Marc Trévidic : de l'antiterrorisme au roman d'amour
[Mis à jour le 22 décembre 2015 à 22h04] Marc Trévidic est aujourd'hui là où on ne l'attendait pas. On avait plutôt l'habitude de le voir sur les plateaux télé parler terrorisme et attentats mais à partir de maintenant, il devrait également discuter littérature. Car l'ancien juge antiterroriste est devenu écrivain : son premier roman, "Alham", devrait sortir le 6 janvier 2016 aux éditions Lattès. "En arabe, Alham signifie les rêves", peut-on lire sur le bandeau de couverture. Marc Trévidic signe, après plusieurs essais, un roman d'amour entre un Français et une jeune femme tunisienne.
Mais comment le très sérieux Marc Trévidic en est-il venu à écrire sur une histoire de cœur ? Après avoir occupé durant dix ans la fonction de juge d'instruction au pôle antiterrorisme du tribunal de grande instance de Paris, il est devenu premier-vice du tribunal de grande instance de Lille. Mais son goût pour comprendre les rouages des organisations terroristes ne l'ont jamais quitté. Et son premier roman en est imprégné. Car dans cette fiction, l'histoire d'amour se joue sur fond de montée de l'islamisme radical dans une Tunisie en plein bouleversement, du début des années 2000 à la chute de Ben Ali.
"Le roman, notamment dans la description des scènes d'amour, n'évite pas toujours les écueils du cliché", écrit l'AFP. "En revanche, il décrit assez bien le phénomène de la radicalisation". "L'auteur livre un premier roman prenant et documenté sur les origines de la montée de l'islamisme en Tunisie et sur la récupération de la 'révolution de jasmin' par les partis religieux", estime aussi Livres Hebdo. "Porté par une écriture sensuelle, Alham se révèle aussi une ode à la beauté de l'art"'.
Même s'il ne s'agissait pas de romans, ce n'est pas la première fois que Marc Trévidic prend la plume. Il a déjà publié trois livres chez Lattès : "Au coeur de l'antiterrorisme" en 2011, "Terroristes : les sept piliers de la déraison" en 2013 et "Qui a peur du petit méchant juge ?" l'an dernier. Sa passion pour l'écriture remonte d'ailleurs à loin. "Ce n'est pas la première fois que je m'essai au roman", confiait-il à l'Obs début décembre. "J'en ai écrit beaucoup depuis que j'ai 13 ou 14 ans, mais tous sont partis à la poubelle".
La carrière de juge antiterroriste de Marc Trévidic est marquée par des affaires célèbres qu'il a instruites. L'attentat de la rue des Rosiers tout d'abord, survenu le 9 août 1982 en plein Paris. Motivé par des considérations antisémites, il fait six morts et 22 blessés. En 2011, le Conseil révolutionnaire d'Abou Nidal est identifié comme étant responsable de l'attaque. Les commanditaires ont ouvert le feu sur le restaurant de Jo Goldenberg, en plein dans le quartier du Marais, à l'aide de pistolets mitrailleurs et de grenades.
Crédit photo : BISSON BERNARD/JDD/SIPA