Travail du dimanche : ce que dit Macron, ce que dit Aubry
Le travail le dimanche ? Non, merci répond la maire de Lille. Martine Aubry s'est fermement opposée dans la presse au projet d'Emmanuel Macron qui entend, dans sa loi sur la modernisation de l'économie, étendre le nombre d'ouvertures dominicales des commerces. De cinq aujourd'hui, il pourrait passer à douze, sur autorisation du maire. Pour Martine Aubry, "c'est une régression sociale", alors que le débat au Parlement autour de cette question est prévu le 22 janvier prochain. Dans une tribune publiée mercredi 10 décembre par Le Monde, Martine Aubry affirme que "le dimanche doit être un temps réservé pour soi et pour les autres" et s'interroge sur l'évolution de notre modèle de société. Celle qui a instauré les 35 heures s'inquiète également des conséquences économiques d'une telle mesure sur les petits commerces.
Le ministre de l'Economie, en plus d'augmenter le nombre d'ouvertures dominicales, souhaite créer des "zones touristiques internationales", où le travail le dimanche serait autorisé sans aucun quota annuel, et où les ouvertures seraient prolongées chaque soir jusqu'à minuit. Si la ville de Paris est bien sûr concernée, malgré les réticences d'Anne Hidalgo, d'autres zones sont également visées. Comme le Mont-Saint-Michel. Face à la défiance de Martine Aubry, Emmanuel Macron s'est voulu rassurant et a défendu "une avancée sociale". Il a juré, mercredi après-midi, que des compensations salariales seraient obligatoires, ce qui n'est actuellement pas le cas. Le Premier ministre, Manuel Valls, a lui aussi voulu calmer le jeu : "Il n'est pas question de banaliser le travail du dimanche. Le repos dominical reste la règle", a-t-il martelé.
En vidéo - Travail le dimanche : qui dit vrai, qui dit faux ? Décryptage.