Syrie : gaz et pétrole peuvent aussi intéresser la France

Syrie : gaz et pétrole peuvent aussi intéresser la France Tandis que le conflit en Syrie prend de l'ampleur, la France hésite à s'interposer pour sauver les civils et stopper les attaques chimiques. mais un autre intérêt pourrait l'inciter à intervenir : la richesse en pétrole et en gaz de la Syrie.

La question syrienne est en stand-by. Bachar Al-Assad menace de représailles une éventuelle intervention des occidentaux, tandis que ces derniers hésitent encore, alors qu'ils semblaient prêts à envoyer leurs frégates et leurs avions sur place en début de semaine. La vie de nombreux civil et l'arrêt des attaques chimiques en dépend. Mais pas seulement. Et si les intérêts étaient aussi économiques ? La Syrie recèle de ressources naturelles non négligeables, à commencer par le pétrole, le graal occidental. Bien que des règlementations internationales interdisent tout commerce avec la Syrie, le pétrole "constitue un enjeu stratégique pour l'économie syrienne", selon un rapport économique publié en 2011 par Berc faisant état d'une production à l'époque de 600 000 barils par jour. 

Bien que la production ait drastiquement baissé depuis le début des conflits, la Syrie espère devenir un "centre de répartition de ces ressources [pétrolières] vers les pays de la région (Turquie, Jordanie, Liban, Chypre)". Selon le blog Finance, la production de gaz du pays quant à elle s'élevait en 2011 à 30,29 millions m3 par jour. Une quantité intéressante pour les pays occidentaux. "L'activité économique va continuer de pâtir durement des combats en cours et des dommages causés aux infrastructures", prévient l'assureur d'entreprise la Coface.

Total implanté en Syrie de 1988 à 2011

Preuve que les ressources de la Syrie et ses énormes ressources peuvent attirer les convoitises, notamment de la France : Total était présent dans le pays depuis 1988 rappelle Le Monde, qui précise que le groupe français avait établi sur place un consortium et avait obtenu plusieurs permis d'exploitation de gaz et de pétrole avant de devoir se retirer fin 2011, à cause du conflit et des sanctions occidentales. 

Avant la révolution durement réprimée par Bachar al-Assad, la Syrie était en outre une plateforme commerciale importante assurant la transition entre l'orient et l'occident. Bien au-delà du pétrole, bien d'autres secteurs ont été touchés. Le Monde cite le fromager Bel, le cimentier Lafarge ou encore des entreprises de textiles obligées de quitter Damas et de se replier vers d'autres "hubs" comme par exemple Beyrouth.

Pour l'heure, une éventuelle intervention en Syrie n'a pas été confirmée par les chefs d'Etats. Attaquer, ne pas attaquer... En France, François Hollande hésite, en Grande Bretagne David Cameron renonce face à la fronde de son Parlement et aux Etats-Unis Barack Obama semble désormais bien seul.

EN VIDÉO - Laurent Fabius plaide pour une réaction proportionnée, réfléchie et ferme, en Syrie.

"Syrie : Fabius plaide pour "une réaction réfléchie, proportionnée et ferme""