Chantage à la sextape à Saint-Etienne : pourquoi le maire Gaël Perdriau n'échappera pas à la prison

Chantage à la sextape à Saint-Etienne : pourquoi le maire Gaël Perdriau n'échappera pas à la prison Le maire de Saint-Etienne a été condamné à de la prison ferme et à une peine d'inéligibilité avec exécution provisoire dans l'affaire du chantage à la sextape contre Gilles Artigues jugée ce lundi 1er décembre par le tribunal de Lyon.

C'est un coup de massue pour le maire de Saint-Etienne. Ce lundi 1er décembre, Gaël Perdriau a été reconnu coupable de "chantage", d'"association de malfaiteurs" et de "détournement de fonds publics" dans l'affaire de chantage à la vidéo intime visant son ancien premier adjoint Gilles Artigues. Le tribunal de Lyon a rendu sa décision dans cette affaire révélée durant l'été 2022 par Médiapart. "Le tribunal a bien entendu vos arguments, mais estime que vous êtes coupable de l'ensemble des faits", a déclaré la présidente avant de faire connaître le verdict, rapporte Le Progrès.

Le maire de Saint-Etienne a été condamné à cinq ans de prison, dont un de sursis, avec un mandat de dépôt différé, une amende de 50 000€ et une inéligibilité avec exécution provisoire. Cette dernière peine signifie que, même en cas d'appel, Gaël Perdriau ne peut prétendre à aucun mandat électoral alors que les élections municipales de 2026 se tiennent dans quelques mois. 

L'édile est resté abasourdi à l'annonce du verdict et de sa condamnation précise Le Progrès. "C'est une terrible injustice, j'ai demandé à mes avocats de faire appel immédiatement", a-t-il réagi dénonçant une "décision incompréhensible". Un appel qui ne permettra pas de suspendre les condamnations prononcées. L'édile sera donc bien incarcéré avant son procès en appel et une nouvelle décision de justice.

"Monsieur, vous ne pouvez plus être le maire de Saint-Etienne", a également déclaré la juge à l'issue du verdict. Gaël Perdriau, qui s'était engagé à démissionner de sa fonction de maire en cas de condamnation, a confirmé se mettre en retrait de son mandat sans attendre le procès en appel.

"Les peines sont à la hauteur" pour l'avocat de Gilles Artigues

Trois autres prévenus ont également été condamnés dans cette affaire. Pierre Gautteri, ancien directeur de cabinat, est condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis. Tandis que Samy Kéfi-Jérôme et Gilles Rossary-Lenglet ont été condamnés à quatre ans de prison, dont un avec sursis. Les trois prévenus dont l'objet de mandat de dépôt à effet différé. Toutes les peines prononcées sont supérieures aux réquisitions formulées.

Gilles Artigues, victime de ce chantage à la vidéo intime, qui avait demandé d'importants dommages et intérêts, a été jugé recevable et devra recevoir 200 000€ de la part des quatre prévenus. Bien moins que les sommes réclamées. Celui qui est toujours adjoint à la mairie de Saint-Etienne mais s'est éloigné de la politique s'est satisfait du jugement. "J'espère pouvoir tourner cette page, pour ma famille et pour la ville. La justice est passée. Maintenant, les Stéphanois connaissent la vérité et leurs conséquences, ce que j'ai vécu pendant dix ans. J'espère qu'il n'y aura pas de suite. La Ville aura été bien salie", a-t-il déclaré au Progrès. "Nous sommes satisfaits. Les peines sont à la hauteur des faits reprochés", a pour sa part indiqué Me André Buffard, l'avocat de Gilles Artigues. "C'est une peine très sévère, mais en rapport avec sa responsabilité, son rang d'élu et sa participation aux faits", a ajouté Gilles Artigues concernant la condamnation de Gaël Perdriau.