Adolescent caché à Rennes : 25kg, problèmes de langage, peur des autres… Que sait-on du jeune homme ?

Adolescent caché à Rennes : 25kg, problèmes de langage, peur des autres… Que sait-on du jeune homme ? Une femme de 48 ans sera jugée devant le tribunal correctionnel, après avoir caché l'existence de son enfant de 14 ans. Elle nie toute maltraitance. Les éléments de l'affaire.

[Mis à jour le 21 mai 2023 à 15h22] Stéphanie, 48 ans va être jugée devant un tribunal correctionnel, en octobre prochain pour "soustraction à ses obligations légales", et "privation de soins" envers son fils, âgé de 14 ans. En effet, en juillet 2022, lors d'un passage aux urgences pédiatriques de Rennes, les médecins se sont occupés d'un enfant qui ne pesait que 25kg, avec un retard de développement intellectuel et des difficultés pour s'exprimer, a indiqué Ouest-France.

Après un signalement auprès de l'aide de l'enfance, l'adolescent a été retiré à sa mère et "une ordonnance de placement provisoire de l'enfant a été prise par le parquet au début du mois de juillet 2022", selon la procureure de la République adjointe de Rennes, Flavie Le Sueur, contactée par France Bleu.

Stéphanie, accompagnée de son avocat, a multiplié les passages dans les médias pour se défendre. Ainsi, elle a déclaré à RTL, ce vendredi, qu'elle n'a jamais caché son enfant, puisqu'elle l'a déclaré à l'ambassade, lors de sa naissance aux Philippines. Le garçon disposerait bien d'un passeport selon elle. Et de nier toute maltraitance envers son fils : "Mon fils a mangé à sa faim (...) Je suis vraiment aux petits soins pour lui, je fais du sur-mesure, je suis très à son écoute", a-t-elle jugé.

Un adolescent inconnu des autorités françaises ?

Selon les informations de Ouest-France, cet enfant n'a jamais été scolarisé, et n'a par ailleurs jamais été suivi par un médecin ou par les services sociaux. Selon Me Emmanuel Ludot, un des deux avocats de la mère du garçon contacté par BFMTV, l'enfant est né aux Philippines, où sa cliente lui a affirmé s'être rendue pour accoucher avant de rentrer en France. L'avocat affirme par ailleurs que l'enfant a été déclaré à sa naissance à l'Ambassade de France "située à l'étranger", indique la chaîne d'information. 

Interrogée par BFMTV, la mère a affirmé s'être installée à Rennes avant 2020. Ils avaient vécu auparavant pendant un certain temps à Paris, avant que ne se déclare la pandémie de Covid-19. L'appartement dans lequel ils vivaient en Ille-et-Vilaine a été considéré comme insalubre par la police, précise la chaîne d'information. L'enfant est toujours placé auprès des services de l'aide sociale à l'enfance, et la mère vit actuellement dans un appart hôtel, selon RTL

"Une famille heureuse" : la mère dément toute maltraitance

La mère de 48 ans mise en cause de cette affaire a, une nouvelle fois, démenti toute maltraitance au micro de RTL ce vendredi : "Nous étions juste une famille heureuse avant juillet. Moi, personnellement, je suis juste une maman qui essaye de faire son travail de maman au mieux et avec bonheur. Mon fils est heureux d'habitude." Revenant sur les carences de santé de l'enfant et sur son très faible poids, dont font part les premiers éléments de l'enquête, elle avait déjà affirmé jeudi sur BFMTV : "Mon fils ne s'est jamais endormi un soir en ayant faim. Il a toujours eu à manger à sa faim". Toujours au micro de la chaîne d'information, la mère a ensuite affirmé que son enfant est en "très bonne santé" et qu'il "tombe très rarement malade". 

Interrogée par BFMTV sur les soupçons portés à son encontre d'avoir vécu recluse avec son fils, la mère a, là aussi, démenti, expliquant qu'il n'allait pas à l'école car elle lui donnait des cours à la maison. La mère a aussi indiqué qu'avant qu'elle ne déménage en Ille-et-Vilaine avec son fils, ce dernier participait à des activités culturelles : "Mon fils était tout le temps en bibliothèque, au musée, au théâtre, dans les ludothèques, dans les expositions. On était (...) très abreuvés de culture, de connaissance". 

Me Emmanuel Ludot, un de ses deux avocats, a précisé à BFMTV qu'elle est diplômée en architecture et en histoire de l'art. Si elle affirme donc qu'elle lui donnait des cours à la maison, l'avocat précise cependant qu'elle ne s'était pas enregistrée auprès des autorités en tant que son éducatrice à domicile. "Ce n'est pas un enfant malheureux, ce n'est pas un enfant qui a été privé. C'est un enfant qui a eu une éducation qui n'est pas celle de tous les enfants. Il n'est pas dans la norme", a poursuivi Me Emmanuel Ludot, assurant que l'enfant était libre de sortir. "On ne reproche pas à cette maman d'avoir privé cet enfant de sortir, de l'avoir emprisonné", a-t-il affirmé. L'avocat a par ailleurs indiqué que cet enfant a "manifestement un haut potentiel intellectuel", et qu'il "a vécu de façon fusionnelle avec sa maman". "Passionné d'histoire", il avait des "carences" scolaires car il "apprenait ce qu'il avait envie d'apprendre", a-t-il justifié. En tout cas, il ne fait aucun doute que cette affaire va encore faire couler beaucoup d'encre dans les prochains jours.