Président "normal" contre président "de rupture"
Jamais sans doute l'opposition des bios, des styles et des personnalités n'aura été aussi flagrante et d'ailleurs mise en avant par les candidats eux-mêmes. Tandis que Nicolas Sarkozy a incarné pendant cinq ans une "rupture" avec les précédents présidents, François Hollande dit vouloir revenir sur le chemin de la "normalité". D'un côté, le chef de l'Etat sortant a adopté un style qui se veut exceptionnel, privilégiant le "parler vrai", allant sur le terrain, mettant en avant son énergie, n'hésitant pas à sortir d'un rôle de président consensuel pour politiser les débats, menant l'exécutif à la place du Premier ministre et affichant une figure de "capitaine face à la tempête", c'est-à-dire la crise et "l'inertie" européenne. De l'autre, le candidat socialiste prétend revaloriser la stature d'un chef de l'Etat "au-dessus de la mêlée", plus rassembleur, moins violent dans les clivages et moins "m'as tu vu" dans les médias. En ce sens, l'analyse des biographies des deux prétendants est très enrichissante : de leur enfance au look qu'ils adoptent aujourd'hui, on retrouve chez François Hollande et Nicolas Sarkozy ces traits de caractères qu'ils ont porté en étendard lors de cette campagne.
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