Alep : les témoignages terrifiants des massacres perpétrés

La ville d'Alep est désormais aux mains des forces du régime. L'ONU a déjà confirmé que des dizaines de civils avaient trouvé la mort dans l'assaut final. Selon les témoignages recueillis et mis en ligne par les habitants, les meurtres pourraient se compter en centaines.

[Mis à jour le 13 décembre 2016 à 12h24] Des femmes et des enfants, au moins 82 civils, tués dans l'assaut du régime syrien contre les forces rebelles à Alep-Est : ce qu'a annoncé ce mardi matin le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme fait froid dans le dos. Hélas, il ne s'agit que d'un premier bilan provisoire. Les témoignages recueillis par des responsables de l'aide humanitaire qui ont pu pénétrer dans la ville ou ceux mis en ligne sur les réseaux sociaux sont terrifiants.

Une habitante a par exemple posté une vidéo sur Périscope lundi soir : "Il pleut. Le largage des bombes est un peu plus calme. J'espère que vous pouvez faire quelque chose pour les habitants d'Alep, pour ma fille, pour tous nos enfants. De nombreuses personnes sont tuées, les corps sont laissés au sol, dans les rues, dans les immeubles et personne ne vient en aide. Il n'y a plus de route, plus d'hôpital" dit-elle.

Sur France Inter, Raphaël Pitti, médecin de l'ONG UOSSM de retour de mission, qui est en contact avec les habitants d'Alep, décrit les exactions commises par les soldats sur régime de Bachar El Assad : "Tout ce que l'on pouvait craindre ces derniers jours, les exactions, c'est en train d'arriver. Ils ont brûlé des familles dans leurs maisons. Ils ont exécuté d'une manière sommaire une trentaine d'enfants près du cimetière. A l'hôpital Al Ayat, ils ont tué l'ensemble du staff ainsi que les malades qui étaient dans cet hôpital. Les médecins ont toujours été considérés par le régime comme des activistes, parce ce qu'ils soignaient les blessés de guerre. [...] Ils tuent tout ce qui bouge, tout ce qui essaie de se déplacer, ils rentrent dans les maisons. Tous ces groupes qui les encerclaient depuis des mois sont en train de se libérer dans leur violence la plus abjecte, sur cette population qui est prise en otage depuis cinq mois".

François Hollande a réagi aux massacres perpétrés et à la situation dramatique pour les civils : 

En vidéo - Alep se meurt, alors que la communauté internationale tergiverse :

Sur Twitter, les messages de détresse se multiplient. La plupart sont des messages d'adieux.

Une autre habitante, Lina Shamy, a publié un insoutenable appel à l'aide : "Ceci est peut-être ma dernière vidéo. Plus de 50 000 civils qui se sont rebellés contre le dictateur al-Assad sont menacés d'exécution en pleine rue. Plus de 180 personnes ont récemment été exécutées par les forces d'El Assad et ses milices dans les quartiers que le régime vient de reprendre. Les civils sont regroupés dans une très petite zone, de 2 kilomètres carrés. Il n'y pas de zone de sécurité, plus de vie. Chaque bombe est un nouveau massacre. Sauvez Alep, sauvez l'humanité".