Ministres candidats aux législatives : quelles sont leurs chances ?
Dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, 25 ministres sont candidats aux législatives, dont le Premier ministre lui-même. Lesquels sont bien placés, lesquels ont moins de chances d'être élu ?
Jean-Marc Ayrault et 24 de ses ministres se soumettront au suffrage universel dans quelques semaines, dont un en qualité de suppléant. Michel Sapin s'est en effet mis en retrait, plaçant son suppléant devant lui pour ces élections législatives. Mais la règle fixée par le chef de l'Etat et son Premier ministre est claire : aucun ne restera dans son fauteuil de ministres s'il est battu aux législatives de juin 2012.
Beaucoup de ces ministres candidats aux législatives ont cependant de bonnes chances d'être élus ou réélus à l'Assemblée nationale. Au vu du score de François Hollande dans leurs circonscriptions respectives, Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls, Laurent Fabius, Valérie Fourneyron ou François Lamy partent pour cette élection dans de bonnes conditions. D'autant plus qu'il sont tous très bien implantés localement.
D'autres ministres, qui sont des députés sortants, sont bien placés, comme Geneviève Fioraso, Michel Sapin (mais uniquement en tant que suppléant cette fois), George-Pau Langevin, Delphine Batho, Alain Vidalies, Bernard Cazeneuve, Frédéric Cuvillier, Marylise Lebranchu ou Victorin Lurel. Quant à Michèle Delaunay, elle n'aura pas Alain Juppé face à elle à Bordeaux pour cette échéance électorale. Une belle surprise pour la ministre déléguée et députée sortante qui avait réussi à "sortir" le ministre du développement durable en 2007. Cécile Duflot est également bien partie à Paris, bénéficiant du ralliement de la députée sortante Danièle Hoffman-Rispal, qui est devenue sa suppléante. Et le ministre aux Anciens combattants, Kader Arif, concourt dans une circonscription a priori plutôt facile à gagner, en Haute-Garonne.
Mais l'élection, ou la réélection, n'est pas évidente pour tous les ministres candidats. Ainsi, Pierre Moscovici, Stéphane Le Foll, Marisol Touraine, Jérôme Cahuzac ou Sylvia Pinel se présentent dans des circonscriptions où le score de François Hollande à la présidentielle ne présage a priori rien de bon pour ces candidats socialistes. De même, les ministres Marie-Arlette Carlotti ou Benoît Hamon vont avoir la tâche plutôt difficile de battre un député sortant. Enfin Aurélie Filippetti doit conquérir une nouvelle circonscription, à cause du redécoupage de la carte électorale.
Outre ces 25 candidats ministres, certains ont annoncé leur retrait avant l'échec. C'est le cas de Najat Vallaud-Belkacem, qui a préféré se retirer plutôt que de perdre dans une circonscription lyonnaise acquise à la droite : celle du sortant Dominique perben, qui ne se représentera pas. Tout comme la ministre Christiane Taubira qui ne se présentera en Guyane. Notons enfin que, une fois élus aux législatives, les ministres victorieux laisseront leur siège à l'Assemblée nationale à leur suppléant ou suppléante.