UMP : la primaire à Paris, une machine à frauder ?
La primaire UMP pour désigner le ou la candidat(e) de la droite pour les prochaines municipales à Paris s'est ouverte dans une ambiance délétère de suspicion. Et les révélations continuent sur les risques de fraude.
Un journaliste a réussi à s'inscrire trois fois sur le site des primaires de l'UMP à Paris avec de fausses identités. C'est la révélation du site Metronews ce vendredi 31 mai qui remet encore un peu plus en cause la primaire déjà délétère pour la droite parisienne entre Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Legaret, Pierre-Yves Bournazel et Franck Margain. Le parti a choisi le vote électronique via Internet pour choisir le ou la candidat(e) qui affrontera Anne Hidalgo, déjà désignée par le PS. Un mode de scrutin qui favoriserait la fraude. Pour s'inscrire, indique Metronews, il faut se rendre sur le site dédié www.primaireparis.fr. Plusieurs informations sont alors demandées aux aspirants au vote : nom, état civil, présence sur les listes électorales parisiennes et bien sûr adresse et date de naissance, ainsi qu'un numéro de téléphone et une adresse mail.
C'est Docapost, une filiale de La Poste, qui est ensuite chargé de croiser ces informations avec celles des listes électorales et donc de vérifier que l'inscrit est bien un électeur parisien. Une fois cette vérification effectuée, l'inscrit reçoit un e-mail qui lui permet de confirmer son inscription et d'accéder à une plateforme de paiement sécurisé. Il faut en effet s'acquitter de 3 euros pour participer à la primaire.
Pour s'inscrire, une procédure trop simple
Selon Métro, n'importe quel électeur parisien dont on connait son le nom, l'adresse et la date de naissance peut ainsi être inscrit. Il suffit de lui créer une fausse adresse mail pour confirmer soi-même l'inscription et de s'acquitter de la contribution à l'UMP à sa place pour pouvoir voter à son insu aux primaires. Que la carte bancaire et le numéro de téléphone fournis soient les mêmes que pour d'autres inscrits ne pose pas de problème selon le site d'information.
Métro précise ainsi avoir inscrit, sans aucune barrière, un chef de rubrique, un journaliste, mais aussi un anonyme dont les coordonnées ont été prises au hasard sur Internet. Autrement dit, une seule personne pourra voter 4 fois : une fois avec sa vraie identité et 3 fois avec des identités usurpées. Seul effort à fournir : 30 minutes de temps et 12 euros, précise le quotidien. La faille serait connue des organisateurs du scrutin, mais a été plusieurs fois minimisée. Sur le plateau de Linternaute.com l'un des candidats, Pierre-Yves Bournazel, basait la fiabilité du scrutin sur l'impossibilité de payer plusieurs fois avec la même carte bleue. Une assurance qui semble aujourd'hui remise en cause.
EN VIDÉO - Pierre-Yves Bournazel, candidat à la primaire UMP pour les municipales à Paris, voit d'un mauvais oeil des changements de procédure pour ce scrutin.