Mosquée de Poitiers : quels liens entre Génération identitaire et Marine Le Pen

Mosquée de Poitiers : quels liens entre Génération identitaire et Marine Le Pen La présidente du Front national a critiqué les réactions qui ont suivi l'occupation d'une mosquée de Poitiers par des extrémistes. Mais Marine Le Pen est-elle liée à Génération identitaire ?

Elle est "atterrée" par les "réactions d'hystérie de la classe politique". Marine Le Pen est revenue ce lundi matin à la radio sur l'occupation du chantier de la grande mosquée de Poitiers par 73 militants de Génération identitaire ce week-end. Pour la patronne du FN, les demandes de dissolution de ce groupuscule d'extrême droite, notamment venues du PS, sont clairement exagérées. Et la responsable politique de prendre appui sur les occupations d'églises qui ont eu lieu par le passé, comme par exemple l'église Saint-Bernard à Paris et la basilique de Saint-Denis par des sans-papiers. Dans sa diatribe, la fille de Jean-Marie Le Pen en profite pour pointer le Gisti et SOS Racisme, à l'origine de ces actions médiatiques datant des années 1990.

Marine Le Pen dit comprendre "les craintes de la construction de ces mosquées-cathédrales [...] avec des minarets de 22 mètres" et aux "financements contestables". Mais, tandis que deux membres de Génération identitaire sont mis en en examen et placés sous contrôle judiciaire, la présidente du Front national affirme qu'elle ne soutient pas pour autant "le mode d'action" de ces militants. Une position, entre soutien et prise de distance, qui pose question sur sa relation exacte avec ce groupuscule. Génération identitaire est le mouvement de jeunesse du Bloc identitaire, un groupement politique créé en 2003 et prônant la lutte contre l'immigration et contre "l'islamisation" de la France. Impliqués dans la défense de la "civilisation européenne" et des "petits blancs de banlieue", ses membres du sont des habitués des opérations coup de poing, tels les "apéros saucisson et pinard", l'organisation "d'Assises de l'islamisation", ou encore des actes contre les lieux de culte musulmans.

Front national- Bloc identitaire : je t'aime moi non plus

Le Bloc identitaire est né de la dissolution d'Unité radicale en 2002, un mouvement nationaliste qui a toujours ou presque été tiraillé entre sa frange autonomiste et les partisans d'une alliance avec le FN. Son président, Fabrice Robert, a lui-même été par le passé conseiller municipal du Front national à La Courneuve. Journaliste, il a dirigé plusieurs magazines naviguant dans la mouvance frontiste, sans en être directement des organes directs. Mais depuis 2003, le Bloc identitaire tente de se structurer autour des déçus de la nouvelle ligne du Front national, en pleine stratégie de "dédiabolisation". Certains de ses membres sont en outre farouchement opposés au FN et notamment aux déclarations de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz. Si un temps des négociations furent évoquées avec le FN pour les législatives de 2012 et les municipales de 2014, le Bloc identitaire a nettement pris ses distances avec le parti de Marine Le Pen depuis la présidentielle.

Depuis le référendum sur l'interdiction des minarets en 2009 en Suisse, le Bloc identitaire concentre son action sur les lieux de culte musulmans. Un thème repris par le Front national lors de la campagne des régionales en 2010, avec des affiches clairement inspirées de celles de l'UDC, le parti d'extrême-droite suisse, un an plus tôt.

EN VIDEO - Lors de l'affaire Merah en mars dernier, Marine Le Pen détaillait sa doctrine sur le fondamentalisme, mais aussi sur l'Islam et les musulmans. On a plusieurs fois taxé la présidente du Front national d'amalgame sur ces sujets.

"Marine Le Pen veut 'lutter contre les fondamentalistes'"