Nicolas Sarkozy : ses "petites blagues" belges

Nicolas Sarkozy : ses "petites blagues" belges Invité par son "ami" Didier Reynders, ministre belge qui se voyait remettre la Légion d'honneur à Bruxelles, Nicolas Sarkozy en a profité pour multiplier les allusions aux affaires et à la politique de François Hollande.

Souriant et même blagueur. A ceux qui se demandaient comment il vivait sa mise en examen dans l'affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy a répondu par l'humour. L'ancien chef de l'Etat était invité à remettre la Légion d'Honneur au Belge Didier Reynders, ce mercredi à Bruxelles. Pourquoi lui ? Parce que c'est son "ami", ministre et figure libérale du plat pays, qui lui en a fait la demande. Bruxelles est en outre jumelée avec Neuilly-sur-Seine, une ville dont Nicolas Sarkozy a longtemps été maire. Et l'ancien président ne s'est pas privé pour faire des allusions à l'actualité judicaire et politique. Tout le monde a bien compris à quoi il faisait référence quand, dans son discours en forme d'hommage, il s'est lancé dans une longue métaphore sur la pluie. "Faites comme à Liège, laissez pleuvoir", a déclaré Nicolas Sarkozy à l'assistance, poursuivant : "Je me demande parfois si je ne suis pas un peu de Liège. Je laisse pleuvoir. Il ne sert à rien de maudire la pluie car elle finit toujours par laisser la place au soleil".

Mais Nicolas Sarkozy, qui a dénoncé comme "injuste" sa mise en examen sur Facebook il y a quelques jours, ne s'est pas arrêté à cette actualité. Tout en vantant le bilan de Didier Reynders, ancien ministre des Finances aujourd'hui Vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères en Belgique, il s'est attaqué, en creux, aux décisions qui ont été prises depuis son départ de l'Elysée. "Tu as allégé la taxation sur les heures supplémentaires, tu as supprimé les taux d'imposition jugés confiscatoires à 52 ou 55 %", a-t-il lancé à son interlocuteur avec admiration. Où comment critiquer, sans en avoir l'air, la suppression des heures sup' défiscalisées ou la taxe à 75 % débattue en France. Non content de cette attaque à peine voilée, l'ancien président s'est alors interrompu : "Je précise que je ne parle que de la Belgique", a-t-il ajouté en levant les yeux.

Décidemment d'humeur badine, Nicolas Sarkozy a aussi évoqué son ami et ancien soutien Gérard Depardieu et son exil fiscal très médiatique en Belgique : "Je n'ai pas vocation à m'installer", a-t-il promis, avec le sourire. S'il ne compte pas céder à l'exil fiscal, l'air de la Belgique semble en revanche inspirer à l'ancien chef de l'Etat quelques "petites blagues" dignes de celles qu'on reproche parfois à son successeur.

Plus sérieusement, pendant son discours, Nicolas Sarkozy a aussi critiqué les choix faits par l'Union européenne ces derniers mois, notamment à Chypre, appelant ses membres à être "attentifs" à la "confiance" nécessaire envers les banques. "Je ne critique personne car ça ne sert à rien", a-t-il commencé. "Je dis simplement que la confiance est la chose la plus longue à construire et la plus facile à perdre." Un peu plus tôt, il vantait encore les mérites de Didier Reynders et de leur action commune en 2008, en pleine crise bancaire : "Nous avons dit à tous ceux qui déposaient leurs économies dans les banques que pas un seul ne serait ruiné. Et nous n'avons pas connu les queues devant les établissements bancaires." A bon entendeur...

EN VIDEO - L'ancien président français Nicolas Sarkozy a élevé mercredi à Bruxelles au grade de commandeur de la Légion d'honneur le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, dont il est proche

"Nicolas Sarkozy a remis la Légion d'honneur à un ministre belge"