Bygmalion : l'agence de com' au centre de l'affaire Copé

Bygmalion : l'agence de com' au centre de l'affaire Copé Jean-François Copé aurait fait profiter la société de com' Bygmalion de l'argent de l'UMP pour des prestations sans appel d'offres, selon Le Point. Le président de l'UMP conteste et va attaquer l'hebdomadaire en justice.

Quelles sont concrètement les activités de l'agence de communication Bygmalion ? Cette société est aujourd'hui au coeur d'une polémique lancée par l'hebdomadaire Le Point qui fait sa "une" jeudi 27 février sur "l'affaire Copé". Le journal affirme que le président de l'UMP a "sponsorisé avec l'argent de l'UMP" ladite société, fondée par deux intimes de Jean-François Copé. Le journal évoque de nombreux contrats passés entre Bygmalion avec le parti d'opposition et des députés UMP, pour des millions d'euros, très souvent, sans appels d'offres.

Bygmalion a été créée en octobre 2008 par Bastien Millot et Guy Alves, deux proches de Jean-François Copé. Les deux hommes ont été les collaborateurs de l'actuel président de l'UMP pendant dix ans, lorsqu'il était maire de Meaux, puis lorsqu'il était ministre. La société de communication est en réalité tout ce qu'il y a de plus simple, l'agence a des activités tout à fait classiques pour ce type d'entreprises : conseil en relations publiques, création de sites Internet, gestion d'événements, édition de documents... Bygmalion est implantée dans le coeur de Paris, dans le 9e arrondissement et affiche un capital social de 500 000 euros. La société se présente officiellement ainsi : "Spécialiste des secteurs institutionnel, économique, médiatique et politique, en France comme à l'international, Bygmalion propose son expertise aux structures de toutes formes – institutions, entreprises, collectivités – dans le développement de leurs activités, tout en accompagnant les dirigeants dans leur propre évolution – media-training, audit d'image". L'agence a plusieurs filiales : Doxeo (spécialisée en formation), Editions du gouverneur et Events et Cie (spécialisée dans l'organisation de meetings). Le 27 février, depuis la polémique lancée par Le Point, le site Internet de la société n'est plus accessible.

"Une note salée" pour l'UMP

Selon Le Point, la société aurait bénéficié depuis sa création du soutien appuyé de Jean-François Copé, notamment pour que Bygmalion soit bien irriguée en contrats. La société aurait ainsi réalisé des "plaquettes personnalisées" pour les 320 députés UMP, rémunérés grâce à la dotation parlementaire. Les clients de la sociéte sont alors très nombreux à s'offrir les services de Bygmalion : le groupe UMP à l'Assemblée donc, mais aussi le parti, de 2010 à 2012, tout comme Generation-france.fr, le micro parti de Jean-François Copé. Le Point cite également l'association de financement de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy et d'autres cadres de l'UMP : Patrick Balkany, Michèle Tabarot entre autres.

L'hebdomaire met aussi en lumières certains contrats suspects avec la filiale de Bygmalion, Event et Cie. Cette société spécialisée dans l'événementielle aurait "empoché au moins 8 millions d'euros", dont 5 payés par l'UMP durant la campagne de 2012. Les frais professionnels engagés seraient surévalués indique le journal, qui parle d'un surcoût général de l'ordre de 20 %. Certaines prestations auraient été facturées hors appel d'offres. "Lors des meetings, les frais de traiteur, de retransmission vidéo et d'éclairage atteignaient parfois le double des tarifs habituels" peut-on lire dans Le Point.

Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé, a affirmé que le président de l'UMP allait porter plainte pour diffamation. Pour lui, les activités de Bygmalion sont tout ce qu'il y a de plus légal.

EN VIDEO - Jérôme Lavrilleux gérait la logistique du candidat Nicolas Sarkozy en 2012. Il a été décoré de l'insigne de l'Ordre national du mérite par l'ex-président quelques mois plus tard, le 15 octobre :

"Les copéistes chez Sarkozy pour la décoration de Lavrilleux"