UMP : pourquoi Copé a finalement cédé

UMP : pourquoi Copé a finalement cédé Le président controversé de l'UMP a finalement accepté l'idée d'un nouveau vote avant les municipales de 2014. Pourquoi un tel changement de position ?

Après des semaines d'acharnement, il a finalement été obligé de reculer. Jean-François Copé, actuel président proclamé et controversé de l'UMP, était opposé à l'organisation d'un nouveau vote avant les élections municipales de 2014. Contrairement à son adversaire François Fillon, qui défendait un nouveau scrutin pour la présidence du parti dans un délai plus court, soit avant l'été 2013. Aujourd'hui, la solution de compromis qui semble se dessiner pour sortir l'UMP de l'impasse est celle d'un nouveau vote des militants pour la mi-septembre 2013. Soit six mois avant les municipales. Et cette solution, c'est Jean-François Copé lui-même qui l'a proposée dimanche à son rival par un coup de fil. Après environ quatre semaines de crise à l'UMP, pourquoi un tel revirement de la part du député-maire de Meaux ?

D'abord, pour avancer vers ce potentiel accord au sujet d'un nouveau vote, Jean-Pierre Raffarin a joué un rôle déterminant. En médiateur, l'ancien Premier ministre a œuvré "avec beaucoup de sagesse", selon Jean-François Copé. Jean-Pierre Raffarin, qui a soutenu Copé durant la campagne pour la présidence du parti, a tenté de faire sortir les deux hommes de l'impasse dans laquelle ils étaient arrivés. Depuis jeudi dernier, il s'est employé à imposer un dialogue entre les deux adversaires. Mais l'avancée dans les discussions n'est pas uniquement imputable à la médiation de l'ancien chef de gouvernement. Bernard Accoyer, ancien président de l'Assemblée nationale, y est aussi pour beaucoup. Ce dernier a menacé d'organiser un référendum auprès des parlementaires sur la question d'un nouveau vote. Une consultation que cet homme politique voulait mener ce mardi 18 décembre auprès des députés et des sénateurs, mais aussi des députés européens "élus sous étiquette UMP". Une menace prise au sérieux par Jean-François Copé, les parlementaires pouvant être enclins à se prononcer pour un nouveau vote avant l'été 2013. Ce qui aurait été vécu comme un camouflet par le principal intéressé. Cette consultation aura-t-elle lieu ? A priori, si l'accord se confirme, elle devrait être annulée.

Mais d'autres éléments ont pu forcer la main de Jean-François Copé et le contraindre à accepter un vote en 2013. L'image donnée dans l'opinion par les deux protagonistes de la crise de l'UMP en est une. Dans les derniers sondages et dans la cote de popularité des politiques de L'Internaute, Jean-François Copé comme François Fillon ont perdu plus de 10 points d'opinions favorables. Une donnée qui a pu faire réfléchir dans un camp comme dans l'autre. En laissant entendre qu'il pourrait ne pas être candidat en cas de nouveau vote, François Fillon a peut-être aussi influencé la décision de Jean-François Copé.

Si ce nouveau scrutin est bel et bien décidé, il pourrait en effet avoir lieu sans l'ancien Premier ministre et de nouvelles candidatures pourraient à nouveau émerger pour prendre la présidence de l'UMP. Nathalie Kosciusko-Morizet ? Bruno Le Maire ? Certaines figures politiques pourraient bien obtenir une seconde chance de concourir si les règles du jeu changent, avec une possible modification du nombre de parrainages nécessaires, comme le voudrait Jean-François Copé.

EN VIDEO – Le 12 décembre dernier, au lendemain d'un cinquième rendez-vous non concluant avec François Fillon, Jean-François Copé avait indiqué qu'il ferait "un certain nombre d'annonces très claires au début du mois de janvier afin d'essayer de sortir de la crise", espérant que d'ici là, "la trêve des confiseurs permettrait "d'apaiser les esprits".

"Copé mise sur la trêve des confiseurs pour "apaiser les esprits""