Anne Hidalgo : résultat catastrophe à la présidentielle, même à Paris

Anne Hidalgo : résultat catastrophe à la présidentielle, même à Paris

HIDALGO. C'était écrit ou presque : Anne Hidalgo n'a pu rassembler que 1,7% des voix au 1er tour de l'élection présidentielle 2022. La candidate pourrait être la dernière du Parti socialiste à une présidentielle, sachant qu'une reconstruction complète a été évoquée avant même le début du scrutin...

Cette fois, c'est pour de bon : le parti socialiste passe sous la barre des 5% et ne bénéficiera même pas du remboursement de ses frais de campagne. Anne Hidalgo est tombée à 1,7% des suffrages selon les résultats définitifs du premier tour de l'élection présidentielle du dimanche 10 avril communiqués par le ministère de l'Intérieur le lundi 11 avril. Un résultat à mettre en perspective avec le score de Benoît Hamon il y a 5 ans, qui avait obtenu 6,36% des voix seulement. Le résultat d'Anne Hidalgo signe une nouvelle étape dans la déchéance du Parti socialiste, qui ne s'est pas remis de la fin de présidence de François Hollande et de l'émergence d'Emmanuel Macron. Avant même la présidentielle, des discussions ont eu lieu pour tenter de rebâtir le parti. Dès le début de son discours à l'annonce des résultats, la maire de Paris a appelé à voter Emmanuel Macron pour le second tour de la présidentielle.

Le discours d'Anne Hidalgo à l'annonce des résultats

Après l'annonce de la dégringolade, la candidate socialiste a pris la parole pour remercier ses soutiens. "Dans cette période si incertaine au sortir d'une crise sanitaire et alors que la guerre est revenue en Europe", a-t-elle débuté, replaçant l'élection dans son contexte si particulier. Elle a tenu à adresser un "salut républicain" à tous ceux qui lui ont apporté leurs suffrages. "Je sais combien vous êtes déçus ce soir", a-t-elle avancé, affirmant "nous tirerons ensemble tous les bilans de façon objective", évoquant ici l'après-élection et l'avenir très incertain du parti socialiste après cette déconvenue majeure. Au-delà de l'image déteriorée et de la baisse d'influence du parti, le problème pourrait cette fois être d'ordre économique, puisqu'avec moins de 2%, la candidate est loin d'atteindre les 5% qui lui auraient permis de rembourser ses frais de campagne. Pour autant, elle s'est voulue optimiste : "Mais vous savez que nous ne baissons jamais, que je ne baisse jamais les bras". A ce titre, elle a évoqué la reconstruction "forte, créative et populaire" pour laquelle la gauche "républicaine, européenne, sociale et écologiste" se battrait. Une reconstruction qui se fera selon elle "dès les législatives.". Elle en a appelé à tous ceux qui se reconnaissent dans cette "gauche" qui agit déjà pour inciter les "territoires à s'unir" et à "faire des candidats des députés" qui porteront la "justice sociale et la justice climatique". Elle s'est engagée à travailler au "rassemblement" de cette "gauche dispersée" qui n'a "pas su s'unir" quand il le fallait (une ironie encore une fois quand on sait qu'il a manqué 421 420 voix à Jean-Luc Mélenchon, leader de gauche de cette élection, pour combler l'écart avec la candidate RN et qu'Anne Hidalgo a emporté 616 651 votes). Dès l'automne, avec les "forces sociales associatives", elle compte travailler à "retisser" ces "liens vitaux de confiance" en redonnant à la gauche la "force d'incarner un nouvel espoir" et une "alternative" pour demain. Sans union, "notre gauche ne peut pas tenir ses promesses", conclue-t-elle.

Anne Hidalgo appelle à voter pour Emmanuel Macron

Selon la candidate socialiste dans son discours, les résultats comme l'abstention "témoignent d'une France largement divisée, aux multiples fractures et confrontée par une extrême-droite aux portes du pouvoir". Ce constat lui a permis de communiquer sa consigne de vote pour le second tour : "Parce que c'est l'engagement de toute ma vie pour la République, et pour que la France ne bascule pas dans la haine de tous contre tous, je vous appelle avec gravité à voter le 24 avril prochain contre l'extrême-droite de Marine Le Pen en vous servant du bulletin de vote Emmanuel Macron".  Elle a été clair : ce "vote républicain" est un "choix de responsabilité", il n'efface "en rien vos angoisses, ni l'urgence d'agir pour le climat, pas plus que la soif de justice". Elle a insisté sur le fait que préférer le candidat LREM à Marine Le Pen n'effaçait "en rien" ses "convictions de femme de gauche". De fait, elle a rappelé qu'elle mènerait un "combat" "dès demain" : celui pour redonner "à nos jeunes l'espoir en l'avenir" et de protéger notre économie des "concurrences libérales", de poursuivre la construction de l'Europe pour la paix. Elle a ensuite cité tous les combats qu'elle compte mener contre Emmanuel Macron, comme faire obstacle au "projet injuste de la retraite à 65 ans", à la "privatisation rampante de l'école, de l'université, de la santé", et à la "stigmatisation des plus pauvres des chômeurs de l'inaction climatique"

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