, on apprend tous les jours à regarder. On ne regarde pas seulement avec nos yeux, mais aussi avec un savoir, une pensée, et une méthodologie critique... Je travaille toujours de cette façon... Et suivant le point de départ, cela est plus ou moins physique ou concret. Si je ne parle que des situations en ligne (Internet), tout sera virtuel et rien ne sera physique et sera plutôt de l'ordre du résultat purement conceptuel, mais quand il s'agit de voyages, de lieux, de territoires, cela est toujours une expérience physique (le simple fait de se déplacer en un point du monde est une expérience physique).

 

"Régression", huile sur toile (81x60 cm) Photo © Valery Grancher
"Il s'agit pour moi de partager un regard"

Je travaille avec toutes sortes de médias, la vidéo, la photographie, la peinture, parfois la publicité, le marketing via Internet. Et c'est le rapport de médiation qui peut exister au niveau individuel entre les médias et les réalités quotidiennes qui suscitent mon intérêt beaucoup plus que les perceptions subjectives. Les médias et les technologies définissent une nouvelle phénoménologie basée sur une temporalité faites d'instants de 24h00, et ce sont les rapports entre la mémoire, l'identité et un espace donné qui déterminent les expériences individuelles. Je considère très certainement Internet à un niveau beaucoup plus symbolique en ce qui concerne les rapports qu'il entretient avec notre réalité quotidienne.

Je ne me revendique pas comme artiste technologique produisant de nouvelles propositions censées alimenter le progrès moderne et le programme positiviste, naïf des industries technologiques. Je m'intéresse beaucoup plus aux dimensions humaines sollicitées par ces technologies dites "nouvelles". Et pour parler de l'origine du nom de domaine de mon site et qui va un peu dans le sens de votre question : "C'est au travers de la vision, de l'ouie, de l'odorat, du toucher et de bien d'autres expériences sensuelles que la pensée se formule et l'esprit se forme (...) La mémoire devient alors une expérience purement corporelle conditionnant notre conscience permettant alors l'élaboration de miroirs langagiers provoquant nos doux troubles spirituels. La mémoire est celle de notre corps qui conditionne nos intentions, elle se fait alors fluctuante et fugitive." J'écrivais cela en 1995 !

Au final, cette œuvre n'a-t-elle pas agit en premier lieu sur vous-même ?

Non aucune oeuvre n'agit sur moi, je ne fais aucune "arthérapie". Les oeuvres sont l'aboutissement d'un travail, elles sont un acte de production volontaire et décidé, c'est pourquoi elles n'ont aucune action sur moi, mais j'espère qu'au final elles questionnent ceux qui perçoivent ces oeuvres... C'est une logique de partage. Il s'agit pour moi de partager un "regard", je ne me cherche jamais, je sais où je vais et ce que je veux "regarder"...

Quel est l'avenir de IKIAM ?

Aucune idée, je pense qu'ils vont continuer sur leur lancée. La seule inquiétude qui est de taille à leur endroit est la déforestation qui les guette à cause de la hausse du prix du baril. Ces territoires pétrolifères deviennent aujourd'hui rentables à exploiter, bien que les coûts d'exploitations dans ces régions soient très élevés.

Quels sont vos prochains projets artistiques ?

www.internetpainting.vg...

 

» Voir son blog : The Shiwars Project

 

» Lire aussi : Un peu d'Amazonie près d'ici

 

EN IMAGES Les plus belles photos du voyage en Amazonie
21 photos

Magazine Voyager Envoyer | Imprimer Haut de page
Votre avis sur cette publicité