Guerre en Ukraine : Macron indique ce qu'il manque au plan de paix, Trump ne va pas aimer
- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky était reçu ce lundi 1er décembre au palais de l'Élysée. À l'issue de cette rencontre, Emmanuel Macron a déclaré qu'il n'y avait "pas aujourd'hui à proprement parler un plan qui soit finalisé". Et le président français d'insister : ce plan "ne peut être finalisé qu’avec les Européens autour de la table. Donc, nous sommes encore à une phase préalable".
- Des propos qui n'ont pas dû beaucoup plaire à Donald Trump. Alors qu'Emmanuel Macron et le président américain se sont ensuite entretenus par téléphone, le président français a tenu à "souligner la dimension centrale des garanties de sécurité nécessaires pour l’Ukraine et [la] détermination [de la France] à y travailler avec les États-Unis".
- Après des discussions entre Américains et Ukrainiens en Floride, Kiev a estimé lundi qu'"au cours de deux jours très productifs aux États-Unis", des progrès "significatifs" ont été réalisés, "bien que certains points nécessitent encore des ajustements supplémentaires".
- La Maison-Blanche s'est, elle, dite "très optimiste" lundi quant aux chances d'un accord sur l'Ukraine.
- Après avoir discuté avec l'Ukraine, les États-Unis ont prévu des échanges avec la Russie. Steve Witkoff, l'envoyé du président américain, s'est envolé pour Moscou ce lundi en vue d'une rencontre avec Vladimir Poutine prévue ce mardi selon CNN.
En vidéo : la conférence de presse Macron-Zelensky le 1er décembre 2025
23:38 - La belle enveloppe d'aides militaires promise par les Pays-Bas
FIN DU DIRECT - Les Pays-Bas ont annoncé ce lundi une aide militaire de 250 millions d'euros. Cette contribution à un programme établi par Washington et l'OTAN doit permettre d'acheter des armes américaines pour Kiev. Il est essentiel de maintenir une forte pression sur la Russie, tant par la voie diplomatique et économique que par la fourniture d’armes à l’Ukraine. Cela renforce la position de l’Ukraine à la table des négociations", s'est justifié dans un communiqué le ministre de la Défense néerlandais.
22:33 - La ville-clé de Pokrovsk prise par la Russie, affirme le Kremlin
Parallèlement aux discussions, sur le terrain, la guerre se poursuit. Ce lundi soir, Moscou a revendiqué la capture de Pokrovsk, ville-clé de l'est du pays. La ville de Vovtchansk a également été prise, affirme le Kremlin sur Telegram.
21:35 - Bientôt un accord sur l'Ukraine ? La Maison Blanche se dit "très optimiste"
Les discussions entre Américains et Ukrainiens en Floride ces derniers jours ont été "très bonnes", a rapporté la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, ce lundi, assurant même que l'administration Trump se dit "très optimiste" sur les chances d'un accord de paix.
20:34 - Emmanuel Macron et Donald Trump se sont entretenus par téléphone
Après avoir reçu Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron a échangé par téléphone avec Donald Trump, a fait savoir le palais de l'Élysée. Le président français a ainsi "rendu compte des discussions qui s’étaient tenues ce jour à Paris" et les deux chefs d'État ont "échangé sur les conditions d’une paix robuste et durable en Ukraine et sur les prochaines étapes dans le travail de médiation engagé par les États-Unis". Emmanuel Macron a insisté auprès de Donald Trump sur "la dimension centrale des garanties de sécurité nécessaires pour l’Ukraine et [la] détermination [de la France] à y travailler avec les États-Unis".
19:37 - Des "progrès" mais encore des "ajustements" à faire, affirme le négociateur ukrainien aux États-Unis
Selon le négociateur de Kiev, Roustem Oumerov, les négociations menées en Floride entre les États-Unis et l'Ukraine depuis dimanche ont été marquées par des "progrès significatifs". Toutefois, des "ajustements" restent nécessaires sur certains sujets, a-t-il indiqué sur Facebook.
18:30 - Erdogan dénonce une "escalade inquiétante" après les attaques de drones contre des pétroliers russes
"Nous ne pouvons en aucun cas accepter ces attaques, qui menacent la sécurité de navigation, l’environnement et la vie dans notre zone économique exclusive", a estimé Recep Tayyip Erdogan après que Kiev a revendiqué plusieurs attaques de drones réalisées vendredi et samedi. Celles-ci visaient des pétroliers de la flotte fantôme russe. Ces attaques sont une "escalade inquiétante" dans le conflit, a jugé le président. Rappelons qu'elles se sont produites à proximité des côtes turques, en mer Noire.
17:52 - "La Russie ne doit pas être récompensée pour la guerre"
"Nous devons faire en sorte que la Russie n’ait pas l’impression d’obtenir une récompense pour cette guerre", a déclaré Volodymyr Zelensky, sur les exigences territoriales de Moscou. "C’est la raison pour laquelle nous avons des positions de principe quant aux sanctions, quant à la responsabilité pour les crimes de guerre, quant au statut juridique de nos territoires qui sont aujourd’hui occupés par les forces russes", a-t-il poursuivi, ajoutant : l’agresseur doit payer pour son forfait".
17:18 - Emmanuel Macron assure que la question des territoires est une décision ukrainienne
"Lorsqu’on parle de paix, chacun a son rôle à jouer, mais l’Ukraine est la seule qui peut discuter de territoire. [...] Quand on parle de garanties de sécurité, elles ne peuvent être discutées ou négociées sans que les Ukrainiens, dont c’est le territoire, soient autour de la table et sans que les Européens et l’ensemble des alliés de la coalition des volontaires soient autour de la table, puisqu’il s’agit des garants", a estimé Emmanuel Macron
15:48 - Les négociations de paix au cœur des échanges entre Zelensky et Macron
Le président ukrainien s'est exprimé dans un message Telegram posté ce 1er décembre après s'être entretenu avec Emmanuel Macron. "Nous avons discuté plusieurs heures avec Emmanuel. Nous avons pu aborder de nombreux points. L'accent a été mis sur les négociations visant à mettre fin à la guerre et sur les garanties de sécurité. La paix doit devenir véritablement durable. La guerre doit cesser au plus vite. L'action de chaque dirigeant joue désormais un rôle crucial. Nous nous entretiendrons également avec d'autres dirigeants aujourd'hui", a-t-il déclaré.
15:31 - La rencontre Witkoff-Poutine risque de mettre la pression sur l'Ukraine
Les négociations prévues entre Steve Witkoff et Vladimir Poutine risquent de faire peser toute la pression sur l'Ukraine, c'est ce que redoute Kaja Kallas, la Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, dans un communiqué de la Commission européenne. Plus tôt dans la journée, le représentante indiquait que la semaine s'annonçait "cruciale" pour l'Ukraine : "Nous avons entendu hier que les discussions en Amérique étaient difficiles mais productives. Nous ne connaissons pas encore les résultats, mais je parlerai aujourd'hui au ministre de la défense de l'Ukraine ainsi qu'au ministre des affaires étrangères de l'Ukraine".
12:41 - L'élection présidentielle en Ukraine abordée lors des négociations
Après la répartition territoriale et la non-adhésion de l'Ukraine à l'Otan, un autre sujet sensible a été évoqué lors des négociations selon le Wall Street Journal : le calendrier électoral et l'organisation de nouvelles élections en Ukraine. Vladimir Poutine avance depuis des mois que Volodymyr Zelensky n'est pas légitime pour négocier, car son quinquennat a pris fin en mai 2024. A ce sujet, le président ukrainien défend avec le soutien de nombreux Ukrainiens que l'organisation d'un nouveau scrutin est empêché par la guerre. Le journal ne précise pas quelle tournure ont pris les discussions, si elles sont allées dans le sens de la Russie ou celui de l'Ukraine.
Les négociations sur la paix en Ukraine sont entrées dans une nouvelle phase. Jeudi 20 novembre, l'Ukraine a reçu un "projet de plan" de la part des Etats-Unis concernant un accord de paix en 28 ans élaboré avec la Russie. En réponse à la proposition américaine, Volodymyr Zelensky avait annoncé être "prêt à travailler de manière constructive avec la partie américaine et nos partenaires en Europe et dans le monde entier afin de parvenir à la paix", a enfin ajouté la présidence. Le plan en question contient toutefois des mesures correspondants à des exigences de Vladimir Poutine et contraires aux conditions sine qua non de l'Ukraine. Parmi elles : la reconnaissance de nombreuses conquêtes de la Russie en Ukraine sur environ 20% du territoire, une réduction de la taille de l'armée ukrainienne de moitié et l'abandon de ses armes à longue portée.
L'Ukraine et les Etats-Unis ont discuté du plan de paix lors de pourparlers organisés à Genève, en Suisse, entre Ukrainiens, Américains et Européens le dimanche 23 novembre. La Maison Blanche a évoqué des échanges "constructifs, concentrés sur l’objectif et respectueux, insistant sur l’engagement commun de parvenir à une paix juste et durable" à l'issue de la rencontre. Les deux pays "ont réaffirmé que tout futur accord devra pleinement respecter la souveraineté de l’Ukraine" et "ont élaboré un cadre de paix actualisé et amélioré", a ajouté Washington. De son côté, Volodymyr Zelensky a salué des avancées et "des étapes importantes", mais estime que "pour parvenir à une paix réelle, il faut plus, beaucoup plus".
Les Européens s'alignent sur la position de l'Ukraine, mais ils ont également élaboré une contre-proposition basée sur le plan américain en 28 points en le reprenant article par article pour modifier et supprimer les mesures nécessaires pour rendre le texte acceptables à leurs yeux. Ni l'Ukraine, ni les Etats-Unis n'ont réagi à cette contre-proposition. Si plusieurs mesures restent similaires, la contre-proposition européenne pose trois grandes différences.
1. Le plafonnement de l'armée ukrainienne
Il s'agit de l'article 6 du plan de paix. Alors que la proposition américaine dispose que "les forces armées ukrainiennes seront limitées à 600.000 militaires", la contre-proposition européenne élève le plafonds "à 800 000 hommes", mais précise que cette limite sera valable uniquement "en temps de paix". Un ajout pensé pour prévenir de futures invasions ou agression de la part de la Russie ou d'autres pays et permettre à l'Ukraine de se défendre avec tous les moyens nécessaires.
2. L'intégration de l'Ukraine à l'Otan
La Russie s'oppose fermement à l'intégration de l'Ukraine au sein de l'Otan, une exigence à laquelle s'est plié le plan de paix américaine qui prévoit à l'article 7 que "l'Ukraine accepte d'inscrire dans sa constitution qu'elle ne rejoindra pas l'Otan, et [que] l'Otan accepte d'inclure dans ses statuts une disposition spécifiant que l'Ukraine ne sera pas intégrée à l'avenir". Un texte qui exclue définitivement tout rapprochement entre le pays et l'alliance occidentale. L'Europe ne fait pas de l'intégration de l'Ukraine dans l'Otan une condition nécessaire à la paix, mais elle ne ferme pas définitivement la porte à ce scénario. "L'adhésion de l'Ukraine à l'Otan dépend d'un consensus entre les membres de l'Otan, consensus qui n'existe pas", écrit et rappelle les alliés européens de l'Ukraine. Une formulation qui n'oppose pas de réponse négative ferme à l'Ukraine, mais prendre suffisamment de précautions pour rassurer la Russie.
3. Le reconnaissance des territoires occupés par la Russie
C'est l'un des gros points du plan de paix : la répartition des territoires ukrainiens occupés par les forces russes. L'Ukraine tient à conserver ses frontières d'avant l'invasion et donc à garder les régions occupées, tandis que la Russie revendique l'annexion de ces territoires et exige de pouvoir les reconnaître comme étant russes. Le plan américaine s'aligne sur la position russe avec l'article 21 du plan : "La Crimée, Lougansk et Donetsk seront reconnues comme des régions russes de facto, y compris par les États-Unis. Kherson et Zaporijjia seront gelées le long de la ligne de contact, ce qui signifiera une reconnaissance de facto le long de cette ligne. La Russie renoncera aux autres territoires qu'elle contrôle en dehors des cinq régions. Les forces ukrainiennes se retireront de la partie de la région de Donetsk qu'elles contrôlent actuellement, qui sera ensuite utilisée pour créer une zone tampon."
De son côté, la proposition européenne se montre plus ouverte aux négociations. Elle n'exige pas un retour fidèle à la situation d'avant-guerre, mais n'accord pas aussi facilement les territoires occupés à la Russie. "L'Ukraine s'engage à ne pas recouvrer son territoire souverain occupé par la force militaire. Les négociations sur les échanges territoriaux débuteront le long de la ligne de contact", prévoit le texte. Une mesure qui peut étonner puisque l'Ukraine soutient depuis le début de la grève qu'elle n'abandonnera pas ses territoires.