Hénin-Beaumont : quelles sont les chances de Marine Le Pen ?
Marine Le Pen a créé la surprise au premier tour. Au soir du 10 juin, les résultats des législatives ont donné la candidate frontiste en tête dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Avec plus de 42 % des voix, elle a largement devancé le candidat socialiste Philippe Kemel, ce dernier n'ayant rassemblé que 23,5 % des suffrages. A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen a même eu la surprise de voir Jean-Luc Mélenchon éliminé, avec 21,48 % des votes au premier tour. Au second tour, Marine Le Pen pourrait bien continuer sur sa lancée et prendre la tête.
Le second tour à Hénin-Beaumont s'annonce indécis, ce qui signifie que Marine Le Pen peut gagner. Comment se comporteront les électeurs des autres candidats ? Il n'est pas certain que tous les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se reporteront sur Philippe Kemel, malgré l'appel du chef du Front de gauche. De même, l'incertitude plane sur le report des voix de Jean Urbaniak, candidat centriste qui a rassemblé près de 8 % des voix au premier tour. Ses électeurs se reporteront-ils massivement sur le candidat socialiste ? Les petits candidats étant nombreux dans cette 11e circonscription du Pas-de-Calais, le positionnement de leurs électeurs pourrait aussi être déterminant. Pour le premier tour, de nombreux sondages avaient donné Philippe Kemel en tête, devant Marine Le Pen : la candidate FN avait été sous-estimée.
La participation à Hénin-Beaumont et dans les autres communes de la circonscription pourrait également être décisive pour Marine Le Pen. Au premier tour, cette participation s'est élevée à 62,43%. Le "front républicain" mis en avant par plusieurs personnalités politiques réussira-t-il à mobiliser les électeurs pour faire battre Marine Le Pen ? Marine Le Pen aimerait entrer à l'Assemblée nationale avec sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, également bien partie, à Carpentras. La fille de la sœur de Marine Le Pen, 22 ans, deviendrait ainsi la plus jeune députée de France, comme son grand-père l'avait été en 1956, en entrant au Palais Bourbon à l'âge de 27 ans. Une entrée de deux membres de sa famille à l'Assemblée nationale serait sans doute une grande fierté pour l'ancien patron du FN, qui continue de s'impliquer aux côtés de sa fille et, maintenant, de sa petite-fille.