Lucas L. : le suspect a avoué le meurtre de Justine Vayrac... Le mobile du crime reste inconnu !

Lucas L. : le suspect a avoué le meurtre de Justine Vayrac... Le mobile du crime reste inconnu ! LUCAS L. L'enquête sur le meurtre de Justine Vayrac se poursuit, alors que le principal suspect a avoué avoir tué la victime. Même s'il est toujours en détention provisoire, Lucas L. n'a toujours pas expliqué les raisons de son acte.

[Mis à jour le 29 octobre 2022 à 20h33] Lucas L., le principal suspect du meurtre de Justine Vayrac, a avoué avoir tué la jeune mère de 20 ans. Néanmoins, le mobile du crime reste encore à définir, et les enquêteurs poursuivent les investigations dans ce sens. C'est grâce au témoignage de Théo, un ami de Justine, que Lucas L. a pu être identifié et géolocalisé. En effet, pendant la soirée, Justine ne s'est pas sentie bien, Théo la conduit à sa voiture, accompagné de Lucas L. Avant de retourner dans la boîte de nuit, Théo va prendre le numéro de Lucas, car il a un mauvais pressentiment, raconte-t-il au Parisien. En effet, durant la soirée, Justine avait confié qu'elle était persuadée qu'on lui avait "mis un truc dans son verre". Théo pense que Lucas L. va lui faire du mal.

Il a contacté une première fois le jeune homme : "Il m'a dit : 'T'inquiète, je m'en occupe, repasse dans une heure !'", raconte-t-il. Relancé plusieurs fois, le suspect explique à Théo qu'il n'est pas avec Justine, mais avec une autre femme, qui a confirmé plus tard ses dires. Inquiet, l'ami de Justine le relance encore une fois. Lucas L. finit par lui répondre par SMS : "J'ai autre chose à faire que de penser à ta pote bourrée."

Après avoir été arrêté et mis en examen, Lucas L. avoué le meurtre de Justine, jeudi 27 octobre. Il a donc dormi en prison, après avoir été placé en détention provisoire, comme l'a indiqué le procureur de la République de Limoges lors d'une conférence de presse. Baptiste Porcher a par ailleurs détaillé les chefs d'accusation retenus contre le principal suspect : "viol", "séquestration sans libération volontaire avant le septième jour", et "meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime".

S'il a fini par craquer sous la pression des enquêteurs qui l'ont confronté aux nombreux éléments l'incriminant, Lucas L. n'a, pour l'heure, toujours pas expliqué ce qu'il s'était réellement passé à son domicile, ne donnant pas les raisons de son passage à l'acte. Les deux jeunes auraient eu un rapport sexuel "consenti", selon le mis en cause, avant que la situation ne dérape, pour une raison toujours inconnue pour les enquêteurs. Cependant, il a toutefois avoué lui avoir donné un coup de poing, lequel aurait entraîné sa mort. Les affirmations du suspect sur les circonstances de la mort de Justine Vayrac vont à l'encontre de celles du procureur de la République de Limoges, qui a indiqué que les examens montrent "une pluralité de coups dont un réalisé avec une arme contondante".

Ce vendredi 28 octobre, l'avocat du suspect a déclaré, lors d'un entretien sur franceinfo, que "ce drame qui a dévasté les familles s'est produit en sortie de discothèque et sur fond d'alcool". Me Michel Labrousse a par ailleurs affirmé que "rien ne pouvait laisser penser" que son client "puisse commettre l'acte qu'on lui reproche". Il a assuré que le suspect est "un individu normalement constitué", au "profil tout à fait normal, équilibré". "C'est un jeune homme de bonne famille, éduqué, intelligent, qui pratique un sport, qui a une vie sentimentale normale", a détaillé l'avocat. "Il nous faudra savoir si au niveau psychologique, psychiatrique, son passage à l'acte a des explications techniques", a-t-il ajouté.

Qu'a reconnu Lucas L. devant les enquêteurs ?

Baptiste Porcher, le procureur de le République de Limoges, a apporté des précisions sur les révélations de Lucas L., principal suspect dans l'affaire Justine Vayrac, aux enquêteurs. Il a expliqué jeudi 27 octobre que l'homme avait avoué, quelques heures avant la fin de sa garde à vue, qu'il avait tué la jeune femme de 20 ans. Lucas L. a par ailleurs déclaré aux enquêteurs que le meurtre avait eu lieu chez lui, après qu'ils aient eu un rapport sexuel consenti. Le jeune homme de 21 ans, ouvrier agricole, aurait ensuite enterré le corps de Justine Vayrac à l'aide d'un engin agricole.

Le procureur de la République a par ailleurs indiqué que, d'après le suspect, la jeune femme serait morte des suites d'"un coup de poing". Or, Baptiste Porcher a précisé que les examens montrent "une pluralité de coups dont un réalisé avec une arme contendante", ce qui vient contredire la version de Lucas L. "D'autres examens doivent permettre de confirmer l'identité du corps, la cause de la mort et la nature des violences subies, mais aussi la présence de substances étrangères dans le sang de la victime", a ajouté le procureur. À noter que Lucas L. ne serait passé aux aveux qu'après avoir été confronté à plusieurs indices, à savoir "le sac de la victime, retrouvé brûlé à proximité de son domicile, l'audition du témoin qui a entendu le téléphone sonner dans la voiture, les traces de sang dans le véhicule, celles mal nettoyées à son domicile, et le fait qu'il était la dernière personne à l'avoir vue en vie". 

Un agriculteur "sanguin et sensible" installé au sud de Brive

Selon les éléments sortis dans la presse, Lucas L. est un ouvrier agricole, installé à Beynat (Corrèze), au sud-est de Brive, village dans lequel il a grandi, décrit Le Figaro. Le Parisien précise même qu'il travaille dans une ferme d'élevage de vaches limousines. Jeune homme fêtard, il avait eu affaire à la justice, épinglé dans une histoire d'incendie déclenché dans un hangar agricole relate La Dépêche. S'il est décrit dans le journal local comme "une personne qui s'est toujours bien comportée", ce membre du club de foot local est également connu pour être "turbulent", avec "un parcours scolaire assez chaotique", selon des propos également publiés par La Dépêche. "Je ne suis pas surpris de savoir qu'il est suspecté dans l'affaire de la disparition de Justine. C'est un jeune à la fois sanguin et sensible, qui est à fleur de peau", a même confié un proche au média.

Le maire de Beynat, d'où est originaire le suspect, a déclaré, jeudi 27 octobre, connaître le suspect et ses parents : "C'est une famille qui est très connue de Beynat, dont le grand-père avait été adjoint à la commune. C'est une famille qui est très impliquée dans la vie associative, dans le football." Jean-Michel Monteil a précisé que Lucas L. était au comité des fêtes de la commune, décrivant une personne "qui était toujours volontaire". Il a cependant indiqué que le suspect était "turbulent à l'école", mais a nuancé : "On n'avait jamais eu de problèmes avec lui." "Je ne peux m'empêcher de penser aux parents du mis en examen. J'imagine leur désarroi et leur stupeur", a poursuivi l'édile.

L'avocat du suspect, qui s'est exprimé sur franceinfo vendredi 28 octobre, a déclaré que son client est "un individu normalement constitué" dont le profil est "tout à fait normal, équilibré". "C'est un jeune homme de bonne famille, éduqué, intelligent, qui pratique un sport, qui a une vie sentimentale normale", a précisé Me Michel Labrousse avant d'ajouter : "Il nous faudra savoir si au niveau psychologique, psychiatrique, si son passage à l'acte a des explications techniques." 

Comment le suspect est-il décrit par son entourage ?

À Beynat, là où réside le suspect, c'est l'incompréhension la plus totale. Les personnes rencontrées par certains journalistes ont fait part de leur stupéfaction en apprenant la nouvelle, d'autant plus au regard du mis en cause. "C'est une personne qui s'est toujours bien comportée" a affirmé à BFM TV Dimitri, employé dans un restaurant où le suspect se rendait. Une habitante, proche de l'individu, parle d'un "jeune homme tellement gentil". L'un des membres du club de football du village, interrogé par Le Parisien, le présente même comme "quelqu'un de cool et de tranquille avec un esprit festif. Il a peut-être fait quelques conneries adolescent mais rien de bien méchant."

Quel lien entre Lucas L. et Justine Vayrac ?

Mais quel lien unit cet individu et Justine Vayrac, qui habite à Tauriac, dans le Lot, à 35km au sud du village de l'homme placé en garde à vue ? Selon la procureure de la République de Brive, le principal suspect "serait une connaissance amicale rencontrée quelques fois au sein de la boîte de nuit." Leur lien semble, au regard des informations communiquées à ce stade, s'arrêter à cela, d'autant plus que la jeune femme de 20 ans est en couple et mère d'un petit garçon de deux ans et demi.

CNews a recueilli le témoignage d'un ami de Justine Vayrac, ce vendredi 28 octobre. Celui qui se présente sous le nom de Vincent a déclaré que, lors de la soirée en discothèque qui a précédé le meurtre de la jeune femme de 20 ans, cette dernière aurait "trouvé que son verre de champagne avait un goût bizarre", et que, "ne se sentant pas bien", elle aurait "demandé à sortir" de la boîte de nuit. Vincent a ensuite expliqué qu'en sortant de la boîte de nuit, Justine Vayrac se serait dirigée vers sa voiture accompagnée de Théo, un autre ami, et de Lucas L. Ce dernier aurait proposé de raccompagner la jeune femme. "À un moment, Lucas a dit à Théo de rentrer pour profiter de sa soirée, qu'il avait envie de dormir, comme Justine", a détaillé Vincent.

Toujours selon le témoignage de Vincent recueilli par CNews, Théo se serait aperçu plus tard que la voiture de Justine était toujours garée sur le parking de la discothèque, mais que ni Lucas L. ni Justine n'y étaient. Il aurait alors décidé d'appeler le suspect, et serait parvenu à le contacter. Lucas L. lui aurait dit que Justine était partie "avec un certain Noé", selon Vincent. Ce dernier explique que cette conversation aurait surpris les amis de Justine, car ils "ne connaissaient aucun Noé dans son entourage".

Pourquoi Lucas L. est-il immédiatement devenu le principal suspect ?

Très vite, toute l'enquête s'est tournée vers Lucas L. En effet, il fut présenté aux enquêteurs comme la dernière personne à avoir vu Justine avant sa disparition. Dimanche, vers 4 heures du matin, elle était sortie de la discothèque, alcoolisée et accompagnée d'un ami, lequel l'a confiée à cet homme. Si le mis en cause avait indiqué aux enquêteurs l'avoir déposée dans une zone industrielle où elle devait être prise en charge par une autre personne, rien n'est venu affirmer sa thèse.

Les suspicions s'étaient également renforcées au regard du témoignage d'une autre jeune femme, que l'homme aurait conduit, plus tard, également avec son véhicule. Elle avait déclaré aux enquêteurs avoir entendu un téléphone portable sonner dans la voiture, lequel n'appartenait pas au conducteur. Elle avait également fait part d'un inhabituel comportement renfermé de l'homme lorsqu'ils étaient ensemble.

D'autres éléments ont vite resserré l'étau autour du jeune homme. Mardi 24 octobre 2022, au matin, lorsque les policiers sont venus l'interpeller à son domicile, il tentait de prendre la fuite avant d'être rattrapé par les forces de l'ordre. Lors de l'inspection de son lieu de résidence, des traces de sang étaient découvertes dans sa chambre assure BFM TV, tout comme dans sa voiture, sur le pommeau de vitesse et le frein à main. De son côté, franceinfo ajoutait qu'une chaussure pouvant appartenir à la disparue a également été découverte dans le véhicule. De quoi étayer les soupçons.