Intoxications dans l'Aisne : l'origine des cas confirmée ? La bactérie E. coli a été identifiée dans plusieurs boucheries
La préfecture de l’Aisne l’a confirmé ce vendredi. Ce sont bel et bien des morceaux de viande qui sont à l’origine des intoxications alimentaires aux graves conséquences à Saint-Quentin (Aisne) ayant affecté une vingtaine d’enfants. Une fille de 11 ans en est même décédée, rapporte Le Parisien. “Des traces de contamination par la bactérie E. coli ont été détectées dans les viandes ou sur les surfaces de certaines des boucheries qui ont fait l’objet d’investigation”, écrit la préfecture. Cinq boucheries, toutes halal, restent fermées. Les établissements concernés sont la boucherie "La Direction" du boulevard Henri Martin ; la boucherie "Family" du boulevard Gambetta ; la boucherie "El Baraka" de l’avenue Robert Schuman et la boucherie "La Fayette" de la rue Raspail. Les rayons boucherie du supermarché TMS Destock/TMS sont aussi concernés, selon Le Figaro. L’Intermarché, de son côté, a été mis hors de cause.
Les enquêteurs doivent encore établir un lien entre les enfants tombés malades. Le nombre d’intoxications alimentaires a continué de croître dans l’Aisne. Le bilan s'élève désormais à 27 enfants et une personne âgée malade depuis le 12 juin. Parmi elles, dix personnes étaient hospitalisées jeudi soir et une fillette de 11 ans est décédée le lundi 16 juin.
"L’ensemble des malades font l’objet d’un suivi médical continu", ont assuré la préfecture de l’Aisne et l’ARS des Hauts-de-France, dans un communiqué commun publié le 26 juin. Elles rappellent que les premiers symptômes digestifs liés à la présence de la bactérie E. Coli peuvent apparaître jusqu'à dix jours après la consommation d'un aliment contaminé. Parmi eux, "des diarrhées sanglantes", avec "parfois des complications d'ordre neurologique et rénal", des "signes de grande fatigue" et "parfois des convulsions".
D’autres contaminations à venir ?
"Tous les services de l’État sont mobilisés pour réaliser dans les plus brefs délais les investigations auprès des familles afin de connaître le parcours alimentaire des derniers cas connus", précisent la préfecture et l’ARS des Hauts-de-France. À noter que de la viande issue de ces boucheries aurait aussi été consommée lors de plusieurs événements entre les 20 et 22 juin : un tournoi de football à Saint-Quentin (Oise), une fête de mini-basket à Gauchy (Aisne) et une kermesse des écoles à Étaves-et-Bocquiaux (Aisne). "Aucun cas d’intoxication alimentaire sévère parmi les participants de ces événements n’a été constaté à cette heure", précise la préfecture, mais le délai d’incubation n’est pas encore terminé.
Un rappel de tous les produits vendus entre le 1er et le 20 juin dans ces établissements a été publié. Les autorités pointent un "risque de persistance d’une contamination bactérienne des locaux, des équipements et matériels ou des produits pendant plusieurs semaines", justifiant une réaction urgente "au regard de la gravité des symptômes observés". Ils recommandent d’appeler le 15 en cas de diarrhées sanglantes. La mairie de Saint-Quentin appelle aussi les habitants de la ville à bien se laver les mains avant de cuisiner et à utiliser des ustensiles propres ainsi qu’à bien rincer les légumes et les fruits et bien cuire la viande.
Une famille veut porter plainte
L’enquête judiciaire est toujours en cours. "Au regard du nombre des victimes, (...) et de la technicité des investigations attendues", le parquet de Saint-Quentin s'est dessaisi de l'affaire au profit du pôle de santé publique du parquet de Paris, a annoncé jeudi 26 juin la procureure la République de Paris Laure Beccuau dans un communiqué. L’enquête préliminaire, ouverte le 21 juin par le parquet de Saint-Quentin, porte sur des chefs d’homicide involontaire, blessures involontaires, mise en danger et tromperie aggravée par la mise en danger de la santé humaine.
L'affaire est désormais entre les mains de l’Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique), la BNEVP (Brigade nationale des enquêtes vétérinaires et phytosanitaires) et au commissariat de Saint-Quentin. Une famille a déjà annoncé vouloir porter plainte. Le père de Dinozo, un nourrisson de 9 mois contaminé par la bactérie, s'est exprimé sur BFMTV : "Si on ne fait rien, on va rentrer chez nous demain et ce sera une histoire oubliée...". Son fils, hospitalisé depuis une semaine, est désormais hors de danger.