Enlèvement d'Eya : la fillette est rentrée en France avec sa mère

Enlèvement d'Eya : la fillette est rentrée en France avec sa mère Enlevée jeudi 25 mai 2023 par son père et un complice, Eya, 10 ans, a été retrouvée le lendemain au Danemark, où elle a été remise à sa mère. Elles sont rentrées en France lundi 29 mai.

[Mise à jour le 29 mai 2023 à 17h12] La petite Eya, 10 ans, qui avait été enlevée jeudi 25 mai, est rentrée en France avec sa mère, lundi 29 mai. La petite fille "est contente d'avoir retrouvé sa mère, elles sont rentrées en France et l'important est qu'elles soient ensemble", a indiqué l'avocate de sa mère, Me Mélanie Muridi auprès de l'AFP, citée par Franceinfo. L'enfant avait été retrouvée au Danemark, vendredi 26 mai, après plus de 36 heures de recherche. Sa mère s'était ensuite rendue au Danemark, où elle avait retrouvé sa fille "en bonne santé", avait indiqué le procureur de la République de Grenoble, Éric Vaillant, selon des propos rapportés par RTL.

Les ravisseurs d'Eya, son père et un complice, ont été arrêtés au Danemark, vendredi 26 mai. Leur remise aux autorités françaises pourrait prendre "de quelques jours à plusieurs semaines", a précisé Éric Vaillant. Une information judiciaire a été ouverte pour violences aggravées envers la mère de l'enfant, ainsi que pour soustraction par ascendant et complicité, indique Le Monde. Eya a été enlevée, jeudi 25 mai, alors qu'elle se rendait à pied à l'école avec sa mère, à Fontaine, en Isère. Vers 8h15, le père de la fille et un complice ont "gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille", avant d'enlever Eya, rapporte Le Figaro

Avant leurs retrouvailles, la mère avait pu parler au téléphone avec sa fille via le consulat danois vendredi, a indiqué le parquet de Grenoble à BFMTV. Sur RTL, la mère, prénommée Amira, a remercié les personnes qui ont travaillé pour récupérer la petite de 10 ans. Vendredi, le procureur de Grenoble avait indiqué à BFMTV qu'il demanderait leur placement en détention provisoire à leur arrivée en France. Selon les premiers éléments de l'enquête, le père, un homme âgé de 53 ans, aurait tenté avec son complice de partir à l'étranger avec sa fille, avec comme destinations possibles la Tunisie et la Suède, le père ayant la nationalité des deux pays. 

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Le père interdit de voir sa fille depuis 2018

Les parents d'Eya sont en instance de divorce et le père, prénommé Khaled Sassi, avait interdiction d'approcher son ex-femme et sa fille depuis 2018, selon un avis de recherche publié sur les réseaux sociaux par les proches d'Eya et dont L'Indépendant se fait le relais. Par mesure de précaution, l'enfant ferait l'objet d'une interdiction de sortie du territoire jusqu'à sa majorité, peut-on aussi lire dans cet avis de recherche.

Le père de l'enfant, un homme de 53 ans ayant la double nationalité tunisienne et suédoise, a très vite été identifié comme un des deux ravisseurs d'Eya. La maman de la petite fille a affirmé au Dauphiné libéré avoir reconnu son ex-mari lors de l'agression et du rapt "puisqu'il était à visage découvert", seulement camouflé par des lunettes de soleil et un cache-nez. Selon elle, il était positionné à l'arrière du véhicule qui a bloqué la mère et l'enfant sur le chemin de l'école et "a attrapé [l'enfant] par les cheveux et l'a fait monter de force sur la banquette arrière avec lui". La mère d'Eya est persuadée que l'enlèvement de sa fille a été prémédité, et s'appuie sur le visionnage des images de vidéosurveillance effectué par les policiers : "Cette même voiture grise rôdait dans le quartier depuis le matin tôt. Ils étaient en repérage, c'est sûr. C'était prémédité !"

Un contexte familial complexe

La petite Eya évoluait dans un contexte familial difficile selon sa mère, qui s'est livrée dans les colonnes du Dauphiné libéré. Elle explique s'être mariée en 2012 en Tunisie et avoir eu sa fille un an plus tard. Mais l'idylle a ensuite tourné court. "J'ai appris tardivement qu'il avait falsifié des papiers pour que notre fille ait également un passeport suédois", dit-elle, mentionnant des violences l'ayant poussée à revenir en France avec sa fille en 2017. Depuis, le divorce n'a pas encore été prononcé, et la garde de l'enfant faisait l'objet d'une véritable bataille puisque, si la mère réside en France, le père, lui, habite en Tunisie.