Agnès Saal : elle reste fonctionnaire à vie
La désormais ex-présidente de l'INA a donc été poussée à la démission par la ministre de la Culture, Fleur Pellerin. Une sortie très médiatique, les réactions d'indignation sur ses factures indécentes de taxis accompagnant un départ bien peu glorieux. Pour autant, Agnès Saal ne va pas mettre fin à sa carrière professionnelle dans la fonction publique. "Démission" n'est, en réalité, pas vraiment le terme approprié. Car en tant que haut-fonctionnaire, elle retrouvera très vite un poste prestigieux à la hauteur de ses faits d'armes dans les institutions dans lesquelles elle a déjà évolué. Avant de prendre en main l'INA, elle dirigeait le centre culturel Georges Pompidou à Paris. Son passage à l'INA - administratrice en 2011, PDG en 2014 - aura été bref, mais ne restera qu'une ligne sur un CV qui va continuer à se remplir.
Dans une chronique au Figaro, Eric Verhaeghe, ancien président de l'APEC, se dit d'ailleurs convaincu "qu'Agnès Saal ne tardera pas à retrouver un poste de fonctionnaire où elle sera payée entre 6 000 et 10 000 euros nets chaque mois, pour une charge de travail très incertaine". De son départ, l'ancienne dirigeante de l'INA pourrait même tirer certains avantages. Comme ceux de ne pas être davantage exposée par les soupçons qui ont émergé depuis les révélations sur ses factures de taxi d'un montant mirobolant (41 000 euros sur 10 mois). Agnès Saal a été dénoncée par la publication d'un rapport anonyme de 68 pages fourni au conseil d'administration de l'INA, que Challenges a pu se procurer. "Plusieurs salariés souhaitent vous alerter d’un grave dysfonctionnement au sein de cette entreprise en vous communiquant des éléments pouvant relever d’abus de biens sociaux" peut-on lire sur la lettre jointe. Le rapport révèle qu'Agnès Saal facturait à l'INA des déplacements en taxi alors qu'elle était en congé, ou encore qu'elle se faisait rembourser des trajets effectués simultanément.
EN VIDEO - Agnès Saal ne dirigera plus l'INA :