Unesco : Israël et les Etats-Unis se retirent, quelles conséquences ?

Unesco : Israël et les Etats-Unis se retirent, quelles conséquences ? UNESCO - Les Etats-Unis, puis Israël, se sont tour à tour retirés de l'organisation internationale. Mais concrètement, qu'est-ce que cela va changer pour l'Unesco, dont la France fait encore partie ?

[Mise à jour le 13 octobre à 12h27] Les Etats-Unis et Israël ont décidé, ce jeudi 12 octobre, de se retirer de l'Unesco, et ce pour des raisons similaires. L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, créée en 1945 suite aux dégâts et aux massacres de la seconde guerre mondiale aurait des agissements anti-israélien selon les deux pays. "Nous entrons dans une nouvelle ère aux Nations unies : celle où, quand on pratique la discrimination contre Israël, il faut en payer le prix", a déclaré dans un communiqué Danny Danon, ambassadeur d'Israël auprès des Nations unies. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "a donné pour instruction au ministère des Affaires étrangères de préparer le retrait d'Israël de l'organisation, parallèlement aux Etats-Unis", a dit son bureau.

De son côté, le département d'Etat américain fait savoir que "cette décision n'a pas été prise à la légère, et reflète les inquiétudes des Etats-Unis concernant l'accumulation des arriérés à l'Unesco, la nécessité d'une réforme en profondeur de l'organisation, et ses partis pris anti-israéliens persistants". Les Etats-Unis se retirent donc une nouvelle fois après l'avoir fait entre 1984 et 2003, même s'ils conservent leur présence en tant que simples observateurs. C'est "une perte pour la famille des Nations unies", a déclaré la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova. Une perte surtout financière... La sortie des Etats-Unis et d'Israël de l'Unesco aura des conséquences sur le budget de l'organisation internationale dont les USA représentaient 22% de la totalité jusqu'en 2013 ! A titre indicatif, l'Amérique avait "offert" 70 millions d'euros à l'Unesco rien que sur l'année 2011. En 2017, 43 sites français sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, ce qui fait de la France le troisième pays le plus représenté. Un site qui figure sur cette liste bénéficie en moyenne d'une hausse de 20% de l"affluence touristique.

Ce double retrait n'arrive pas tout à fait de façon inopinée. Les Etats-Unis souhaitaient depuis cet été réexaminer ses liens avec l'Unesco après un événement qui n'avait apparemment pas plu à Donald Trump. L'organisation internationale avait déclaré la ville de Hébron (Cisjordanie) comme "zone protégée" dans le cadre du patrimoine mondial de l'Humanité. L'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Haley, avait rejoint les Israéliens dans leur colère et avait qualifié cette décision d'"affront à l'histoire". Avant d'ajouter que cela "discrédite encore plus une agence onusienne déjà hautement discutable".

Le siège de l'Unesco à Paris © CHAMUSSY/SIPA

Mais les relations entre l'Unesco et les USA n'étaient déjà pas au beau fixe depuis 2011 quand le pays de l'Oncle Sam avait arrêté de participer au financement de l'organisation suite à l'admission des Palestiniens parmi les états membres. Mais que l'Unesco se rassure, les Etats-Unis assurent que ce statut d'observateur continuera d'apporter la "vision" et "l'expertise" américaines "sur certains dossiers importants gérés par l'organisation", notamment "la protection du patrimoine mondial, la défense de la liberté de la presse" se défend le département d'Etat.